Test Blu-ray : Le caveau de la terreur

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Le caveau de la terreur

 
Royaume-Uni : 1973
Titre original : The vault of horror
Réalisation : Roy Ward Baker
Scénario : Milton Subotsky
Acteurs : Terry-Thomas, Curd Jürgens, Tom Baker
Éditeur : ESC Éditions
Durée : 1h27
Genre : Fantastique, Horreur
Date de sortie DVD/BR : 9 octobre 2018

 

 

D’abord bloqués dans l’ascenseur d’un immeuble de Londres, cinq étrangers se retrouvent ensuite prisonniers dans sa bibliothèque. Quoi de mieux pour tuer le temps que de raconter à l’autre son pire cauchemar ? Pour l’un, c’est de se retrouver livré à une bande de vampires. Pour l’autre, maniaque de propreté, c’est d’être tué par sa jeune femme poussée à bout… À chacun de revivre… sa propre mort !

 

 

Le film

[3,5/5]

La firme Amicus, concurrente directe de Hammer Films dans les années 60/70 au Royaume-Uni, a produit une petite trentaine de films avant de s’éteindre au début des années 80. Dans le but de se démarquer un peu des films de la Hammer, mais également peut-être pour des questions plus terre à terre liées aux budgets de production, les films produits par Amicus se déroulaient le plus souvent à l’époque contemporaine. De la même façon, la Amicus s’était plutôt fait une spécialité des films d’horreur « à sketches » ou anthologies. Sorti sur les écrans anglais en 1973, Le caveau de la terreur marquait à nouveau l’occasion pour Roy Ward Baker de faire des infidélités à la Hammer en signant un film à sketches pour la Amicus, leur offrant tout son savoir-faire dans le genre horrifique.

Sur le papier, Le caveau de la terreur est donc l’adaptation « officielle » de plusieurs histoires tirées des publications EC Comics Tales from the crypt et The vault of horror, créées par Al Feldstein et William M. Gaines dans les années 50 ; le titre original du film est d’ailleurs The vault of horror. Mais d’une façon assez amusante, aucune des histoires adaptées par le scénariste Milton Subotsky n’est en réalité issue de The vault of horror ; sur les cinq sketches, quatre sont adaptés d’histoires publiées dans Tales from the crypt, et le cinquième est l’adaptation d’une bande dessinée originellement publiée dans Shock SuspenStories, un autre comic book créé par Feldstein et Gaines.

Réalisé un an après Histoires d’outre-tombe, cette anthologie abandonne le personnage du « crypt keeper » présent dans le premier film, et articulera ses différents récits à partir de la rencontre de cinq inconnus dans un ascenseur, dont la destination pseudo-mystérieuse est en réalité… cousue de fil blanc ; un petit effort d’imagination et… Voilà ! Vous y êtes. C’est bien là que l’ascenseur les conduit. Cette rencontre fortuite est donc l’occasion pour chacun de raconter son dernier cauchemar. Du côté des sketches, on rencontrera donc un frère désireux de ne pas partager son héritage retrouver sa sœur disparue dans un bien étrange village, les démêlés d’une jeune mariée avec son vieux garçon de mari maladivement maniaque du rangement, un illusionniste à la recherche d’un nouveau tour en plein cœur de l’Inde, une arnaque à l’assurance-vie qui tourne (très) mal et enfin, une variation « Vaudou » sur le thème du portrait de Dorian Gray, qui s’avère d’ailleurs probablement le meilleur sketch du film.

Le charme de ces récits surannés et macabres est bel et bien au rendez-vous, et si l’ensemble est inégal, Le caveau de la terreur s’avère tout de même une belle réussite, s’inscrivant parfaitement dans le rythme et le style formel très classique des productions fantastiques britanniques de l’époque. Le film n’affiche aucune immense star au générique, mais une série de seconds rôles très connus : Terry-Thomas, Curd Jürgens, Tom Baker, Denholm Elliott ou encore Michael Craig.

On notera qu’aucun des quatre sketches adaptés des histoires de Tales from the crypt (c’est-à-dire tous à l’exception de celui mettant en scène le mari maniaque du rangement) ne sera à nouveau à nouveau adapté au cœur de la série culte Les contes de la crypte durant les années 90 : aucun de ces récits ne devrait donc logiquement titiller un recoin de votre mémoire, comme cela pouvait être le cas avec Histoires d’outre-tombe.

 

 

Le Blu-ray

[4,5/5]

Disponible chez ESC Éditions dans sa collection « British Terrors », Le caveau de la terreur s’affiche dans un superbe Combo Blu-ray + DVD + Livret de 16 pages prouvant une fois de plus que l’éditeur français est bien déterminé afin de fournir au consommateur des éditions qui soient également de « beaux objets » de collection. Aussi bien côté image que côté son, le master proposé par l’éditeur est de bonne tenue ; le film est proposé au format 1.85:1 respecté et encodé en 1080p. Le piqué est d’une belle précision, le grain cinéma est parfaitement préservé, et couleurs et contrastes semblent avoir été tout particulièrement soignés, même si les noirs apparaissent comme un poil bouchés sur quelques plans épars. L’ensemble est donc chaudement recommandé ! Rien à redire non plus sur le mixage audio, proposé en DTS-HD Master Audio 1.0 mono d’origine, clair et sans souffle en VO, un peu plus problématique sur la VF, même si on s’en contentera parfaitement étant donné la rareté du film, qui demeurait de plus à ce jour complètement inédit en France en DVD.

Côté suppléments, on retrouvera donc un livret de 16 pages signé Marc Toullec intégré au boîtier. Le Blu-ray à proprement parler s’accompagnera également d’une présentation de la firme Amicus par Laurent Aknin, critique et historien du cinéma spécialisé dans le Bis ou « cinéma de quartier » – on notera cela dit que la même présentation est recyclée sur tous les films de la Amicus édités par ESC Éditions. Mais on retrouvera également Laurent Aknin à l’occasion de sa traditionnelle présentation du film, comme toujours très intéressante même si dans le cas du Caveau de la terreur, il semble ne pas trop porter le film dans son cœur. Il reviendra néanmoins sur les raisons contextuelles expliquant de façon rationnelle sa tiédeur vis-à-vis du film.

 

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