Les Vedettes
France : 2022
Titre original : –
Réalisation : Jonathan Barré
Scénario : Grégoire Ludig, David Marsais, Jonathan Barré
Acteurs : Grégoire Ludig, David Marsais, Julien Pestel
Éditeur : Gaumont
Durée : 1h41
Genre : Comédie
Date de sortie cinéma : 16 février 2022
Date de sortie DVD/BR : 15 juin 2022
Daniel, un chanteur raté, travaille dans un magasin d’électroménager. Prêt à tout pour rembourser ses dettes et se retrouver sous le feu des projecteurs, il décide d’utiliser Stéphane, un collègue naïf et prétentieux, pour participer à des jeux télévisés. Alors oui tout les oppose, non ça ne sera pas de tout repos, mais Daniel et Stéphane sont plein de ressources…
Le film
[4/5]
Avec La Folle histoire de Max et Léon en 2016, Grégoire Ludig et David Marsais, le duo d’humoristes plus connus sous le nom du « Palmashow », avaient plutôt réussi leur passage au long-métrage : leur film était parvenu à réunir 1,2 millions de français dans les salles. Après ce gros succès au cinéma, les deux lascars étaient revenus à leurs premières amours, avec Ce Soir c’est Palmashow, soirée événementielle diffusée sur TF1 en 2019 et ayant réuni 4,12 millions de téléspectateurs.
On reverrait également Grégoire Ludig et David Marsais à deux reprises au cinéma en 2020, dans Mandibules de Quentin Dupieux et Adieu les cons d’Albert Dupontel, mais le deuxième long-métrage du Palmashow, Les Vedettes, ne sortirait finalement qu’au début de l’année 2022. Car le Palmashow, ce n’est pas uniquement le duo composé par Grégoire Ludig et David Marsais, mais également toute une équipe entourant les deux comédiens – un réalisateur (Jonathan Barré), une troupe d’acteurs récurrents (Julien Pestel, Éric Théobald, David Salles…), un compositeur attitré (Charles Ludig)…
Malheureusement, en termes de succès « immédiat », Les Vedettes ne réitérerait pas les exploits au box-office de La Folle histoire de Max et Léon : avec seulement 350.000 entrées en France, le nouveau film du Palmashow semble cette fois avoir raté sa cible. Cet insuccès est peut-être lié au fait que ce nouveau film n’avait pas l’ambition affichée de leur long-métrage précédent : pas de reconstitution historique ni de guests en pagaille ici – Les Vedettes est davantage un film à « taille humaine », qui évoque le monde de la télévision sur le mode de la satire féroce. On notera d’ailleurs qu’il s’agit d’un sujet qui ne semble jamais réellement attirer les cinéphiles français – on se souvient en effet du bide du film de Michel Denisot Toute ressemblance…, qui n’avait enregistré que 108.000 entrées en 2019. Le public n’aime pas quand le grand écran regarde le petit.
Et pourtant : on ne pourra que saluer la réussite du Palmashow, qui avec Les Vedettes nous livre une comédie souvent très drôle, mettant en scène deux personnages sincères et très humains, tournés en ridicule par une société du « buzz » parce qu’ils n’ont aucun recul sur eux-mêmes. Le scénario, efficace, commence par proposer au spectateur de rire d’eux, de leurs manies grotesques, de leurs ambitions minables. Mais au fur et à mesure que l’intrigue des Vedettes avance, les auteurs du film laissent s’installer un certain malaise, notamment à cause de ce personnage de producteur TV odieux (Julien Pestel) qui manipule Stéphane et Daniel sans jamais faire preuve de la moindre empathie. Au final, Les Vedettes finit donc par retourner son postulat de départ en faisant du duo touchant de naïveté de « vrais » personnages dont on n’a plus envie de se moquer.
Par ailleurs, Les Vedettes bénéficie d’une structure narrative solide, et évite le défaut principal de La Folle histoire de Max et Léon, qui était de nous proposer un enchainement de saynètes humoristiques suivant un fil rouge relativement ténu. On sent également que Grégoire Ludig et David Marsais connaissent parfaitement le monde de la télévision et ses mécanismes, notamment en ce qui concerne le « recyclage » des bons clients TV au cœur d’émissions de télé-réalité. Et bien sûr, il y a le boulot de Charles Ludig, déjà auteur de nombreuses parodies musicales pour les sketchs du Palmashow, qui nous offre ici deux titres absolument géniaux, « Je vous like » (un titre à la Amir / Fréro DelaVega) et la fameuse chanson de Simplement Dan, « Besoin de chanter », mis en images par les deux personnages du film de façon absolument imparable.
Le Blu-ray
[4/5]
Après une courte carrière dans les salles, Les Vedettes débarque donc aujourd’hui en Blu-ray, sous les couleurs de Gaumont. Le master Haute-Définition rend pleinement justice à la photo du film signée Sébastien Cros, qui nous offrira d’ailleurs occasionnellement quelques très jolis plans. La définition est au taquet, le piqué précis, les couleurs explosives et les noirs admirablement denses et profonds. Le film est naturellement proposé au format et en 1080p, bref c’est du tout bon, on peut applaudir des deux mains l’éditeur. Le son est mixé en DTS-HD Master Audio 5.1, et l’ensemble se révèle particulièrement dynamique (la scène arrière est omniprésente et permet vraiment une immersion parfaite), surtout lors des scènes musicales. On notera également que Gaumont n’oublie pas les cinéphiles qui visionnent leurs films à domicile sans utiliser d’onéreux système de Home Cinema ou de barre de son : un mixage DTS-HD Master Audio 2.0 est également disponible sur le Blu-ray, et s’avérera un choix probablement plus cohérent si vous visionnez Les Vedettes sur un « simple » téléviseur.
Côté suppléments, on trouvera l’intégralité des vidéos créées par le Palmashow à l’occasion de la sortie du film : la première est dédiée à la promo du film sur Internet, la deuxième aux réactions du public à la sortie de la salle, la troisième aux différentes versions du film (director’s cut, editor’s cut, scénariste’s cut, box office’s cut…). Inutile de préciser que ces trois sujets sont très drôles – on notera même une petite apparition amicale de Dany Boon et Kad Mérad. Enfin, on terminera avec le clip de la chanson « Besoin de chanter » par Simplement Dan.