Le flic de Belleville
France : 2018
Titre original : –
Réalisation : Rachid Bouchareb
Scénario : Rachid Bouchareb, Marion Doussot, Larry Gross
Acteurs : Omar Sy, Luis Guzmán, Biyouna
Éditeur : Metropolitan Vidéo
Durée : 1h53
Genre : Comédie, Policier
Date de sortie cinéma : 17 octobre 2018
Date de sortie DVD/BR : 18 février 2019
Baaba est flic à Belleville, quartier qu’il n’a jamais quitté, au grand désespoir de sa copine qui le tanne pour enfin vivre avec lui, ailleurs, et loin de sa mère. Un soir, Roland, son ami d’enfance, est assassiné sous ses yeux. Baaba prend sa place d’Officier de liaison auprès du Consulat de France à Miami, afin de retrouver son assassin. En Floride, flanqué de sa mère plus qu’envahissante, il est pris en main par Ricardo, un flic local toujours mal luné. Contraint de faire équipe, le duo explosif mène l’enquête…
Le film
[2,5/5]
A l’annonce de la mise en chantier du Flic de Belleville, on s’était pris à rêver d’un spin-off prestigieux de la saga du Flic de Beverly Hills, mettant en scène Eddie Murphy qui reprendrait pour l’occasion son rôle culte d’Axel Foley aux côtés d’Omar Sy, acteur préféré des français dont la popularité aux États-Unis semble de plus en plus importante – c’est du moins l’impression que l’on peut avoir de notre côté de l’Atlantique, puisqu’on l’a récemment vu dans les blockbusters X-Men : Days of future past (2014), Jurassic world (2015) ou encore Inferno (2016). D’une façon sans doute un peu naïve, on imaginait qu’un spin-off des aventures du Flic de Beverly Hills aurait pu tout autant relancer la carrière d’Eddie Murphy qu’asseoir la popularité d’Omar Sy au pays de l’oncle Sam. Voilà donc une idée qui, sur le papier, paraissait excellente, et laissait présager une comédie policière de haute volée. Il n’en sera finalement rien : si un Flic de Beverly Hills 4 est bel et bien en cours de développement, il se fera à priori devant la caméra des belges Adil El Arbi et Bilall Fallah, réalisateurs du sympathique Black en 2015, et ne devrait pas – à priori du moins – mettre en scène notre Omar national.
Le flic de Belleville se posera donc uniquement comme un « remake » ou une adaptation officieuse des aventures d’Axel Foley, à la sauce française. Porté par la prestation d’Omar Sy, qui se démène afin de donner un semblant d’énergie au métrage, le film est bizarrement signé Rachid Bouchareb, qui l’a coécrit et réalisé, et qui semble un peu perdu dans cet univers cinématographique extrêmement éloigné du sien. En développement depuis 2011, Le flic de Belleville fait partie de la « trilogie américaine » initiée par le cinéaste avec le téléfilm Just like a woman (2012) et le film La voie de l’ennemi (2014), et devait à l’origine mettre en scène Jamel Debbouze et Queen Latifah. Mais ce qui devait au départ être un film mettant en évidence les relations entre les États-Unis et le monde arabe prendra finalement des allures de pur « buddy movie », sans doute à cause de – ou grâce à – la contribution de Larry Gross (48 heures) au scénario. Au final, Le flic de Belleville met en scène le contraste entre deux flics aux méthodes (et aux cultures) radicalement différentes : contraints de travailler ensemble, ils finiront naturellement par se respecter et même s’apprécier. A la façon des grands classiques du buddy movie des années 80/90, le film impose même son propre sidekick comique, avec la mère du personnage principal, incarné par l’actrice algérienne Biyouna, qui ne semble ici jamais plus à sa place que le reste du casting.
On connaît l’attachement d’Omar Sy au buddy movie, puisqu’il a déjà partagé en 2012 la tête d’affiche du sympathique De l’autre côté du périph : il n’est donc pas étonnant de le voir reprendre ici le rôle initialement prévu pour son mentor Jamel Debbouze. Reste que ce petit film d’action « à la française » peine au final à convaincre, Rachid Bouchareb n’ayant probablement ni les équipes ni le budget qui auraient été nécessaires à livrer un film réellement efficace de A à Z. Et c’est dommage, car Le flic de Belleville fait partie d’un genre qui compte encore malheureusement trop peu de représentants dans l’hexagone. On suppose par exemple que s’il n’était actuellement pas si occupé à se débattre avec les différentes affaires d’agressions sexuelles dont il est accusé, Luc Besson aurait sans doute été l’homme de la situation afin de livrer à Omar Sy un écrin un peu plus viable et prestigieux au niveau international. Un coup dans l’eau donc, mais si vous êtes client du jeu et de la bonhommie naturelle d’Omar Sy, il se peut que vous y trouviez votre compte !
Le Blu-ray
[4/5]
Côté galette Haute-Définition, on va la faire courte, le Blu-ray du Flic de Belleville édité par Metropolitan Vidéo est visuellement absolument splendide. La définition est redoutable, les contrastes impeccables, c’est un sans-faute absolu, affichant un rendu irréprochable : une galette de démo de plus à ajouter au giron de Métro. Niveau son, deux VF sont proposées en DTS-HD Master Audio 5.1 : une version française « intégrale », ainsi qu’une version française mélangeant le français et l’anglais, semblant plus fidèle à la volonté de Rachid Bouchareb, dans le sens où l’opposition entre Omar Sy et son confrère flic Luis Guzmán fonctionne également en partie sur le fait qu’ils ne parlent pas toujours la même langue. Côté spatialisation, l’immersion totale est garantie, la spatialisation d’ambiance et les effets arrière et latéraux sur les scènes d’action sont très impressionnants : une finesse et une précision acoustiques de tous les instants.
Rayon suppléments, l’éditeur nous propose de découvrir, outre les traditionnelles bandes-annonces de films du même genre déjà sortis chez Metropolitan Vidéo, un très classique making of d’une durée d’un peu plus de vingt minutes, avec des images du plateau entrecoupées de propos des comédiens. On regrettera cependant que les extraits du tournage se concentrent sur les séquences tournées à Belleville : on aurait bien aimé voir l’envers du décor des scènes tournées à Miami, Los Angeles ou Bogota.