Logan Lucky
États-Unis : 2017
Titre original : –
Réalisation : Steven Soderbergh
Scénario : Rebecca Blunt
Acteurs : Channing Tatum, Adam Driver, Daniel Craig
Éditeur : ARP Sélection
Durée : 1h59
Genre : Comédie, Policier
Date de sortie cinéma : 25 octobre 2017
Date de sortie DVD/BR : 27 février 2018
Deux frères pas très futés décident de monter le casse du siècle : empocher les recettes de la plus grosse course automobile de l’année. Pour réussir, ils ont besoin du meilleur braqueur de coffre-fort du pays : Joe Bang. Le problème, c’est qu’il est en prison…
Le film
[4/5]
Au milieu des années 90, sous les impulsions croisées de Quentin Tarantino (Pulp fiction) et des frères Coen (Fargo) était né un genre de polar un peu à part, que l’on pourrait appeler polar « de pieds nickelés ». Mettant en scène, le plus souvent sur une intrigue assez complexe et foisonnante de personnages, des truands improbables -voire franchement idiots- embarqués dans des histoires qui les dépassent complètement, et ayant des réactions parfois franchement irrationnelles, le polar « de pieds nickelés » a immédiatement engendré une vague de films du même genre. Parmi les cinéastes ayant contribué à donner au genre ses lettres de noblesse, derrière les frères Coen qui s’en sont fait une véritable marque de fabrique, on pourra naturellement citer quelques noms prestigieux tels que Guy Ritchie, Danny Boyle ou encore Joe Carnahan. Néanmoins, depuis le tournant des années 2010, les fiers représentants du polar « de pieds nickelés » se sont d’avantage espacés dans le temps.
Et s’il y a bien un cinéaste que l’on n’imaginait pas à priori se lancer dans la grande aventure du polar de pieds nickelés, c’est bien Steven Soderbergh. Outre le fait qu’il ait clamé haut et fort prendre « sa retraite » cinématographique en 2013, on ne pensait certainement pas le voir arriver aux commandes de Logan Lucky, film de casse suivant le braquage de la recette d’un grand événement sportif par un groupe de rednecks bas de plafond, pour une raison simple : ce dernier avait en effet contribué, avec sa trilogie des Ocean’s (11, 12, 13), à remettre sur le devant de la scène dans les années 2000 un polar sophistiqué et élégant, directement hérité des grands noms du film de casse des années 50/60, et très éloigné des « bouseux » et autres « péquenauds » mis ici sur le devant de la scène.
Qu’à cela ne tienne : Steven Soderbergh est bel et bien l’homme de la situation. Travaillant selon un nouveau modèle économique le tenant suffisamment écarté des studios pour se sentir à l’aise, le cinéaste est résolument revenu derrière la caméra pour « s’amuser », et c’est ce qu’il fait, enchainant les séquences d’anthologie (la rencontre de « l’ours », les revendications des prisonniers concernant Game of thrones, la « bombe » artisanale construite avec des bonbons gélifiés et de l’eau de javel…) et attirant par son seul nom un casting d’habitués et d’amis, allant de Channing Tatum à Adam Driver en passant par Daniel Craig, Seth MacFarlane, Katie Holmes ou Hilary Swank… Casting quatre étoiles pour un film « plaisir » 100% assumé. On fermera donc les yeux avec bienveillance sur les petits problèmes de rythme qui émaillent le métrage pour se concentrer sur le fun et le charme immédiat de l’ensemble. Une très belle surprise.
Le Blu-ray
[4,5/5]
Autant être clair d’entrée de jeu : le Blu-ray de Logan Lucky édité par ARP Sélection est tout simplement superbe, et rend un vibrant hommage à la qualité des images sublimées par la photographie du film, signée Steven Soderbergh lui-même. Le spectateur est happé d’entrée de jeu, la définition, le piqué, les contrastes et surtout les couleurs éclatantes sont réellement de toute beauté. Le niveau de détail, même dans les arrière-plans, ne sont jamais pris en défaut, les scènes plus sombres ne faiblissent jamais, bref, il s’agit là d’un véritable Blu-ray de démonstration. Côté son, le spectateur ne sera pas en reste non plus puisque le film est proposé, à la fois en VF et en VO, dans des mixages DTS-HD Master Audio 5.1 à la spatialisation ample et généreuse, couvrant tout le spectre audio avec une finesse absolument épatante. Un dynamisme pas forcément ostentatoire (nous ne sommes pas chez Michael Bay !) mais bien réel et percutant.
Du côté des suppléments, outre la traditionnelle bande-annonce du film, l’éditeur nous propose de nous plonger dans un entretien avec Steven Soderbergh, au cœur duquel il reviendra sur la genèse du film et son « retour » au cinéma, et qui s’accompagnera de quelques minutes d’entretiens avec les acteurs. Last but not least, l’éditeur nous offre également la possibilité de découvrir deux scènes coupées pour une durée d’un peu moins de quatre minutes.