Test Blu-ray : Les premiers les derniers

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Les premiers, les derniers

 
France, Belgique : 2016
Titre original : –
Réalisateur : Bouli Lanners
Scénario : Bouli Lanners
Acteurs : Albert Dupontel, Bouli Lanners, Suzanne Clément
Éditeur : Wild Side Vidéo
Durée : 1h33
Genre : Drame, Fantastique
Date de sortie cinéma : 27 janvier 2016
Date de sortie DVD/BR : 29 juin 2016

 

 

Engagés par un riche propriétaire, deux chasseurs de prime tenaces partent à la recherche d’un objet au contenu sensible et compromettant. Commence alors une traque haletante dans une petite ville perdue et désolée où tout le monde semble échouer… Dans une atmosphère inquiétante, digne de l’apocalypse, ils seront confrontés à un gang d’habitants provocateur et croiseront le chemin d’un couple en cavale poursuivant une quête mystérieuse…

 

 

Le film

[4/5]

Acteur évoluant dans l’univers cinématographique d’une bande de joyeux barrés allant de Gustave Kervern / Benoît Delépine (Aaltra, Louise-Michel, Mammuth) à Albert Dupontel (Enfermés dehors, Le vilain) en passant par Stéphane Aubier et Vincent Patar (Panique au village), Bouli Lanners n’aura pas tardé à imposer son physique et son phrasé si particuliers dans le cœur de nombreux cinéphiles.

S’il se fait plus rare derrière la caméra, ses films en tant que scénariste/réalisateur ont également su marquer les mémoires ; en particulier le dernier en date, Les géants, conte de « coming of age » absolument épatant. Avec Les premiers les derniers, Lanners choisit de traiter de la « fin du monde » avec la sombre histoire de deux chasseurs de primes en quête d’un téléphone portable disparu, tournée dans une ambiance de western brumeux et mystérieux, peuplée de personnages étranges aux accents mystiques.

Tourné dans le plat pays de Beauce (Loiret), Les premiers les derniers dresse le portrait désenchanté d’une humanité qui cherche à relever la tête, à retrouver des valeurs perdues avec les derniers vestiges d’une civilisation qui tombe en ruine, dont la retranscription à l’image par Jean-Paul de Zaetijd (collaborateur de longue date de Bouli Lanners) passe par l’utilisation d’une lumière « blanche » absolument écrasante et par des couleurs complètement désaturées. Mélancolique, mais souvent drôle et finalement optimiste, le film s’avère au final un superbe spectacle agnostique et émouvant, au cœur duquel on pourra même retrouver la fibre d’un Candide, le « vivre, ce n’est pas simplement respirer » de Michael Lonsdale répondant au « cela est bien dit, mais il faut cultiver notre jardin » du héros de Voltaire.

 

 

Le Blu-ray

[4/5]

Le Blu-ray édité par Wild Side est à la hauteur de la surprise créée par le film. Le piqué s’avère d’une belle précision et fait des merveilles sur les scènes les plus lumineuses, les noirs s’avèrent particulièrement denses et les couleurs désaturées rendent un bel hommage à la photo crépusculaire du film. Malheureusement, l’éditeur nous propose un encodage en 1080i qui baisse la durée du film d’environ cinq minutes par rapport à sa diffusion en salles, ce qui fera sans doute grincer des dents les HDphiles les plus pointilleux. Côté son en revanche, c’est très intense et dynamique avec une piste encodée en DTS-HD Master Audio 5.1, à la spatialisation très bien conçue et immersive (très belles ambiances).

Du côté des suppléments, l’éditeur nous propose tout d’abord un making of (quasi-muet) intitulé Ça Beauce dur, nous donnant un aperçu de la bonne humeur régnant sur le tournage. Un sujet documentaire sur l’aérotrain, datant probablement de la fin des années 90, revient sur un des éléments de décors les plus originaux du film. On ne sait pas d’où est tiré ce sujet de 11 minutes, mais le fait est qu’il est très intéressant et relativement complet, dressant le portrait d’un passionné par ce moyen de transport aujourd’hui oublié de (presque) tous. Enfin, et outre la traditionnelle bande-annonce, Wild Side nous permet également de découvrir un entretien avec Bouli Lanners ; le scénariste/réalisateur revient sur les aspects les plus importants de son film avec modestie et révèle quelques-unes de ses volontés en tant que metteur en scène.

 

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