L’instinct de tuer
États-Unis : 2014
Titre original : The bag man
Réalisateur : David Grovic
Scénario : David Grovic, Paul Conway, James Russo
Acteurs : John Cusack, Rebecca Da Costa, Robert De Niro
Éditeur : Metroplitan Vidéo
Durée : 1h49
Genre : Thriller
Date de sortie DVD/BR : 4 juin 2015
Tueur professionnel abonné à la malchance, Jack est engagé par un légendaire patron du crime pour livrer un sac dont il ne doit connaître le contenu sous aucun prétexte. La livraison est prévue dans un motel perdu au milieu de nulle part où gravite une foule de personnages louches. Mais l’arrivée d’une mystérieuse prostituée, dont la vie semble dépendre de celle de Jack, va compromettre sérieusement la livraison…
Le film
[3/5]
Dés les premières minutes de L’instinct de tuer, on pense presque naturellement à l’influence qu’a pu avoir le cinéma de Quentin Tarantino sur l’écriture du scénario. Tunnels de dialogues décalés et parfois fort amusants, personnages aux activités troubles et prompts à utiliser la violence, mystère autour du contenu d’un étrange sac… Les clins d’yeux aux films du maestro Tarantino sont nombreux, mais le film ne tardera finalement pas à imposer sa véritable nature : celle d’un conte absurde et décalé, déployant une narration en forme de « freak show ».
Les personnages hauts en couleurs se suivent donc à l’écran, chacun apportant sa dose de déviance à l’univers du film : un taré en chasse un autre au fil d’un récit de plus en plus improbable, chaque nouvel intervenant semblant encore plus dangereux et psychopathe que le précédent. Au milieu de tout ça, un John Cusack plus Droopy que jamais semble ne rien comprendre à ce qui se trame autour de lui, tout comme le spectateur, d’ailleurs – au final, le « pourquoi du comment » sera tout de même révélé dans un dénouement tenant autant de l’absurde complet que du théâtre Brechtien. Et si tout n’est certes pas aussi enthousiasmant que son casting de gueules cassées et ses monologues décalés le laissaient espérer, L’instinct de tuer comporte néanmoins suffisamment d’excellents passages pour permettre au spectateur de passer un bon petit moment de cinéma.
Le Blu-ray
[4,5/5]
C’est donc Metropolitan Vidéo qui nous propose aujourd’hui de découvrir le film sur support Blu-ray, et comme sur toutes ses galettes HD l’éditeur nous propose un encodage maitrisé en 1080p. Du côté du master, la définition est d’une précision remarquables, les couleurs sont très saturées, mais les rouges ont une bonne tenue et les noirs très stables et jamais bouchés : c’était indispensable étant donné que le film se déroule quasi-intégralement de nuit. Côté son, VF et VO sont proposées dans des mixages DTS-HD Master Audio 5.1, et tous deux font le djaube sans aucun problème. Naturellement, on trouvera plus de finesse et une spatialisation plus spectaculaire sur la version originale, mais la VF n’a globalement pas à rougir de sa prestation technique, dynamique et enveloppante en diable ; en revanche, l’éditeur nous propose un doublage québécois pas franchement convaincant.
Dans la section suppléments, outre quelques bandes-annonces éditeur, on aura droit à un making of étonnamment intéressant et complet, riche en anecdotes en tous genres : on y apprend notamment que l’univers du personnage de Dragna doit beaucoup à son interprète Robert De Niro, qui a amené des peintures de son père Robert De Niro Sr. pour décorer les intérieurs, et le chien apparaissant dans ses appartements privés est également le chien de l’acteur à la ville.