Les Tueurs de l’éclipse
États-Unis : 1981
Titre original : Bloody Birthday
Réalisation : Ed Hunt
Scénario : Ed Hunt, Barry Pearson
Acteurs : Lori Lethin, Melinda Cordell, Julie Brown
Éditeur : Sidonis Calysta
Durée : 1h25
Genre : Horreur
Date de sortie cinéma : 26 mai 1982
Date de sortie DVD/BR : 19 août 2023
Une nuit d’éclipse, trois femmes de la même localité de Californie accouchent simultanément de trois bébés en pleine forme. Baptisés Debbie, Curtis et Steven, ils se préparent à fêter leur dixième anniversaire à leur manière. Comme poussés par une force aussi puissante que maléfique, ils éliminent méthodiquement ceux qui ont le tort de leur déplaire. Entre notamment une flèche dans l’oeil, une balle dans le coeur et des coups de pelle, ils s’en prennent surtout aux adultes…
Le film
[3/5]
Dans le sillage de La mauvaise graine en 1956, plusieurs films mettant en scène des « enfants maléfiques » enclins à tuer les adultes se sont multipliés : on pense notamment au Village des damnés (1960) ou aux Innocents (1961), qui seraient suivis, quelques années plus tard, par des films tels que Les Révoltés de l’An 2000 (1976), De si gentils petits monstres (1980) ou Les Démons du maïs (1984). Un peu moins connu que les films que l’on vient de citer, Les Tueurs de l’éclipse s’inscrit néanmoins carrément dans cette mouvance, en empruntant sans vergogne une partie de son intrigue au Village des Damnés : le film commence donc une nuit d’éclipse dans un trou paumé des États-Unis ; trois femmes y accouchent simultanément de bébés en pleine forme. Dix ans plus tard, les trois gamins au faciès angélique commencent à commettre les pires atrocités…
Les Tueurs de l’éclipse n’est pas tout à fait un slasher « traditionnel », mais en emprunte largement les codes. Le film ne fera pas de mystère quant à la nature maléfique de ses trois gamins dégénérés, et se penchera assez peu sur les raisons qui poussent le trio à devenir de dangereux sociopathes, mais en fin de compte, tout cela n’a pas énormément d’importance dans le sens où le réalisateur / coscénariste du film Ed Hunt fait clairement le choix de se concentrer sur les scènes de meurtres. Du côté du casting, ce wild bunch de sales gosses est clairement dirigé par la petite Debbie (Elizabeth Hoy), qui, du haut de ses dix ans, mène la vie dure aux adultes de son quartier avec ses petits acolytes Curtis (Billy Jayne) et Steven (Andy Freeman).
On n’ira pas chercher dans Les Tueurs de l’éclipse une once de crédibilité : en dépit de ses lacunes et de son intrigue partant volontiers dans tous les sens, tout y est finalement joyeusement débile et tout à fait réjouissant. Que l’ensemble manque clairement de structure n’empêche pas le massacre de prendre ses droits, et le nombre de cadavres augmente régulièrement, au rythme des coups de sang de ce trio de petits cons sournois. La mise en scène et le montage sont certes maladroits, mais ils contribuent finalement à donner à ces Tueurs de l’éclipse une atmosphère « grindhouse » très plaisante, d’autant qu’elle s’accompagne d’un sentiment diffus de désordre, voire même d’anarchie, qui s’avère souvent très fun à regarder.
Le Blu-ray
[4/5]
Initiée début 2022 avec les Blu-ray de Dr Jekyll et Mr Hyde et Fou à tuer, la collection « Cauchemar » de Sidonis Calysta s’est enrichie le mois dernier de deux nouveaux titres absolument incontournables au doux parfum de « culte » : après Le Monstre qui vient de l’espace, voici donc aujourd’hui Les Tueurs de l’éclipse, qui s’offre une joie galette Haute-Définition. Comme d’habitude avec Sidonis Calysta, le film s’affiche donc dans une superbe édition Combo Blu-ray + DVD, s’intégrant bien entendu dans la charte graphique de la collection « Cauchemar ».
Côté Blu-ray, le film d’Ed Hunt s’impose d’entrée de jeu dans un master Haute Définition tout à fait solide, affichant une définition et un niveau de détail satisfaisant tout en respectant scrupuleusement la granulation d’origine de la pellicule. Si l’on excepte quelques plans à effets, l’image étonne par sa propreté (adieu tâches et autres poussières disgracieuses) et sa stabilité, et le rendu des couleurs et des contrastes semble avoir également bénéficié d’un soin tout particulier. Point de trace de DNR ou autres bidouilles numériques, on regrettera juste un grain peut-être un poil trop accentué lors des passages nocturnes ou en basse lumière. Côté son, nous aurons droit à des pistes DTS-HD Master Audio 2.0 en VO et VF, le doublage de la version française s’avérant, il faut bien l’avouer, particulièrement suranné et réjouissant dans son genre. Du côté des suppléments, on trouvera la traditionnelle bande-annonce du film.