Le garçon et la bête
Japon : 2015
Titre original : Bakemono no ko
Réalisateur : Mamoru Hosoda
Scénario : Mamoru Hosoda
Acteurs (VO) : Kôji Yakusho, Aoi Miyazaki, Shôta Sometani
Éditeur : Gaumont
Durée : 2h00
Genre : Animation, Fantastique
Date de sortie cinéma : 13 janvier 2016
Date de sortie DVD/BR : 27 mai 2016
Shibuya, le monde des humains, et Jutengai, le monde des Bêtes… C’est l’histoire d’un garçon solitaire et d’une Bête seule, qui vivent chacun dans deux mondes séparés. Un jour, le garçon se perd dans le monde des Bêtes où il devient le disciple de la Bête Kumatetsu qui lui donne le nom de Kyuta. Cette rencontre fortuite est le début d’une aventure qui dépasse l’imaginaire…
Le film
[4,5/5]
Quelques années après Ame et Yuki – Les enfants loups, voici donc le nouveau –et très attendu– film de Mamoru Hosoda. On y retrouvera naturellement l’esthétique sublime et les thèmes chers au cinéaste (filiation, sauvagerie, éducation) : très influencé par les mythes et légendes du folklore japonais (les kami, yokaï et autres animaux surnaturels), Le garçon et la bête met en scène deux mondes parallèles, qui s’opposent et se rejoignent : d’un côté la société des « bêtes », de l’autre la mégalopole Tokyoïte ultra-moderne, où vivent les hommes. Laquelle des deux est à votre avis la plus « humaine » ? Les bêtes évidemment, vivant en paix sous l’égide bienveillante d’un sage lapin en passe de devenir une divinité.
Exilé contre son gré dans le monde des « bêtes », le jeune Ren décidera finalement d’y rester, afin de commencer un long apprentissage du combat auprès de l’irascible Kumatetsu. Et le film d’embarquer dans une première partie très Karaté Kid, au cœur duquel maître et disciple apprennent l’un de l’autre. Avec un souffle épique indéniable, Hosoda fera opérer à son récit un virage inattendu, combinant le thème du « coming of age » ou passage à l’âge adulte à des affrontements dantesques en fin de métrage, rappelant pour le chef de Katsuhiro Otomo Akira, tout en y glissant un clin d’œil appuyé au Moby Dick de Melville.
Très adulte et régulièrement gonflé (ne serait-ce que du point de vue du langage, le film est très grossier), Le garçon et la bête alterne donc avec talent les moments d’humour, d’émotion et d’action avec une homogénéité seulement gâchée, par instants, par des éléments narratifs un poil trop didactiques ou surlignés, manquant légèrement de subtilité. Mais ne faisons pas la fine bouche, il s’agit tout de même d’un nouveau coup de maître à mettre à l’actif de Mamoru Hosoda.
Le Blu-ray
[5/5]
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le Blu-ray édité par Gaumont (également disponible en édition « prestige » sous les couleurs de… Kazé) a bénéficié d’un transfert HD soigné : le Blu-ray du Garçon et la bête nous en met littéralement plein les yeux et les oreilles, dans un feu d’artifice de couleurs. Le piqué est extraordinaire, le niveau de détail ne baisse quasiment jamais (jusque dans les scènes où les détails fourmillent littéralement à l’écran) et les travellings sont exempts de la moindre saccade ou rémanance. Bref, le rendu est vraiment optimal, les couleurs pètent de mille feux. Niveau son, le film est proposé en DTS-HD Master Audio 5.1 en version française et japonaise. Ce sont naturellement les scènes de batailles qui tirent leur épingle du jeu au niveau spatialisation : mouvementées, bavardes, pleines de détails et dialoguées dans tous les coins, ces scènes proposent un rendu sonore étonnant, qui restitue parfaitement l’impression d’être perdu au milieu d’un gand bazar ressentie par le personnage principal.
Du côté des suppléments, l’éditeur nous propose en plus des teasers et bandes-annonces de rigueur, un long making of en provenance du Japon (45 minutes) : un peu particulier dans son approche, mais passionnant et très complet.