Mojave
États-Unis : 2015
Titre original : –
Réalisateur : William Monahan
Scénario : William Monahan
Acteurs : Oscar Isaac, Garrett Hedlund, Louise Bourgoin
Éditeur : Metropolitan Vidéo
Durée : 1h33
Genre : Thriller
Date de sortie DVD/BR : 21 novembre 2016
Thomas, une des personnalités les plus en vue d’Hollywood, part seul dans le désert pour se ressourcer et chasser ses démons intérieurs. A la nuit tombée, un marginal, Jack, s’invite autour du feu de camp. Plus la nuit avance, plus le ton monte, la conversation se fait menaçante et l’irréparable se produit. De retour à Los Angeles, la vie de Thomas reprend son cours. Mais il n’est pas revenu seul et l’ombre de Jack plane constamment derrière lui. Un jeu du chat et de la souris se met en place et son issue ne peut être que fatale…
Le film
[3/5]
Quelques années après le sympathique London Boulevard, on retrouve William Monahan au scénario et à la réalisation de Mojave, qui lui permet d’aborder à nouveau le désœuvrement et la solitude mortifère des étoiles filantes d’Hollywood. Que désire-t-on quand on a déjà tout ? Le danger, et le fait de flirter avec la mort, semble nous répondre Monahan. Si son film précédent évoluait plutôt dans le registre de la comédie, Mojave aborde cette fois cette thématique sous un angle différent, et avec le plus grand sérieux du monde.
Habile, le cinéaste évoque la descente aux enfers d’un scénariste réputé (Garett Hedlund), à qui la gloire et le fric à outrance ont donné des idées noires. Il se rend donc dans le désert, où il fera la rencontre de son « double » négatif (Oscar Isaac), libre et libéré de toute contingence matérielle, qui le poursuivra telle une ombre jusqu’aux collines d’Hollywood et sèmera la mort autour de lui. Le film n’est d’ailleurs jamais réellement clair sur la nature du personnage incarné par Isaac : s’agit-il d’une projection de l’esprit du personnage principal, une manifestation de sa schizophrénie galopante ?
C’est dans cette ambiguïté que réside tout l’intérêt de Mojave. Le suspense est relativement bien tenu, et la réalisation de Monahan très intéressante dans sa volonté d’isoler dans ses plans chaque personnage des autres, les filmant presque systématiquement de façon individuelle afin de montrer leur manque d’attache aux autres, et surtout renforçant cette idée forte de schizophrénie du personnage principal. Le duo d’acteurs principaux est très bon, en revanche on ne s’attardera pas trop sur la prestation de Louise Bourgoin, transparente, et qui semble avoir bien des difficultés à débuter son « aventure américaine ». Néanmoins, et malgré ses défauts (manque de rythme, scénario un peu trop nébuleux), Mojave reste une curiosité à découvrir.
Le Blu-ray
[4/5]
Débarquant en Blu-ray sous les couleurs de Metropolitan Vidéo, Mojave s’offre une galette Haute Définition qui dénote du savoir-faire indéniable de l’éditeur français en matière de définition et d’encodage : le piqué est d’une belle précision, les contrastes sont nets et affirmés, les couleurs dépotent et surtout les noirs affichent une densité exceptionnelle (ce qui est assez important étant donné que le film se déroule essentiellement de nuit). Côté son, les deux mixages DTS-HD Master Audio 5.1 privilégient l’ambiance, la scène arrière est omniprésente, permettant une immersion optimale pour le spectateur.
Côté bonus en revanche, on n’aura rien à se mettre sous la dent : le Blu-ray ne propose aucun supplément, si ce n’est la traditionnelle sélection de bandes-annonces éditeur.