Test Blu-ray : Le jaguar

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Le jaguar

France : 1996
Titre original : –
Réalisation : Francis Veber
Scénario : Francis Veber
Acteurs : Jean Reno, Patrick Bruel, Harrison Lowe
Éditeur : Gaumont
Durée : 1h40
Genre : Comédie
Date de sortie cinéma : 9 octobre 1996
Date de sortie DVD/BR : 11 novembre 2020

Quand Perrin rencontre Wanu, l’indien d’Amazonie, accompagné de son interprète Campana, il ne sait pas encore que, pour Wanu, il est « l’Élu ». Pourquoi lui ? Mystère ! Toujours est-il que Perrin, flanqué de Campana, se retrouve investi d’un mission aussi invraisemblable qu’impossible qui va entraîner nos deux compères dans une folle aventure en Amazonie…

Le film

[2,5/5]

La comédie populaire française a souvent eu recours à la thématique des personnalités antagonistes obligées de coopérer. Depuis les années 50, les tandems de personnages que tout semble opposer mais qui finiront par se découvrir des points communs ont littéralement proliféré dans le cinéma français, avec plus ou moins de succès. Les exemples les plus connus demeurent les duos Bourvil / Louis de Funès (Le corniaud, La grande vadrouille), Lino Ventura / Jacques Brel (L’emmerdeur), Gérard Depardieu / Pierre Richard (La chèvre, Les fugitifs, Les compères) et bien sûr Jean Reno / Christian Clavier (L’opération corned beef, Les visiteurs, L’enquête corse).

Réalisateur et/ou scénariste de plusieurs de ces films mettant en scène des duos antinomiques, Francis Veber s’est imposé comme un des spécialistes du genre en France. Il sait parfaitement que la réussite de ce genre de comédies réside essentiellement dans l’alchimie qui existe entre les deux acteurs principaux, qui permettra ou non au film de décoller. Ce qui est intéressant concernant Le jaguar, son septième film en tant que réalisateur, c’est que le duo formé à l’écran par Jean Reno et Patrick Bruel devait, à l’origine, être composé de Vincent Lindon et Patrick Bruel. La dynamique du film en aurait sans doute été différente, et le film peut-être un peu meilleur. Pour autant, on aurait plutôt tendance à penser que des deux acteurs à l’affiche du Jaguar, c’est plutôt Patrick Bruel qui tire le film vers le bas.

Parfois considéré comme un remake de La chèvre (sans doute à cause des noms des personnages et du cadre de la jungle amazonienne), Le jaguar n’en possède malheureusement ni les ressorts comiques, ni l’efficacité globale, et s’avère sans nul doute possible un des plus faibles de la filmographie de Francis Veber. Si cette comédie fantastique est bien sûr assez correctement mise en scène et rythmée, le problème réside dans le jeu de Patrick Bruel, qui ne possède aucun sens de la punchline ou du timing comique, et fait tomber à plat toutes ses répliques, toutes les séquences dans lesquelles il apparaît. D’avantage habitué à l’exercice grâce à des films tels que L’opération corned beef ou Les visiteurs, Jean Reno quant à lui s’en sort haut la main, et parvient à lui seul ou presque à sauver les meubles, accompagné dans cette tâche par un Danny Trejo encore jeune et fringant, tout juste sorti de Desperado (1995). Néanmoins, on ne peut s’empêcher de penser qu’avec un acteur plus expérimenté et drôle dans le rôle de Perrin (Jean Rochefort, Gérard Darmon, Gérard Jugnot…), Le jaguar aurait pu prendre une tout autre ampleur.

Le public cependant semble avoir plutôt apprécié Le jaguar à sa sortie dans les salles, puisqu’il lui a accordé la place de cinquième succès français de l’année 1996 avec 2,4 millions de spectateurs. Un sacré tour de force si l’on se base sur l’affiche du film à l’époque, absolument hideuse – assurément une des pires que l’on ait pu voir trôner dans nos cinémas ces trente dernières années. Pour l’anecdote, Patrick Bruel, lors du tournage, repère le groupe Carrapicho et la chanson « Tic, tic tac ». Il jouera les intermédiaires pour exporter le morceau en France, qui deviendra le tube de l’été 1996.

Le Blu-ray

[4/5]

Jusqu’ici totalement inédit au format Blu-ray, Le jaguar arrive enfin ce mois-ci en Haute-Définition, sous les couleurs de Gaumont, qui lui offre une place de choix dans sa collection « Blu-ray Découverte », parfois également appelée « Gaumont découverte en Blu-ray ». Et le fait est que le film de Francis Veber a plutôt bonne figure en HD : la copie est de très bonne tenue, avec un grain cinéma respecté aux petits oignons, et des contrastes finement travaillés. La restauration a fait place nette des tâches, rayures et autres griffes disgracieuses, et propose une image relativement stable, avec néanmoins quelques fourmillements discrets sur certaines séquences. Côté son, l’éditeur nous propose tout d’abord un mixage DTS-HD Master Audio 2.0, dialogues sont parfaitement clairs et proposant un rendu acoustique tout à fait satisfaisant. Même constat d’excellence pour la piste son mixée en DTS-HD Master Audio 5.1, qui délivre un spectacle dynamique, proposant des effets parfois surprenants, notamment sur les échos. La répartition et le placement des voix sont très subtils et le tout délivre une parfaite efficacité.

Du côté des suppléments, Gaumont recycle les suppléments déjà disponibles sur son édition DVD de 2008 : on commencera donc avec un commentaire audio du réalisateur Francis Veber, qui reviendra sur certaines anecdotes de tournage, souvent intéressantes, tout en semblant éprouver une insatisfaction diffuse autour du Jaguar, qui ne se situe « pas exactement dans sa spécialité ». Il reconnaîtra d’ailleurs que certains aspects du jour ne sont « pas très bien faits ». On terminera ensuite avec un making of rétrospectif (19 minutes), qui reviendra sans langue de bois sur les qualités et les défauts du film. Francis Veber, Patrick Bruel et Jean Reno reviendront ainsi sur un tournage difficile en Amazonie, sur les dépassements en termes d’emploi du temps ainsi que sur les différents problèmes liés à la production du film. En revanche, en bon hédoniste, Patrick Bruel se souviendra de soirées de fêtes au cours desquelles il y avait «  cinq femmes pour un seul homme », et évoquera un véritable paradis sur terre. Veber quant à lui reviendra sur le « manque d’humour » du film, dont l’histoire est trop ancrée dans l’aventure. Selon Bruel, le film manque de rythme et de tension dans sa partie amazonienne.

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