Le bon roi Dagobert
France, Italie : 1984
Titre original : –
Réalisation : Dino Risi
Scénario : Gérard Brach, Agenore Incrocci, Dino Risi
Acteurs : Coluche, Michel Serrault, Ugo Tognazzi
Éditeur : Gaumont
Durée : 1h52
Genre : Comédie
Date de sortie cinéma : 8 août 1984
Date de sortie DVD/BR : 7 novembre 2018
Dagobert, roi paillard et grand pécheur, se rend à Rome pour demander au pape Honorius 1er le pardon de ses fautes. Sur place, il rencontre des complots, des faux papes, des vrais assassins et surtout la soeur de l’Empereur de Byzance, la belle princesse Héméré…
Le film
[3/5]
Si à la base, le scénario du Bon roi Dagobert signé Gérard Brach était, parait-il, un modèle de rigueur historique, le film de Dino Risi sorti sur les écrans français durant l’été 1984 ne rend pas forcément justice aux recherches méticuleuses menées par le scénariste sur les Rois Fainéants et leur époque. Le film s’avère en effet littéralement « vampirisé » par la personnalité de Coluche, qui signe ici le portrait d’un roi pleutre et assez répugnant ; le franc-parler qu’il utilise, principalement au détour de deux/trois monologues riches en savoureuses saillies anticléricales, respire la bonne vieille « sagesse populaire » – euphémisme généralement d’usage quand on évoque ce bon vieux populisme des familles. Ainsi, de la rigueur historique du script d’origine, Risi ne retiendra au final que les aspects les plus obscènes et peu ragoutants.
Et le film de se parer d’un esprit finalement très « italien » au final, dans le sens où grâce à (ou à cause de) ses nombreux excès, Le bon roi Dagobert se pose comme un cousin pas si lointain des Nouveaux monstres (1978), déjà mis en scène par Dino Risi, ou d’Affreux, sales et méchants (1976) réalisé par son confrère et ami Ettore Scola. L’esprit général de l’entreprise et la présence d’Ugo Tognazzi au générique du film rappelleront également au spectateur, par association d’idées, La grande bouffe de Marco Ferreri (1973).
Autant dire donc que ce Bon roi Dagobert se vautre littéralement dans la fange d’un mauvais gout que d’aucuns trouveront repoussant, tandis que d’autres s’en délecteront avec le plus grand plaisir qui soit ! C’est d’ailleurs plutôt pour cette solution qu’avait opté le public français à la sortie du film en 1984, puisque le film de Dino Risi attirerait plus d’un million de spectateurs dans les salles obscures. Et le public a toujours raison !
Le Blu-ray
[4,5/5]
Disponible chez Gaumont au sein de la vingt-cinquième vague de sa collection Blu-ray Découverte (ou Gaumont découverte en Blu-ray), Le bon roi Dagobert s’offre donc un lifting HD sur galette Blu-ray, que l’éditeur propose à un prix modique.
Présenté au format 1.66 respecté, en 1080p, le film de Dino Risi bénéficie donc d’une belle petite cure de jouvence, et bénéficie d’un upgrade Haute Définition absolument remarquable. Le master proposé par Gaumont sait charmer la rétine, avec un joli piqué et une conservation indéniable du grain d’origine. On pourra peut-être légèrement tiquer sur les contrastes, qui manquent peut-être un peu de mordant, mais l’ensemble est bien tenu et on peut dire que l’on redécouvre littéralement le film, qui n’a jamais été aussi beau. Quelques plans marquent par moment des baisses de définition plus ou moins nettes, mais le boulot nécessaire a été fait -et bien fait- pour que nous puissions découvrir le film dans les meilleures conditions possibles. Côté son, la VF est encodée en DTS-HD Master Audio 2.0 (mono d’origine) et ne présente pas le moindre souci.
Rayon suppléments, l’éditeur nous propose, outre la traditionnelle bande-annonce et un sujet sur la restauration du film, de découvrir une présentation du film par Odile Etaix, spécialiste du cinéma comique et Emmanuel Dreux, spécialiste du burlesque au cinéma. Les deux intervenants ne cachent pas leurs réserves vis à vis du Bon roi Dagobert, qu’ils considèrent tous deux comme un film raté. Cependant, leurs propos restent très intéressants, notamment dans la façon dont ils remettent le film dans son contexte de tournage et rendent hommage au scénario de Gérard Brach, dont on découvrira même quelques extraits lus par Odile Etaix.