Le secret des Marrowbone
Espagne : 2017
Titre original : Marrowbone
Réalisation : Sergio G. Sánchez
Scénario : Sergio G. Sánchez
Acteurs : George MacKay, Anya Taylor-Joy, Charlie Heaton
Éditeur : Metropolitan Vidéo
Durée : 1h50
Genre : Fantastique
Date de sortie cinéma : 7 mars 2018
Date de sortie DVD/BR : 18 juillet 2018
Pour ne pas être séparés, Jack, 20 ans, et ses frères et sœurs plus jeunes, décident de cacher à tout le monde le décès de leur mère qui les élevait seule. Ils se retrouvent livrés à eux-mêmes dans la ferme familiale isolée, mais bientôt, d’étranges phénomènes indiqueraient qu’une présence malveillante hante leur unique refuge…
Le film
[3,5/5]
Si le scénario du Secret des Marrowbone, habile et plutôt bien construit, tente pendant une bonne partie du métrage de nous convaincre que ce qui nous est donné à voir n’est ni réellement un film d’horreur, ni réellement non plus un film fantastique, le film de Sergio G. Sánchez emprunte tellement au cinéma de genre qu’il en finit par trahir sa véritable nature. Bien sûr, il ne s’agit pas là d’une véritable surprise : Sánchez s’était fait remarquer il y a quelques années en écrivant le scénario de L’orphelinat, et l’on se doutait bien que le cinéaste entretenait une affection toute particulière pour les récits tirant sur le surnaturel. Dans le même ordre d’idées, une bonne partie du casting de son film est composé d’acteurs ayant été fortement « marqués » par le genre : on y retrouvera en effet Anya Taylor-Joy, découverte avec The witch et Split, Charlie Heaton, l’un des personnages récurrents de la série culte Stranger things ou encore Mia Goth, qui jouait dans le meilleur film fantastique de l’année 2017, Cure for life et s’avère également à l’affiche du très attendu remake de Suspiria qui sortira dans les salles françaises le 14 novembre. Des acteurs connus et reconnus des amateurs de frissons donc, réunis au cœur d’un faux thriller / vrai film de genre très bien écrit, pratiquant notamment l’ellipse avec une subtilité qui le place bien au-dessus du tout venant de la production actuelle.
Bien sûr, tout n’est pas parfait au cœur de ce Secret des Marrowbone, mais le soin apporté à la mise en scène parvient tout de même à faire très nettement la différence. En effet, le film parvient sans peine à développer au fil des séquences un sentiment d’angoisse et de menace latente fonctionnant plutôt bien : l’atmosphère est bien là, singulière, soutenue par une photo certes pas foncièrement originale mais tout à fait réussie et remarquable. Néanmoins, la construction du récit, lente et posée, privilégiant les séquences atmosphériques au détriment de l’action, laisse sans doute un peu trop de temps au spectateur de réfléchir à l’articulation de l’histoire et de ses ellipses : ainsi, le twist final paraitra sans doute assez éventé à beaucoup de spectateurs, et l’on ne pourra s’empêcher de se dire que quelques accélérations ou bousculades dans le déroulement des événements auraient probablement empêché le spectateur de trop penser à la nature de ce qui lui était montré, et d’en venir à quelques conclusions. De plus, passée « la » révélation de fin de métrage, la toute dernière partie du récit paraitra sans doute manquer un peu de pep’s, en se contentant finalement d’aligner les éléments narratifs attendus. Néanmoins, Le secret des Marrowbone demeure un excellent premier film, marquant la naissance d’un véritable cinéaste à suivre en la personne de Sergio G. Sánchez : on est vraiment curieux de découvrir la tournure que prendront ses prochains films…
Le Blu-ray
[4,5/5]
Côté Blu-ray, Metropolitan Vidéo nous offre avec cette édition du Secret des Marrowbone une galette Haute Définition de haute volée, avec une image à la définition irréprochable, respectant parfaitement le grain argentique du film. Les scènes nocturnes affichent des noirs bien tranchés, contrastes et couleurs sont au taquet ; tout juste déplorera-t-on une légère pixellisation occasionnelle sur les scènes très sombres. Le mixage audio VF / VO en DTS-HD Master Audio 5.1 propose une parfaite immersion au cœur du film : les effets dynamiques rendent parfaitement l’ambiance acoustique de cette étrange demeure pleine de secrets.
Dans la section suppléments, on trouvera tout d’abord une longue série de scènes coupées et/ou alternatives : d’une durée d’un peu plus de vingt-cinq minutes, ces scènes nous permettront de nous rendre compte de quelques changements subtils apportés au récit afin de ne pas mettre trop rapidement le spectateur sur la piste du twist final. On continuera ensuite avec une très intéressante bande-démo sur les effets spéciaux du film, habilement montées sur le mode toujours payant du « avant / après », qui nous permettront de nous rendre compte, entre autres, que la maison des Marrowbone n’existe absolument pas dans la réalité dans la forme sous laquelle nous la découvrons dans le film, et fut intégralement « repensée » numériquement. Pour terminer, les traditionnelles bandes-annonces éditeur ferment le bal.