Les desperados
États-Unis : 1943
Titre original : The desperadoes
Réalisation : Charles Vidor
Scénario : Robert Carson
Acteurs : Randolph Scott, Claire Trevor, Glenn Ford
Éditeur : Sidonis Calysta
Durée : 1h27
Genre : Western
Date de sortie cinéma : 15 janvier 1947
Date de sortie DVD/BR : 12 avril 2019
En 1863 dans l’Utah, la banque d’une petite ville est attaquée. Cheyenne Rogers, un ex hors la loi de passage en ville, est très vite accusé du hold up ; son ami le shérif Steve Upton qui l’avait aidé à se remettre dans le droit chemin, croit néanmoins en son innocence ; il va l’aider à retrouver la liberté et fera tout pour prouver son innocence…
Le film
[3,5/5]
Unique western de la carrière de Charles Vidor, Les desperados est un film un peu paradoxal. Comme il s’agissait du tout premier film réalisé en Technicolor par Columbia Pictures, le film a selon toute probabilité bénéficié d’un budget relativement confortable. En fait, on peut même affirmer que le film est visuellement assez somptueux, bénéficiant d’une photographie (signée George Meehan) tout simplement superbe, et dénotant d’un soin vraiment tout particulier du côté des cadrages et des compositions de plans. Qu’il s’agisse des luxueux salons et autres décors qui émaillent le film, des tenues féminines ultra-colorées et bariolées de vert, de violet, de bleu ou de rouge ou des magnifiques paysages de l’Utah qui nous sont régulièrement montrés dans toute leur majesté, on se régale tout simplement de ce spectacle esthétiquement grandiose, et le Technicolor explose littéralement à l’écran. Le film de Vidor bénéficie également d’un casting relativement prestigieux, composé de visages connus du genre, tels que Randolph Scott, Claire Trevor, Glenn Ford ou encore Edgar Buchanan. Bref, tout était réuni pour se retrouver avec un « grand » western, de ceux qui traverseraient le temps avec le prestige presque arrogant des grands classiques du genre.
Mais voilà : 75 ans après sa sortie dans les salles américaines, Les desperados demeure un « petit » film, relativement peu connu du grand public. Comment expliquer ce mystère ? Hé bien tout simplement par un léger manque d’ambition dans le scénario de Robert Carson, qui se contente d’enquiller les lieux communs, les situations bateaux et les personnages les plus archétypaux, même si on notera tout de même un léger sursaut d’intérêt de la part du spectateur durant la formidable séquence du troupeau de chevaux affolés. Cela dit, Les desperados n’en est pour autant un spectacle désagréable, bien au contraire : il s’agit d’un western dans la « petite » tradition du genre, super sympa et attachant, ce qui est d’autant plus flagrant que le récit est rempli d’humour – ne serait-ce que dans sa condamnation sans équivoque des banquiers véreux, prêts à tout pour s’en mettre plein les poches – et que les scènes et répliques comiques apportent au métrage un style et un rythme ouvertement « bande dessinée », qui ravira à coup sûr les amateurs des récits d’aventures édités en petit format par Lug dans les années 70 (Rodéo, Yuma, Miki le ranger…). Les desperados s’impose donc comme une série B grand luxe bon enfant, colorée (et pour cause !) et amusante, qui rappellera aux nostalgiques ces illustrés qu’ils feuilletaient durant leur enfance, à l’ombre sur le balcon ou la terrasse, les après-midis d’été, un verre de Tang ou de diabolo posé à côté des Big Jim. Bref, autant dire que ce film avec l’inénarrable Randolph Scott sent bon les grandes vacances !
Le Blu-ray
[4/5]
Déjà disponible depuis quelques années en DVD dans la collection « Western de légende » de Sidonis / Calysta, Les desperados connaît ce mois-ci les honneurs d’une nouvelle édition Blu-ray, qui ravira les fans de ce petit western désuet, d’autant que ce véritable festival de couleurs chamarrées bénéficie ici d’un bel upgrade Haute Définition. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le résultat comble toutes nos attentes : le master est propre, stable, préserve la granulation d’origine et est de plus encodé en 1080p ; l’image est assez superbe, d’une belle précision, et les couleurs sont – on le répète – absolument éclatantes. Côté son, VO et VF d’époque nous sont offertes dans des mixages DTS-HD Master Audio 2.0 (mono d’origine), pas forcément très impressionnants d’un point de vue technique, mais aux voix claires et intelligibles et respectant parfaitement la patine sonore d’origine. Du très beau travail !
Rayon bonus, on retrouvera les traditionnelles présentations du film, assurées par les vétérans Bertrand Tavernier et Patrick Brion. Les deux intervenants reviendront de concert sur le côté mineur mais éminemment sympathique du film de Charles Vidor. On terminera avec la bande-annonce.