Test Blu-ray : Le Pic de Dante

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Le Pic de Dante

États-Unis : 1997
Titre original : Dante’s Peak
Réalisation : Roger Donaldson
Scénario : Leslie Bohem
Acteurs : Pierce Brosnan, Linda Hamilton, Jamie Renée Smith
Éditeur : ESC Éditions
Genre : Film Catastrophe
Durée : 1h48
Date de sortie cinéma : 2 avril 1997
Date de sortie DVD/BR : 8 mai 2024

Harry Dalton, volcanologue qui, à la suite de la mort de sa compagne, avait renoncé à ses recherches, renoue avec ses anciens collègues de l’United States Geological Survey de Vancouver. Le pic de Dante, volcan endormi dans l’Etat de Washington, présente des manifestations sismiques de faible amplitude. Harry est alors dépêché sur les lieux. Il est vite alerté par diverses manifestations telluriques et en avertit le conseil municipal de la petite ville touristique située au pied du volcan…

Le film

[3,5/5]

Sous l’impulsion du succès de Twister en 1996, le film catastrophe a connu un petit regain de popularité dans la deuxième moitié des années 90, au point même que deux grands studios ont lancé en parallèle le développement d’un film catastrophe mettant en scène une éruption volcanique : Le Pic de Dante chez Universal et Volcano chez 20th Century Fox. Ce genre de cas de figure est relativement fréquent (Fourmiz / 1001 Pattes en 1998, Le Prestige / L’Illusionniste en 2006, Skyline / World Invasion : Battle Los Angeles en 2010, Blanche Neige / Blanche Neige et le chasseur en 2012, Batman v Superman : L’Aube de la justice / Captain America : Civil War en 2016…), et le plus souvent, cette émulation fait l’objet d’une véritable « course » pour savoir lequel des deux films atteindra les salles avant l’autre.

Le Pic de Dante a remporté la course de vitesse, atteignant les écrans américains en février 1997, forçant la Fox à attendre deux mois pour sortir son film en espérant que ce délai ferait oublier au public qu’il venait déjà de voir un volcan faire des ravages à l’écran. Cette stratégie n’a pas vraiment fonctionné, et avec 122 millions de dollars de recettes, Volcano ferait un peu moins bien au box-office que Le Pic de Dante, qui cumula quant à lui 178 millions de dollars de recettes.

Cela dit, avec le recul, en dépit de leurs concepts voisins, les deux films sont tout de même très différents l’un de l’autre. Dans sa narration tout autant que dans les symboles qu’il véhicule, Volcano ressemble à un film catastrophe classique des années 70, dans le sens où la nature – représentée par le fameux volcan – reprend ses droits en plein Los Angeles, qui s’avère une ville-région mondiale que l’humanité pensait dominer et contrôler totalement. Le Pic de Dante quant à lui joue la carte de la modestie, et prend place dans une petite ville paisible, à la lisière d’un domaine naturel sauvage avec lequel l’humanité a coexisté pendant des centaine d’années, jusqu’à ce qu’un incident atypique amène des experts en ville à se demander si ce petit coin de paradis ne serait pas en train de tourner au vinaigre.

Avec son évolution lente et sa tension qui monte crescendo au fur et à mesure que les discussions entre experts amènent les entrepreneurs locaux à craindre de perdre des touristes et des investisseurs, Le Pic de Dante rappelle, dans sa progression narrative, le chef d’œuvre de Steven Spielberg Les Dents de la mer, avec dans le rôle du Sherif Brody un volcanologue incarné par Pierce Brosnan. Après avoir pris quelques mesures, Harry Dalton (Pierce Brosnan) commence donc à s’inquiéter, et veut faire évacuer la ville… Mais personne ne voudra l’écouter. Et évidemment, le moment fatidique finira par arriver où tout le monde se rendra à l’évidence selon laquelle « we gonna need a bigger boat », mais il est déjà trop tard et tout explose. Bada-Boum !

Carré et prévisible, le scénario du Pic de Dante signé Leslie Bohem ne nous réservera pas réellement de surprises, mais il a au moins l’avantage de nous proposer des personnages solides. Bien entendu, on pourra dénoter quelques facilités dans la mise en place des protagonistes principaux – avec notamment un Pierce Brosnan endossant fort opportunément un rôle de père de substitution pour les deux enfants de Linda Hamilton – et même dans certains rebondissements. Ainsi, le fait que la grand-mère des deux gamins (Elizabeth Hoffman) servira surtout de prétexte à faire courir les personnages principaux en direction du sommet du volcan quand tous les autres fuient pour se mettre à l’abri… Mais le fait est que l’ensemble fonctionne, que Linda Hamilton et Pierce Brosnan ont une bonne alchimie à l’écran, que les acteurs secondaires sont intéressants et que la ville et les décors sont magnifiques.

