MaXXXine
États-Unis : 2024
Titre original : –
Réalisation : Ti West
Scénario : Ti West
Acteurs : Mia Goth, Elizabeth Debicki, Lily Collins
Éditeur : Universal Pictures
Durée : 1h44
Genre : Horreur
Date de sortie cinéma : 31 juillet 2024
Date de sortie DVD/BR : 11 décembre 2024
Années 80. Maxine Minx se retrouve plongée dans l’ambiance néon fluo d’un Los Angeles tout droit sorti d’un film de vidéoclub. Après une incursion dans le cinéma pour adultes, elle tente de percer à Hollywood. Mais c’est sans compter sur un passé traumatique qui refait surface, et l’ombre d’un tueur en série qui multiplie les meurtres autour d’elle…
Le film
[3,5/5]
Découvert en France en 2006 avec la sortie en DVD de The Roost, époustouflant petit film de vampires indépendant, Ti West est par la suite devenu l’une des têtes de file d’une nouvelle vague de cinéastes horrifiques US, dont les films sont très suivis par une poignée d’aficionados du genre. Aux côtés de ses confrères Jim Mickle et Rob Zombie, Ti West avait en effet à l’époque signé une poignée de films d’horreur underground ayant fait forte impression dans de nombreux festivals à travers le monde : Cabin Fever 2, House of the Devil, The Innkeepers… Auxquels on peut ajouter des participations aux anthologies The ABCs of Death et V/H/S.
Après The Sacrament en 2013, Ti West a passé presque dix ans à œuvrer – essentiellement – dans le domaine de la série TV. En 2022, le cinéaste américain est finalement revenu au cinéma de genre par le biais d’une trilogie mettant en scène l’actrice Mia Goth et composée des films X (2022), Pearl (2022) et MaXXXine (2024). Ce troisième épisode reprend donc le personnage de Maxine Minx, actrice de films porno qui tente dans cet opus d’accéder à une carrière plus « traditionnelle » dans le show-business. Avide de gloire et de fortune, le personnage de Maxine tentera de se frayer un chemin dans la boue du Los Angeles du milieu des années 80, mais aura fort à faire avec un détective privé malveillant (campé par un Kevin Bacon absolument grandiose et hilarant) et deux flics (Michelle Monaghan et Bobby Cannavale) lancés à ses trousses…
Mais ces personnages ne seront pas les seules menaces rencontrées par Mia Goth dans MaXXXine, puisque le film utilise comme toile de fond les meurtres du « Night Stalker » qui terrorisait Los Angeles à cette époque, et qui permet à Ti West de nous proposer quelques séquences que l’on croirait tirées d’un Giallo des années 70, avec un tueur cagoulé et ganté. Même si les références à X ainsi qu’à Pearl sont nombreuses (notamment par le biais de flashbacks), le spectateur n’ayant pas vu les deux premiers films de la trilogie comprendra sans trop de problèmes le film tout autant que la note d’intention de Ti West, à l’image de notre chroniqueur Guillaume Imbert, qui défendait le film en ces mots lors de sa sortie dans les salles l’été dernier :
« C’est un plaisir de slasher bien stupide et régressif que ce MaXXXine, qui n’hésite pas à à naviguer dans des codes scénaristiques bien connus. De nombreux motifs empruntés à droite, à gauche, jusqu’à réfugier son héroïne, le temps d’une course poursuite, dans la maison du Psychose d’Hitchcock. L’originalité est ici à chercher dans une liberté de mélange, de rythme et de combinaison, sans la moindre pudeur, de ce plaisir VHS qui ne se cache même pas. En suivant la route de Maxine vers une gloire hollywoodienne aussi tentante que dangereuse, l’on aurait tort d’y chercher un propos sur l’industrie pornographique, la violence ou l’exploitation du corps. (…) Mais on touche suffisamment à une pop culture “digérée” en quelque sorte, pour que le film trouve tout juste son identité sans se limiter à l’hommage. »
Le Blu-ray
[4/5]
C’est Universal Pictures qui édite aujourd’hui le Blu-ray de MaXXXine, et comme à son habitude, l’éditeur nous livre une galette techniquement soignée. Le master est littéralement superbe, affichant un piqué d’une précision absolue. Les couleurs montrent une belle pêche, les noirs sont solides et profonds : c’est du très beau boulot, rendant pleinement honneur au travail sur la photo essentiellement nocturne d’Eliot Rockett, collaborateur de longue date de Ti West. Côté son, Universal Pictures fait également très fort puisque le film bénéficie de deux pistes époustouflantes : on privilégiera bien sûr la VO mixée en Dolby Atmos (avec un « core » Dolby TrueHD 7.1), d’un dynamisme échevelé, surtout sur les scènes de flippe : quand la violence commence à se déchaîner, tous les canaux y vont de leur puissance et le caisson de basses sollicité à intervalles très réguliers. Ce mixage ajoute encore à l’ambiance et participe pleinement à l’immersion du spectateur au cœur du film. Cependant, la VF n’a pas à rougir de sa prestation : proposée en Dolby Digital+ 7.1, elle impose également un solide dynamisme, dont le spectateur profitera de façon optimale durant les scènes en extérieur, qui proposent de multiples détails sonores parfaitement rendus et spatialisés. Pas de bonus.