Test Blu-ray : Mitraillette Kelly

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Mitraillette Kelly

États-Unis : 1958
Titre original : Machine-Gun Kelly
Réalisation : Roger Corman
Scénario : R. Wright Campbell
Acteurs : Charles Bronson, Susan Cabot, Morey Amsterdam
Éditeur : Sidonis Calysta
Durée : 1h23
Genre : Policier
Date de sortie cinéma : 8 août 1962
Date de sortie DVD/BR : 16 février 2023

Surnommé par sa maîtresse Mitraillette Kelly, le gangster George Kelly réussit un audacieux hold-up. Il en confie le butin à Fandango, un complice qui, en essayant de détourner une partie de l’argent à son profit, suscite sa colère. Plutôt que de se faire oublier, lui et son gang préparent un nouveau braquage. L’attaque des banques et transports de fonds présentant désormais des risques trop élevés, Kelly kidnappe la fille d’un riche industriel…

Le film

[4/5]

Librement inspiré de l’histoire d’un véritable gangster des années 30, Mitraillette Kelly suit la trajectoire criminelle de George Kelly, un petit malfrat minable ayant la réputation de ne tuer qu’avec sa mitraillette. Tantôt prudent jusqu’à la lâcheté, tantôt audacieux jusqu’à l’imprudence, il est dominé / manipulé par sa compagne, incarnée par Susan Cabot. Le rôle-titre du film est tenu par Charles Bronson, dont il s’agit de l’un des tous premiers rôles importants ; par ailleurs, Mitraillette Kelly est également un des premiers films ayant permis à Roger Corman de se faire remarquer un peu au-delà du cercle des amateurs de séries B de Drive-in.

Grâce à une psychologie simple mais efficace, le scénario de R. Wright Campbell nous propose un intéressant portrait de Mitraillette Kelly, qui parvient à se montrer suffisamment approfondi sans pour autant jamais sacrifier l’action. Ainsi, la façon dont R. Wright Campbell choisit d’aborder certains aspects de la personnalité de Kelly de manière tout à fait intéressante : on pense par exemple à la peur de la mort dont semble souffrir Kelly, qui s’étend à tous les symboles susceptibles d’annoncer sa disparition. Lorsqu’il croise un cercueil lors d’un braquage de banque, il se fige, ruinant ses propres plans et causant la mort d’un membre du gang. Même un simple tatouage de tête de mort lui donnera des frissons…

Dans la peau de ce truand, Charles Bronson est absolument bluffant : la façon dont il s’empare du côté violent du personnage tout en s’avérant capable de montrer ses faiblesses les plus pathétiques est absolument remarquable. Face à lui, Susan Cabot est tout aussi excellente, rusée et séduisante, mais avec un cœur aussi froid que la glace. C’est elle qui s’impose comme le personnage charnière de Mitraillette Kelly ; c’est elle par exemple qui imagine le crime qui permettra au nom de Kelly de s’imposer parmi les ennemis publics les plus célèbres : l’enlèvement d’une petite fille et sa nourrice. Naturellement, cet enlèvement marquera le début de la fin pour Kelly…

Bref, en deux mots comme en cent, s’il est difficile de reconnaître le Charles Bronson tel qu’on le connaîtra à partir des années 70 : Kelly est avant tout un truand à deux balles qui se cache derrière sa mitraillette pour jouer les gros bras. Pour autant, Mitraillette Kelly parviendra à susciter l’intérêt tout au long du film, grâce à la réalisation nerveuse de Roger Corman, à une bonne distribution et surtout à un bon scénario, par ailleurs doté que quelques lignes de dialogues efficaces. A voir !

Le Blu-ray

[4/5]

Le Blu-ray de Mitraillette Kelly vient tout juste de sortir sous les couleurs de Sidonis Calysta, en exclusivité mondiale, et afin de célébrer cette exclusivité, l’éditeur a indéniablement soigné son transfert. L’image est en effet assez superbe, précise, stable et lumineuse ; tout juste pourra-t-on déplorer un léger « dégrainage » de l’image ainsi que quelques points blancs occasionnels. Les contrastes auraient peut-être gagnés à être un peu plus boostés, mais l’ensemble nous permet néanmoins de redécouvrir le film dans des conditions absolument inédites. Côté son, les deux mixages (VF / VOSTF) sont disponibles en DTS-HD Master Audio 2.0 mono d’origine. Les deux versions nous proposent de solides prestations acoustiques, équilibrées et techniquement impeccables. Le rendu des dialogues passe légèrement mieux en VO, sans compter que l’on sera plus proche de l’interprétation des acteurs, tous excellents.

Dans la section suppléments, on trouvera tout d’abord une présentation par François Guérif (11 minutes). Un peu moins inspiré qu’à l’accoutumée, le spécialiste du roman noir reviendra sur la première scène du film, ainsi que sur le scénario et le personnage de Charles Bronson. On continuera ensuite avec le documentaire Le Monde de Corman – Les exploits d’un rebelle à Hollywood (1h26), superbe doc qui fut en son temps diffusé lors du 19ème Festival International du Film Fantastique de Gérardmer en 2012, et qui avait déchaîné l’enthousiasme des quelques centaines de spectateurs présents dans la salle. On y découvrira quelques intervenants prestigieux tels que Peter Bogdanovich, Martin Scorsese, Jack Nicholson, David Carradine, Robert De Niro, Paul W. S. Anderson, Ron Howard ou, bien sûr, Roger Corman lui-même. On terminera avec la traditionnelle bande-annonce.

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