La théorie des dominos
États-Unis, Royaume-Uni, Mexique : 1977
Titre original : The domino principle
Réalisateurs : Stanley Kramer
Scénario : Adam Kennedy
Acteurs : Gene Hackman, Candice Bergen, Richard Widmark
Éditeur : Elephant Films
Durée : 1h41
Genre : Thriller
Date de sortie cinéma : 3 août 1977
Date de sortie DVD/BR : 2 juin 2015
Roy Tucker est un homme brisé. Vétéran du Viêt-Nam où il a acquis une adresse incroyable au tir, il a tout perdu de retour à la vie civile, en tuant le mari violent d’Ellie, la femme qu’il aime. Résigné à passer sa vie en prison, la chance semble enfin lui sourire quand un mystérieux représentant du gouvernement lui offre la liberté en échange d’une unique mission, de sa totale collaboration et de son silence absolu. Il embarque pour l’Amérique du Sud avec pour consignes de tuer une figure politique locale importante. Mais sa cible a aussi des ressources insoupçonnées et les choses ne vont pas se passer comme prévues pour le mercenaire, qui va se retrouver malgré lui au cœur d’une conspiration tentaculaire…
Le film
[3/5]
Dans la famille « thriller paranoïaque » (genre très prolifique aux États-Unis dans les années 70), je demande La théorie des dominos. Mettant en scène un individu lambda (Gene Hackman) pris dans les filets d’une machination diabolique dont on ne connaîtra finalement ni les réels tenants ni les aboutissants, le film de Stanley Kramer met en scène une [énième] théorie du complot de façon noire et très pessimiste : il n’y aura point de salut pour l’individu aux prises avec une conspiration mise en place par des commanditaires puissants et indéterminés aux motivations troubles (Gouvernement ? Services secrets ?). D’ailleurs, le film l’annonce clairement d’entrée de jeu, avec la voix off invectivant vertement le spectateur, déterministe et paranoïaque au possible, sous-entendant que même sa présence dans le cinéma est peut-être le fruit d’une machination secrète.
S’inscrivant dans la veine de films tels qu’Un crime dans la tête ou A cause d’un assassinat, La théorie des dominos remue la mauvaise conscience de l’Amérique de l’époque, en remettant sur le tapis le traumatisme du Vietnam avec une pincée d’assassinat de Kennedy et une bonne dose de mensonges et de faux-fuyants liés au scandale du Watergate. En résulte au final un film clairement paranoïaque, mais si les motivations de l’organisation mystérieuse réduisant Hackman à l’état de « pion » sur un échiquier qui le dépasse ne seront jamais révélées, cela ne nuira finalement pas trop au plaisir pris par le spectateur devant le film, rythmé, sans temps mort, et très représentatif de l’époque à laquelle il a été tourné.
Le Blu-ray
[4/5]
C’est Elephant Films qui nous propose de redécouvrir La théorie des dominos dans une belle édition Combo Blu-ray + DVD faisant partie d’une vague de la collection « Cinema MasterClass » consacrée aux années 70. Le master fait place nette de toute poussière et autre altération due au temps, et impose une image précise, à la définition solide. Le piqué est certes un peu doux et on repère une légère utilisation de la fonction « edge enhancement », mais dans l’ensemble, l’éditeur n’a pas à rougir de son master, similaire à celui sorti sur galette Blu-ray aux États-Unis l’année dernière. Côté son, VF et VO sont proposées en DTS-HD Master Audio 2.0, propres et sans souffle, même si le doublage français est mixé un niveau en dessous de son ainée la version originale. Il faut également préciser que le film est proposé en version intégrale, et que le doublage de certaines scènes a été perdu : les scènes non doublées donc passent automatiquement à la version originale (avec sous-titres).
Côté suppléments, Elephant Films nous propose de découvrir l’habituelle présentation du film par Jean-Pierre Dionnet. Toujours aussi habile quand il s’agit de captiver son auditoire, le journaliste évoque la place du film de Stanley Kramer au sein de sa riche filmographie, et énumère succinctement une partie des acteurs et de l’ équipe technique à ses côtés, nous livrant par ailleurs une savoureuse anecdote sur Gene Hackman. De nombreuses bandes-annonces consacrées aux films de la collection Cinema MasterClass et une galerie de photos ferment la section.