Habile dans la façon dont il fait monter la tension, Roger Donaldson livre un boulot vraiment efficace histoire de familiariser le spectateur avec la ville et ses structures dans la première moitié du film, de sorte que lorsque les scènes de destruction massive arrivent, on ait presque une vague impression de familiarité avec les lieux. Ancien étudiant en géologie ayant brièvement envisagé une carrière dans ce domaine, Donaldson a insisté pour que le scénario soit révisé afin de rendre Le Pic de Dante aussi réaliste que possible. Le sentiment de panique est bien rendu à l’écran, et l’impression de chaos bien utilisée par le cinéaste, même si certaines scènes sont un peu too much, telles que celle de la grand-mère dans le lac d’acide ou celle du camion qui traverse la lave.

Et si Le Pic de Dante est suffisamment solide pour que les effets spéciaux ne puissent être considérées comme les véritables « stars » du film, on ne pourra que saluer la qualité des effets pratiques et des scènes de destruction : à l’exception d’une ou deux incrustations ayant pris un méchant coup de vieux, la plupart tiennent encore très bien la route 25 ans après la sortie du film, et ce même par rapport aux normes contemporaines dans ce domaine.

Le Blu-ray

[4/5]

Sorti au format Blu-ray en 2010 sous les couleurs d’Universal Pictures, Le Pic de Dante refait son apparition ce mois-ci, sous les couleurs d’ESC Éditions. Côté master, point de surprise à l’horizon pour les détenteurs de l’édition précédente : le master utilisé ici est le même, et avait d’ailleurs déjà été exploité pour la sortie du film au format HD-DVD quelques années auparavant. Cependant, en matière d’encodage, dix ans peuvent faire la différence, et si le rendu est certes encore très perfectible, l’éditeur n’a globalement pas à en rougir : le grain cinéma est scrupuleusement respecté, le niveau de détail est largement satisfaisant, le piqué est bon (voire excellent sur certains plans), et les contrastes / la colorimétrie au top, avec de très belles scènes de nuit à la clé. Niveau son en revanche, ESC Éditions nous propose un upgrade assez net par rapport à l’édition de 2010, puisque la VF et la VO nous seront cette fois toutes deux proposées en DTS-HD Master Audio 5.1. Dynamiques et finement spatialisées, elles s’avèrent littéralement explosives pendant les scènes de destruction. Du beau travail.

La section suppléments bénéficie également d’une mise à niveau assez considérable, puisqu’on y retrouvera les bonus de l’édition DVD du film, qui n’avaient à l’époque pas fait le voyage vers la galette Haute-Définition. On commencera avec un commentaire audio du réalisateur Roger Donalson et du chef décorateur Dennis Washington (VOST), qui évoqueront de nombreux détails techniques du tournage, feront le tri entre les décors réels et ceux recréés en studio, tout autant que le tri entre les effets pratiques et ceux réalisés en numériques. Ils reviendront également sur les conditions de tournage, assez difficiles en raison des cendres, mais également de la pluie et de la boue. Intéressant ! On continuera ensuite avec un making of d’époque (1h02) extrêmement complet, qui reviendra sur la genèse du film ainsi que sur le tournage. On pourra y écouter le réalisateur Roger Donaldson, les productrices Ilona Hertzberg et Gale Anne Hurd, me coordinateur des cascades R.A. Rondell, le chef décorateur Dennis Washington, les superviseurs des effets spéciaux Roy Arbogast et Pat McClung, ou encore les acteurs Pierce Brosnan et Linda Hamilton. Le tout est entrecoupé de nombreux moments volés sur le tournage.

Mais à l’occasion de la ressortie du Pic de Dante au format Blu-ray, ESC Éditions nous propose également deux modules inédits : une intéressante présentation du film par Simon Riaux (28 minutes), qui le remettra dans son contexte de tournage et reviendra assez longuement sur l’attachement de Roger Donaldson à nous livrer un grand spectacle à l’ancienne, avec des effets spéciaux essentiellement pratiques, réalisés sur le plateau. Enfin, on terminera avec un entretien avec Laurent Pierrot (10 minutes), expert de la saga James Bond et ami de Pierce Brosnan, qui nous livrera une poignée d’anecdotes sur le tournage du film, tout autant que sur les raisons ayant, selon lui, motivé l’acteur à s’engager dans le projet Le Pic de Dante. La traditionnelle bande-annonce fermera la section suppléments.

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