Test Blu-ray : Les collines de la terreur

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Les collines de la terreur

États-Unis : 1972
Titre original : Chato’s land
Réalisateur : Michael Winner
Scénario : Gerald Wilson
Acteurs : Charles Bronson, Jack Palance, James Whitmore
Éditeur : Sidonis Calysta
Durée : 1h40
Genre : Western
Date de sortie cinéma : 12 juillet 1972
Date de sortie DVD/BR : 23 janvier 2018

Nouveau Mexique, 1873. Pardon Chato tue le shérif qui l’avait rudoyé. Quincey Whitmore qui a pourchassé Cochise quelques années plus tôt, se lance sur la piste de Chato à la tête d’une milice de treize hommes. Chato entraîne la patrouille dans le désert et ayant l’impression qu’il a semé ses adversaires, il part capturer des chevaux. Mais les poursuivants trouvent le repaire de Chato, et violent sa femme. De gibier, Chato devient alors le chasseur…

Le film

[4/5]

Premier film d’une collaboration longue et fructueuse entre Michael Winner et Charles Bronson, Les collines de la terreur suit la traque d’un métis indien par un groupe de cowboys bien décidés à lui faire la peau. Bien sûr, rien ne se passera comme prévu, et les traqueurs ne tarderont pas à devenir les proies à la fois d’un chasseur sans merci, mais également celles d’une terre sauvage et inhospitalière, ne leur laissant jamais le droit à l’erreur…

La première qualité de ces Collines de la terreur réside dans la qualité de la caractérisation de ses personnages. Le personnage de l’indien, Chato, incarné par Charles Bronson, est un être taciturne n’ayant à son actif que quelques lignes de dialogues (et pour la plupart même pas en anglais !). S’il n’est probablement même pas le plus « important » du film en termes de présence à l’écran, il s’impose comme le véritable héros de l’histoire racontée par Michael Winner, non seulement par le fait d’être celui qui est traqué par cette bande de cowboys littéralement assoiffés de sang, mais également parce qu’il s’avère le protagoniste le plus « positif » du métrage. Habile, le scénario construira son personnage au fur et à mesure du récit, mais finalement moins par ses propres actes que par les divisions qui se créent au sein du groupe de « méchants » (mené par un Jack Palance tout en nuances), qui permettront non seulement de caresser leur « humanité » de façon très fine, mais permettront également de donner une épaisseur inattendue au personnage de Bronson, qui n’apparaitra plus seulement comme un ange de la mort mais comme un être humain, victime d’une punition semblant bien sévère au regard du crime qu’il a commis.

Au fil de l’avancée des cowboys au cœur de cet aride territoire apache, et alors que s’égrènent les actes abjects qu’ils commettent, le spectateur prendra en effet forcément fait et cause en faveur du métis – même le personnage de Whitmore (Jack Palance) se rend compte dans la deuxième partie du métrage de la vacuité de son entreprise, et perd de fait son statut de leader charismatique du groupe ; cependant, il se refuse à abandonner tant il cherche à tout prix à renouer avec la victoire sur le champs de bataille, qui lui a été « volée » à Gettysburg. Mais il se rendra rapidement compte que l’histoire ne fait que se répéter…

Bref, Les collines de la terreur demeure, plus de quarante ans après sa sortie dans les salles, un excellent western aux allures de « survival », et dont la thématique évoquera également, en filigrane, les événements ayant pris place au Vietnam au moment de sa conception. Tout juste pourra-t-on regretter – mais c’est une constante avec le cinéma de Michael Winner – le léger manque de rigueur formelle qui l’empêche de devenir un véritable classique du genre : le côté frontal et immédiat de son style visuel un peu craspec collera définitivement mieux au polar, et à la glauquerie intrinsèque du paysage urbain…

Le Blu-ray

[4/5]

C’est à Sidonis / Calysta que nous devons le plaisir de redécouvrir Les collines de la terreur sur support Blu-ray. Le master encodé en 1080p et format 1.85 :1 respecté n’est certes pas irréprochable (quelques poussières et autres griffes subsistent), mais le piqué, les couleurs et les contrastes s’en voient très nettement améliorés, et le grain argentique d’origine ne semble pas avoir trop souffert de la restauration. Certains plans sont plus doux que d’autres, on dénote toujours par ci par là un peu de bruit vidéo, mais l’ensemble est bien tenu, c’est globalement tout à fait réussi. Côté son, VF et VO anglaise sont proposées dans des mixages DTS-HD Master Audio 2.0 mono d’origine, la version française s’avérant un peu plus étouffée que sa grande sœur anglaise, avec un léger souffle persistant, mais rien de dramatique là non plus.

Dans la section suppléments, nous retrouverons la traditionnelle galerie photos, accompagnée de la tout aussi traditionnelle bande-annonce du film. Et comme à son habitude, l’éditeur français nous propose également de retrouver deux présentations du film, assurées par François Guérif et Patrick Brion, cette fois-ci rasé de frais et de fait beaucoup moins hirsute que sur les présentations de films qu’il a assurées pour Sidonis / Calysta en 2017. Chacun des deux intervenants défend le film sans en omettre les défauts, chacun dans son style propre, Guérif s’avérant comme toujours plus complet et plus carré que son confrère, que l’on soupçonne parfois de se laisser aller à l’improvisation à partir de quelques notes éparses griffonnées sur un coin de table. Néanmoins, il s’agit là d’une partie intégrante du « style Brion », et c’est aussi pour cela qu’on l’aime.

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