Test Blu-ray : L’Autoroute de l’enfer

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L’Autoroute de l’enfer

États-Unis : 1991
Titre original : Highway to Hell
Réalisation : Ate de Jong
Scénario : Brian Helgeland
Acteurs : Patrick Bergin, Chad Lowe, Kristy Swanson
Éditeur : Rimini Éditions
Durée : 1h34
Genre : Horreur
Date de sortie DVD/BR : 10 mars 2022

Décidés à se marier malgré l’opposition de leurs familles, Charlie et Rachel se rendent à Las Vegas. Ils vont croiser la route du sergent Bedlam, une sorte de flic zombie qui enlève Rachel et disparait. Charlie découvre que pour retrouver sa fiancée, il doit aller en Enfer…

Le film

[4/5]

L’Autoroute de l’enfer est un curieux mélange de comédie, de road movie et de film d’horreur. Si beaucoup de cinéphiles semblent l’avoir aujourd’hui un peu oublié, le film d’Ate de Jong s’imposa, au début des années 90, comme un véritable « hit » de vidéo-club, une de ces séries B devant lesquelles d’innombrables ados s’étaient régalés à l’époque, mais qui par manque d’exposition fut malheureusement reléguée aux recoins les plus sombres de la mémoire collective quelques années plus tard. Également connu et répertorié sur différents sites sous le titre Bienvenue en enfer, le film avait bénéficié d’une sortie assez prestigieuse en VHS, sous les couleurs de Gaumont Columbia Tristar Home Video.

Une trentaine d’années plus tard, c’est Rimini Éditions qui fait le choix d’exhumer L’Autoroute de l’enfer des entrailles poisseuses de l’oubli. Nettoyé, restauré, le film n’est jamais apparu aussi beau : c’est l’occasion idéale pour le public français de redécouvrir ce road movie loufoque et généreux, bénéficiant de nombreuses scènes à effets spéciaux et doté d’un sens de l’humour toujours aussi efficace, notamment grâce à la présence devant la caméra de Ben Stiller (dans un double-rôle), accompagné d’une partie de sa famille : son père Jerry Stiller, sa mère Anne Meara, et sa sœur aînée Amy Stiller.

Prototype d’un certain cinéma « bande dessinée », exploitant de façon décomplexée le potentiel de son postulat de départ, L’Autoroute de l’enfer permettait au scénariste alors débutant Brian Helgeland de prolonger son travail entamé sur le script du Cauchemar de Freddy (1988) en poussant un peu plus loin tous les curseurs, avec toutes sortes de personnages étranges et de rencontres surréalistes. L’ensemble fonctionne d’ailleurs particulièrement bien grâce à l’énergie déployée par Ate de Jong derrière la caméra, mais également grâce à des effets spéciaux et des maquillages old school vraiment réussis.

Brian Helgeland semble développer une affection toute particulière pour son personnage principal, incarné par Chad Lowe, mais ne peut cacher sa fascination pour les personnages de « méchants » hauts en couleurs : Beezle bien sûr, mais aussi et surtout le sergent Bedlam, un flic de l’enfer muet mais crevant littéralement l’écran, avec son gros flingue et – ce souci du détail ! – ses menottes prenant la forme de mains humaines. L’Autoroute de l’enfer commence vite et fort, et ne souffre d’aucune baisse de rythme tout au long de son récit, alors que le film nous emmène dans plusieurs recoins de l’enfer, du magasin de donuts à destination de flics zombies au club très privé accueillant les plus grands criminels de l’Histoire de l’Humanité, en passant par les dédales étranges semblant tout droit sortis de l’imagination de Clive Barker – et pour cause : le directeur photo du film Robin Vidgeon avait collaboré avec le cinéaste / romancier sur Hellraiser et Cabal.

Avec son ambiance bon enfant, ses effets spéciaux extravagants, ses nombreuses idées folles et son rythme trépidant, L’Autoroute de l’enfer s’avère donc une série B tout à fait réjouissante, à redécouvrir de toute urgence.

Le Blu-ray

[4,5/5]

Disponible chez Rimini Éditions au sein de sa fameuse collection « Angoisses », L’Autoroute de l’enfer s’offre donc un inattendu lifting Haute-Définition sur galette Blu-ray, et comme à son habitude, l’éditeur a plutôt soigné sa copie : le film est présenté au format 1.85 respecté, en 1080p, et bénéficie donc, à l’image des autres titres disponibles au cœur de la collection depuis quelques années, d’une impressionnante cure de jouvence. Le piqué est précis, les couleurs sont belles et surtout, l’imposant grain cinéma a été scrupuleusement préservé : de quoi apprécier à sa juste valeur le travail sur la photo effectué par Robin Vidgeon, notamment sur les passages prenant place en Enfer. On ajoutera que l’ensemble s’avère d’une propreté et d’une stabilité étonnante : c’est du tout bon. Côté son, le film est proposé en VF et VO dans des mixages DTS-HD Master Audio 2.0 mono d’origine, qui s’imposent tous deux comme clairs et toujours parfaitement nets, offrant une nouvelle jeunesse à l’atmosphère acoustique du film.

Du côté des bonus, l’éditeur nous propose, en plus de la traditionnelle bande-annonce, une présentation du film par Gilles Gressard (29 minutes), enregistrée de chez lui, ce qui se ressent malheureusement un peu techniquement parlant. Cinéphile et spécialiste du cinéma fantastique, il remettra le film dans son contexte et reviendra sur de nombreux aspects de son intrigue. Enfin, comme d’habitude, l’éditeur nous proposera également de retrouver au cœur du boîtier un livret inédit de 24 pages écrit par Marc Toullec, qui se révélera une véritable mine d’informations sur la production du film.

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