Le mercenaire de minuit
États-Unis : 1964
Titre original : Invitation to a gunfighter
Réalisation : Richard Wilson
Scénario : Elizabeth Wilson, Richard Wilson
Acteurs : Yul Brynner, Janice Rule, George Segal
Éditeur : Sidonis Calysta
Durée : 1h33
Genre : Western
Date de sortie cinéma : 10 décembre 1964
Date de sortie DVD/BR : 23 janvier 2018
En revenant chez lui à la fin de la guerre de Sécession, Matt Weaver découvre qu’il a été dépossédé de tous ses biens car il est Sudiste, par Sam Brewster qui contrôle la ville. Fou de colère, il se barricade, décidé à vendre chèrement sa peau. Brewster engage alors un tueur, Jules Gaspard d’Estaing, pour abattre Matt. Jules d’Estaing est dégoûté par Brewster et par la lâcheté des habitants. Il a même une certaine estime pour Matt qui, bien que Sudiste, est le seul à avoir de l’amitié pour les Mexicains qui vivent là. Jules d’Estaing fait la connaissance de Ruth, la femme de Crane Adams et qu’aime Matt. Il s’installe en ville décidé à faire ce pour quoi il a été payé quand il en aura l’envie…
Le film
[3/5]
Derrière ses apparences de western classique, mettant en scène un tueur à gages payé par une petite ville afin de la débarrasser d’une brebis galeuse, Le mercenaire de minuit s’avère en réalité un film à thèse, dénonçant avec une belle pertinence les formes les plus insidieuses de l’esclavagisme et du racisme. Avec son personnage de tueur se retournant contre ses employeurs par noblesse d’âme, Yul Brynner porte littéralement le film à bout de bras, s’offrant quelques séquences particulièrement mémorables, lors d’une spectaculaire partie de poker, de la mise à sac en bonne et due forme d’une ville toute entière, ou encore dans la rivalité qui l’oppose à un George Segal pas encore moustachu mais déjà très charismatique.
Le film de Richard Wilson slalome volontiers entre les codes du genre, avec même un soupçon de comédie par ci par là, et manque certes peut-être un peu de tension dramatique, dans le sens où le personnage de tueur incarné par Yul Brynner, sans doute pensé pour apparaître à l’écran comme un être redoutable et menaçant, ne l’est jamais réellement tout à fait. Cependant, Le mercenaire de minuit demeure tout de même bien tenu, proposant un rythme ne faiblissant jamais. Un bon « petit » western en somme, à voir essentiellement pour ses deux acteurs principaux, ainsi que pour son point de vue original, qui parvient à intéresser malgré une intrigue peu crédible.
Le Blu-ray
[4/5]
On ne pourra que remercier chaleureusement Sidonis Calysta, qui nous donne aujourd’hui l’occasion de redécouvrir Le mercenaire de minuit dans un Blu-ray techniquement solide, proposé au format et encodé en 1080p. L’image est stable, la copie satisfaisante, même si des taches et autres points blancs demeurent. Le grain a été préservé, les couleurs sont froides mais semblent tout à fait fidèles au rendu d’origine, et l’ensemble affiche donc au final une forme assez insolente malgré un léger manque de piqué sur certains plans, probablement dû aux conditions de tournage. Côté son, VF et VO bénéficient d’un mixage DTS-HD Master Audio 2.0, et les deux s’avèrent parfaitement clairs et équilibrés.
Dans la section suppléments, Le mercenaire de minuit, comme les autres films de la collection « Western de légende », est accompagné de sa bande-annonce, d’une galerie photos ainsi que des traditionnelles présentations du film, assurées par Patrick Brion et François Guérif. Si Guérif est comme à son habitude synthétique et précis, abordant de façon assez fine la relation qui liait Richard Wilson et Orson Welles, Brion effleure quant à lui à peine le film. On terminera avec un documentaire sur Yul Brynner intitulé « Yul Brynner, l’homme qui devint un roi », que l’on avait déjà vu sur le Blu-Ray des Rois du soleil édité par Sidonis Calysta en 2015. Ce documentaire d’une durée d’un peu moins d’heure dresse un portrait sans complaisance de l’acteur et de sa carrière grâce à des intervenants nombreux et variés.