Le petit Spirou
France, Belgique : 2017
Titre original : –
Réalisation : Nicolas Bary
Scénario : Nicolas Bary, Laurent Turner
Acteurs : Sacha Pinault, Pierre Richard, François Damiens
Éditeur : TF1 Vidéo
Durée : 1h26
Genre : Comédie
Date de sortie cinéma : 27 septembre 2017
Date de sortie DVD/BR : 30 janvier 2018
Petit Spirou, comme toute sa famille avant lui, a un destin professionnel tout tracé. Quand sa mère lui annonce qu’il intègrera dès la rentrée prochaine l’école des grooms, Petit Spirou, avec l’aide de ses copains, va profiter de ses derniers jours de classe pour déclarer sa flamme à Suzette. Et pas n’importe comment. Ils décident de vivre une aventure extraordinaire…
Le film
[3/5]
Les origines du Petit Spirou remontent à 1987, alors que Tome et Janry imaginaient quelles avaient pu être les années d’enfance du groom aventurier dans l’album « La jeunesse de Spirou ». Dès 1990, le premier d’une longue série d’albums verrait le jour, porté par le trait énergique et insolent de Janry et par l’humour volontiers graveleux de Tome, qui repoussait volontiers gentiment les limites de ce qui était alors publié par les éditions Dupuis. Précurseur de quelques années de la série à succès Titeuf qui lui a énormément piqué (la BD est un monde d’influences), la série Le petit Spirou, tout comme la dizaine de volumes du « grand » Spirou signés par Tome et Janry, semblaient à priori inadaptables…
Et en effet, Le petit Spirou, écrit et réalisé par Nicolas Bary (Les enfants de Timpelbach), tient autant de l’adaptation que de la « réinvention » pure et simple de l’univers du petit garnement au chapeau rouge ; le film s’impose dès lors comme une suite de sketches sympathiques, peinant un peu à trouver son rythme durant sa première moitié, mais développant des personnages sympathiques et attachants (mademoiselle Chiffre, Mr Mégot le prof de sport, l’abbé Langélusse…) portés par des acteurs excellents, tels que Pierre Richard, François Damiens ou Philippe Katerine. Un soin tout particulier a visiblement été porté aux décors, et l’ensemble dégage même une certaine poésie ; au final, Le petit Spirou s’avère donc un bon petit produit familial, qui devrait ravir petits et grands.
Mais à la découverte du film de Nicolas Bary, et malgré les qualités dont il fait preuve et que l’on a évoqué un peu plus haut, on ne peut s’empêcher de penser que les éditions Dupuis, qui laissent depuis quelques années se monter de nombreuses adaptations cinématographiques de leurs succès de librairie (Largo Winch, Boule et Bill, Benoît Brisefer, Tamara, Les aventures de Spirou et Fantasio, Gaston Lagaffe, mais également Cédric et Soda, en cours d’adaptation…), auraient depuis un moment déjà gérer de près le développement des films adaptés de leur catalogue, afin de créer, à l’image de Marvel et DC Comics aux Etats-Unis, un univers cinématographique étendu, dont la cohérence et les correspondances d’un film à l’autre auraient pu donner une excellente visibilité à tout ce pan de la bande dessinée franco-belge qu’ils représentent.
C’est d’autant plus flagrant dans le cas du Petit Spirou de Nicolas Bary, dans le sens où ce dernier semble véritablement féru de bande dessinée et s’efforce de placer avec régularité des références à d’autres œuvres issues de l’univers de Spirou : le Marsupilami bien-sûr, mais aussi et surtout ce gag de la voyante articulé comme un élément indispensable du récit et faisant référence à une planche classique, qui aurait, selon toute logique, pu et dû intégrer des éléments du Spirou et Fantasio à venir le 21 février…
Le Blu-ray
[4/5]
Comme souvent avec les films à destination de la famille, le Blu-ray du Petit Spirou édité par TF1 Vidéo s’avère assez superbe. La définition est au taquet, sans défaut, les couleurs sont sublimes, le piqué d’une précision absolue… En deux mots comme en cent, c’est du tout bon, un Blu-ray exemplaire, d’autant qu’aucun souci de compression ne vient gâcher la fête. Côté son, le mixage DTS-HD Master Audio 5.1 se révèle rapidement très dynamique, et compose avec le rythme et les ambiances du film pour une immersion absolue au cœur du métrage.
Côté suppléments, l’éditeur nous propose de découvrir un court mais intéressant making of, retraçant la genèse de la production avec des interventions de Nicolas Bary ainsi que de Tome et Janry, les créateurs de la bande dessinée. On terminera ensuite le tour du propriétaire avec une petite série de featurettes consacrées aux personnages (la famille, les profs, les copains), ainsi qu’à la chanson du film, composée par Vianney. Superficiel mais globalement satisfaisant !