Le livre de la jungle
États-Unis : 2016
Titre original : The jungle book
Réalisateur : Jon Favreau
Scénario : Justin Marks
Acteurs (VO) : Neel Sethi, Bill Murray, Idris Elba
Éditeur : Walt Disney France
Durée : 1h46
Genre : Aventures
Date de sortie cinéma : 13 avril 2016
Date de sortie DVD/BR : 24 août 2016
Élevé par une famille de loups, Mowgli, le « petit d’homme » n’est désormais plus le bienvenu dans la jungle : le redoutable tigre Shere Khan, qui porte encore les cicatrices de sa confrontation avec les hommes, s’est juré d’éliminer celui qu’il voit comme une menace. Forcé d’abandonner le seul foyer qu’il ait jamais connu, Mowgli entame un extraordinaire périple à la découverte de sa propre identité, avec pour guides Bagheera, une panthère qui s’avère être un mentor sévère, et Baloo, un ours à l’esprit libre et ouvert. Sur sa route, Mowgli va rencontrer des créatures de la jungle malintentionnées, comme Kaa, un python à la voix et au regard hypnotiques, ou le Roi Louie, un singe beau parleur…
Le film
« Ce qui frappe avant tout dans ce nouveau Livre de la Jungle est l’esthétique renversante des images reposant sur des images de synthèse même si la photographie de Bill Pope (qui a surtout travaillé avec Mike Leigh) et la mise en scène de Jon Favreau ont de quoi époustoufler. L’animation des animaux est très naturelle, les décors sont somptueux, les effets spéciaux de qualité et les scènes d’action bien dirigées. Visuellement le long métrage est complètement abouti. La jungle devient un personnage à part entière permettant aux multiples protagonistes de s’épanouir. Les différents personnages, bien écrits, traités en profondeur avec pertinence et intérêt sont réellement passionnants et surtout très attachants. Chacun des héros cultes qui ont bercé notre enfance dans le film d’animation de 1967 sont fidèlement retranscrits, Jon Favreau leur rendant un appréciable hommage. Que ce soit Mowgli, Baloo, Bagheera ou Shere Khan chacun d’eux a la possibilité d’évoluer et de déchaîner les sentiments, gagnant en charisme grâce au doublage des voix chaudes et percutantes de l’équipe de doublage. Au delà de cet aspect assez formel le traitement de fond n’est pas à négligé non plus : les enjeux sont intéressants, les rapports de force bien présentés et Jon Favreau apporte une notion de hiérarchisation des animaux au sein de la jungle réadaptée et modernisée.
Ainsi le spectateur assiste à un véritable rapport de pouvoir permanent entre clans, individus, animaux, le tout dicté par une sorte de loi semblable au code des pirates dans Pirates des Caraïbes, tout une codification de lois qui s’apparente en fait plus à une sorte de guide qu’à un véritable recueil législatif. Le livre de la Jungle s’apparente parfois presque à un film de super héros revisité, où Mowgli serait le jeune apprenti à la recherche de soi, le reste des personnages étant des individus dotés de capacités extraordinaires, leur rôle dans l’équation étant d’aider ou de faire sombrer Mowgli. Jon Favreau n’omet pas de travailler le personnage principal de cet enfant abandonné recueilli par la forêt elle-même autant que par ses habitants. Le réalisateur met en place tout un cahier d’enjeux sur l’expérience de la découverte de soi, des traditionnels questionnements quant à l’appartenance familiale, notre acceptation au sein de la société ainsi que l’approbation de sa propre personne dans son « moi » profond et non dans un formatage sociétal encombrant. »
Extrait de la critique d’Aubin Bouillé. Retrouvez-en l’intégralité en cliquant sur ce lien.
Le Blu-ray
[5/5]
Une nouvelle fois, le Blu-ray édité par Walt Disney France est visuellement splendide, proche de la perfection faite galette numérique. La définition est redoutable, les contrastes impeccables, c’est un sans faute absolu, affichant un rendu irréprochable qui rend tous les honneurs à la photo de Bill Pope en nous livrant une série de plans littéralement sublimes : Le livre de la Jungle est une galette Haute-Définition de démonstration supplémentaire à ajouter au giron de Disney. Côté son, la VO est proposée en DTS-HD Master Audio 7.1 : l’immersion totale est garantie, en mode « spatialisation de ouf malade », non seulement priapique et ultra-dynamique mais également d’une finesse et d’une précision à couper le souffle. Côté basses, c’est un véritable festival avec certaines séquences (telles que la cavalcade des buffles) propres à faire trembler les murs et les meubles. La VF ne démérite jamais puisqu’en plus d’un doublage soigné assuré, entre autres, par Lambert Wilson et Eddy Mitchell, elle s’offre également un encodage en DTS-HD High Resolution 5.1, qui fait très fort niveau ampleur et intensité. Du très beau boulot.
Rayon suppléments, outre un commentaire audio enjoué et informatif de Jon Favreau (VOST), qui évoque sans honte les différents passages obligés made in Hollywood et assume le fait de ne pas être réellement l’auteur de nombreux plans du film. Néanmoins, on apprendra dans « Le livre de la Jungle réinventé », un riche et assez passionnant making of, que le réalisateur est tout de même à l’origine de nombreuses idées visibles dans le film terminé, notamment l’ouverture réalisée en animation traditionnelle et le générique de fin prenant place dans le fameux « livre » de la Jungle. Il semble aussi s’être beaucoup impliqué dans l’évolution du scénario, dans le sens où il trouvait les premières versions trop proches du récit de Kipling, et par conséquent trop éloignées du film de Disney qu’il adore. On continue le tour des suppléments avec « Je suis Mowgli », featurette consacrée au jeune acteur Neel Sethi, dans laquelle il se révélera désarmant de sincérité, se plaignant notamment d’avoir du « porter des couches » pendant tout le tournage, même si l’équipe « appelait ça un pagne ». On terminera enfin avec « Le temple du roi Louie en détail », qui comme son nom ne l’indique pas vraiment est une featurette assez vive et enthousiasmante consacrée à l’enregistrement de la musique sur la chanson de King Louie. Elle nous permettra non seulement de visualiser plusieurs moments de la production du film mais également d’assister aux sessions de chant interprétées par Christopher Walken. Et rien que pour ça, vous admettrez que l’on aura envie de se plonger dans ces bonus !