L’hôtel de la plage
France : 1978
Titre original : –
Réalisation : Michel Lang
Scénario : Michel Lang
Acteurs : Sophie Barjac, Myriam Boyer, Daniel Ceccaldi
Éditeur : Gaumont
Durée : 1h50
Genre : Comédie
Date de sortie cinéma : 11 janvier 1978
Date de sortie DVD/BR : 2 septembre 2020
31 juillet. Alors que les vacanciers du mois écoulé regagnent leurs pénates, les « aoûtiens » s’apprêtent à investir les plages. À Locquirec, dans le Finistère, l’Hôtel de la Plage n’échappe pas au remue-ménage. Déjà, quelques habitués sont installés et attendent impatiemment les amis qu’ils retrouvent chaque année…
Le film
[3,5/5]
Deux ans à peine après le carton À nous les petites anglaises (5,7 millions d’entrées !), Michel Lang prenait donc le parti d’emmener une joyeuse bande de comédiens en vacances à Locquirec, dans le Finistère, à l’occasion du tournage de L’hôtel de la plage. Parmi ceux-ci, on se réjouira de retrouver plusieurs têtes connues : outre Sophie Barjac et Martine Sarcey, déjà présentes dans À nous les petites anglaises, on notera déjà la présence de Daniel Ceccaldi et Guy Marchand, acteurs incontournables dans le domaine de la comédie populaire. A leurs côtés, on trouvera également Myriam Boyer (mère de Clovis Cornillac et deux fois lauréate du Molière de la meilleure comédienne), Anne Parillaud (future Nikita de Luc Besson), Michèle Grellier (l’épouse assassinée de Jean-Louis Trintignant dans L’agression de Gérard Pirès) ou encore Michel Robin, très connu des quarantenaires pour avoir incarné Doc, le maître du chien Croquette, dans la version française de la série de marionnettes Fraggle rock (1983-1987). Enfin, si on ne connait pas forcément son visage, le jeune Bernard Soufflet a également fait les beaux jours de la jeunesse des années 80 en assurant le doublage de séries telles que Docteur Slump ou encore Code Quantum (il est d’ailleurs la voix française régulière de Dean Stockwell).
Très influencé par le vaudeville et les mécanismes du théâtre de boulevard, L’hôtel de la plage nous propose une étude de mœurs fortement teintée d’ironie, avec amants dans le placard et portes qui claquent à tous les étages. Le portrait de ses contemporains que dresse ici Michel Lang est exagérément cynique : il n’y en a littéralement pas un pour rattraper l’autre, et ce toutes générations confondues. En effet, du plus jeune au plus âgé, et sans distinction de sexe, chacun des protagonistes de ce récit choral – sans « héros » ou fil rouge – s’avère veule, menteur et égoïste, ne cherchant qu’à assouvir ses fantasmes en affichant un mépris évident des sentiments des autres.
Pour autant, on rit sans détour, et même plutôt régulièrement, de la médiocrité affichée de cette poignée de français « moyens ». L’hôtel de la plage n’est en effet pas dépourvu d’un certain charme et fonctionne, de façon épisodique, au fil des différentes saynètes mises en scène par Michel Lang. Se laissant essentiellement porter par l’énergie de ses acteurs et passant d’un groupe de personnages à un autre, le cinéaste ne force certes pas son talent, et le rythme du métrage finit par s’en ressentir clairement. Ainsi, à cause de certaines séquences ratées et/ou inutilement étirées en longueur, on ressent vraiment un « ventre mou » dans le récit au bout de trois quarts d’heure / une heure de film, le flottement narratif durant une vingtaine de minutes avant que la fin des vacances ne parvienne finalement à rehausser l’intérêt du spectateur.
Avec 2,7 millions d’entrées en France, L’hôtel de la plage s’est avéré un beau succès dans les salles obscures, et s’est assuré une jolie popularité tout au long des années 80, période durant laquelle il s’est vu régulièrement rediffusé à la télévision. Aujourd’hui, comme tous les films de Michel Lang, le film est vaguement retombé dans l’oubli, cédant sa place, dans la mémoire collective, à des films tels que Les bronzés (1978) ou Les sous-doués en vacances (1980), sortis approximativement à la même époque et fonctionnant sur les mêmes ressorts comiques… mais peut-être plus en phase avec l’air du temps.
Le Blu-ray
[4/5]
L’hôtel de la plage est sorti en Blu-ray sous les couleurs de Gaumont, et a intégré la fameuse collection Blu-ray Découverte (ou Gaumont découverte en Blu-ray). Comme sur tous les films disponibles au sein de cette riche collection dédiée au cinéma populaire, le travail de remasterisation effectué sur le film de Michel Lang s’avère assez impressionnant : on découvrira (ou redécouvrira) le film dans des conditions complètement inédites. Le piqué est d’une précision étonnante, les couleurs sont belles et naturelles, les contrastes solides, et le grain cinéma a bénéficié d’un soin tout particulier. L’ensemble présente par ailleurs une stabilité exemplaire. Côté son, la bande son encodée en DTS HD Master Audio 2.0 mono d’origine fait le boulot sans problème, avec des dialogues toujours parfaitement clairs et distincts.
Du côté des suppléments, Gaumont recycle le passionnant making of rétrospectif issu de l’édition DVD de 2007 (27 minutes), contenant des témoignages de Michel Lang, Jean-Claude Sussfeld (premier assistant réalisateur), Sophie Barjac, Myriam Boyer, Jean-Paul Muel et Marie Bunel. On terminera ensuite avec la traditionnelle bande-annonce.
Il y a eu un reportage de la visite de Sheila, Eddie Mitchell, Mort Shuman et Hugues Aufray sur le tournage en 1977. Il aurait été bienvenu qu’il figure dans les bonus de ce DVD !
Par ailleurs, il me semble que mettre Anne Parillaud en couverture de la jaquette du DVD n’est pas du meilleur choix, alors que Sophie Barjac est l’actrice-clé de ce film, entourée des Guy Marchand, Daniel Ceccaldi, Martine Sarcey ou Myriam Boyer…
Vous avez raison Philippe, il s’agit d’un film « choral » au cœur duquel la plupart des acteurs ont une importance égale. Gaumont néanmoins a un peu rectifié le tir sur la jaquette de ce nouveau Blu-ray, qui met en avant Anne Parillaud et Bruno Guillain.