Les hommes ne pensent qu’à ça
France : 1954
Titre original : –
Réalisation : Yves Robert
Scénario : Jean Bellanger
Acteurs : Jean-Marie Amato, Jean Bellanger, Louisa Colpeyn
Éditeur : Gaumont
Durée : 1h14
Genre : Comédie
Date de sortie cinéma : 14 juin 1954
Date de sortie DVD/BR : 11 octobre 2017
Alfred, timide et maladroit, désespère d’avouer son amour à sa crémière. Apparaît alors Don Juan en homme du XXème siècle, qui lui enseigne les moyens de séduction les plus infaillibles. Mis à l’épreuve, Alfred se retrouve bientôt dans les bras d’une comtesse. Mais l’apprentissage amoureux est interrompu par l’arrivée inopinée d’un mari fou furieux et se termine en une poursuite infernale à travers les rues de Paris…
Le film
[3/5]
Qu’on l’aborde par le prisme de l’œuvre d’Yves Robert ou par celui de la comédie française en général, Les hommes ne pensent qu’à ça ne fera clairement pas figure de « haut du panier ». Cela dit, cette comédie franchement désuète sur les relations hommes / femmes se suivra sans le moindre déplaisir, d’autant plus que sa durée très courte (1h14) ne permettra jamais au spectateur de s’ennuyer. Et dans tous les cas, le film d’Yves Robert marquera les mémoires comme une curiosité pour tout un tas de raisons, diverses et variées.
Les hommes ne pensent qu’à ça marque déjà les tous premiers pas d’Yves Robert derrière la caméra, et s’avèrera de fait une curiosité à titre « historique » : émaillée d’excellents films, la filmographie de l’acteur / cinéaste mérite d’être vue dans sa totalité. Le film marquera également les mémoires grâce à son casting : si le duo de personnages principaux (Jean Bellanger et Jean-Marie Amato) n’a pas réellement marqué les mémoires, on retrouvera dans le film quelques « têtes connues » des amateurs de cinéma français. On commencera avec Jacques Fabbri, qui incarne un garçon boucher aux méthodes de séduction expéditives, Rosy Varte, popularisée avec la série TV Maguy dans les années 80 (elle voit souvent rouge, avec elle ça bouge), qui interprète plusieurs rôles, Yves Robert bien sûr, qui incarne également plusieurs personnages, ou encore Nadine Tallier, dans le rôle de la « femme dans sa baignoire ». Et qui est cette Nadine Tallier, me demanderez-vous ? Alors âgée de 22 ans, cette actrice débutante deviendrait célèbre environ dix ans plus tard en devenant la baronne Nadine de Rothschild… Enfin, le dernier nom notable que l’on retrouvera au casting de Les hommes ne pensent qu’à ça se retrouvera dans le dernier tiers du film, qui s’avère littéralement « porté » par la prestation haute en gesticulations –et pour tout dire assez hilarante– d’un Louis de Funès en grande forme. Jouant un espagnol baragouinant une espèce d’esperanto dont le leitmotiv sera « l’animal ! », De Funès court, crie, s’amuse et crève littéralement l’écran, provoquant pour le final du film une poursuite générale héritée du cinéma de Buster Keaton, et qui rappellera immanquablement aux plus âgés d’entre nous la série The Benny Hill show (1969-1988), multi-diffusée à la télé au cours des années 80.
Bref, on tient là tout un éventail de raisons de découvrir ou redécouvrir Les hommes ne pensent qu’à ça, petite comédie construite comme une suite de sketches inégaux mais qui s’avère, au final, parfaitement sympathique.
Le Blu-ray
[4/5]
Disponible chez Gaumont au sein de la vingtième vague de sa collection Blu-ray Découverte, Les hommes ne pensent qu’à ça s’offre donc un lifting HD sur galette Blu-ray, que l’éditeur propose à un prix tout doux.
Présenté au format 1.37 respecté, en 1080p, avec la VF encodée en DTS-HD Master Audio 2.0 mono d’origine, Les hommes ne pensent qu’à ça bénéficie donc, à l’image des autres titres disponibles au cœur de cette vingtième vague Blu-ray Découverte, d’une bonne petite cure de jouvence : le film bénéficie d’un joli upgrade HD. Certes, le master n’est pas parfait (l’ensemble semble peut-être un poil trop « doux », et on remarquera quelques traces de dégrainage, même si celui-ci n’est pas abusif), mais le master proposé par Gaumont sait globalement charmer la rétine. Quelques plans marquent par moment des baisses de définition plus ou moins nettes, mais le boulot nécessaire a été fait -et bien fait- pour que nous puissions découvrir le film dans les meilleures conditions possibles.
Du côté des bonus, l’éditeur nous propose une présentation du film assurée par Emmanuel Dreux (spécialiste du burlesque) et Bertrand Dicale (spécialiste de De Funès), dont les interventions sont entrecoupées d’extraits du film. D’une durée d’environ 15 minutes, cette présentation est rythmée et passionnante. On découvrira également une featurette sur la restauration du film (sur le mode toujours payant du « avant / après ») ainsi que la traditionnelle bande-annonce (très amusante).