Test Blu-ray : La rage au ventre

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La rage au ventre

 
États-Unis : 2015
Titre original : Southpaw
Réalisateur : Antoine Fuqua
Scénario : Kurt Sutter
Acteurs : Jake Gyllenhaal, Rachel McAdams, Forest Whitaker
Éditeur : M6 Vidéo
Durée : 2h04
Genre : Drame, Sport
Date de sortie cinéma : 22 juillet 2015
Date de sortie DVD/BR : 25 novembre 2015

 

 

Champion du monde de boxe, Billy Hope mène une existence fastueuse avec sa superbe femme et sa fille qu’il aime plus que tout. Lorsque sa femme est tuée, son monde s’écroule, jusqu’à perdre sa maison et sa fortune. Pire, la garde de sa fille lui est retirée, la justice estimant son comportement incompatible avec son rôle de père. Au plus bas, il trouve une aide précieuse en la personne de Tick Willis, un ancien boxeur avec lequel il reprend l’entrainement. Billy va devoir se battre pour trouver la voie de la rédemption…

 

 

Le film

[4/5]

Après six incursions sur le ring aux côtés de Rocky Balboa en l’espace de quelques décennies, on pouvait soupçonner que le public saurait tout de la boxe et ne trouverait que peu d’intérêt à suivre la trajectoire sous forme de rédemption d’un nouveau boxeur parti de rien / donné perdant. C’était sans compter sur le talent d’Antoine Fuqua, qui reprend avec La rage au ventre le concept très classique de l’underdog (mot anglais employé pour désigner un joueur qui est quasi-certain de perdre) mais nous livre au final un film certes imparfait mais réellement émouvant, porté par la prestation magistrale de Jake Gyllenhaal.

S’il n’apporte rien de réellement neuf au genre qu’il aborde, La rage au ventre se démarquera néanmoins par plusieurs aspects, et non des moindres. Le premier élément marquant est le réalisme des séquences de boxe. Réalisées par des experts du genre (Todd Palladino et Rick Cypher, cameramen des scènes de boxe, ont l’habitude de filmer ces retransmissions sportives pour la chaine HBO), les deux matches que le film donne à voir au spectateur sont impressionnants de clarté et de véracité. Gyllenhaal, que l’on avait découvert fortement amaigri l’année dernière dans Nightcall, a pris en l’espace de cinq mois d’entrainement intensif la carrure impressionnante d’un boxeur professionnel ; sa prestation physique est réellement hallucinante, et mériterait à elle seule le visionnage du film. Le second élément permettant au film de Fuqua de sortir du lot est l’utilisation très fine qu’il fait de l’émotion dans son film. Si beaucoup crieront probablement aux abus lacrymaux d’un film se complaisant à de nombreuses reprises dans le pathos le plus tire-larmes qui soit, force est de constater que cela fonctionne ; impossible pour un mari et un père de ne pas s’identifier fortement à la douleur de ce boxeur paumé au cœur d’une véritable descente aux enfers. Si l’on est parfaitement conscient que les aspects négatifs de la vie de Billy Hope ont été sciemment gommés ou très atténués (addiction à la drogue, à l’alcool, mauvaise gestion de son « empire »), et même si tous les clichés sont bel et bien de la partie (jusqu’au montage musical montrant l’entrainement de notre héros !), rien n’y fait, l’émotion passe au fil de cette lente remontée au sommet en forme de rédemption, également grâce à la musique à la musique puissamment lyrique du regretté James Horner.

 

 

Le Blu-ray

[4,5/5]

La rage au ventre arrive en Blu-ray sous les couleurs de M6 Vidéo, et l’éditeur s’est fendu d’un bien beau travail : définition exemplaire, piqué précis, couleurs éclatantes, noirs d’une belle densité… Le rendu est impeccable, homogène, en tous points parfait. Côté audio, VF et VO sont toutes deux encodées en DTS-HD Master Audio 5.1 et proposent des mixages essentiellement basés sur les voix, avec de légères touches d’ambiance, à la finesse néanmoins remarquable. Le tout explose littéralement à nos oreilles durant les deux scènes de matches de boxe, bluffantes et puissamment immersives.

Du côté des suppléments, M6 Vidéo nous propose largement de quoi sustenter nos curiosités, avec plus d’une heure de suppléments. On commencera avec une vingtaine de minutes de scènes coupées, qui si intéressantes qu’elles soient, auraient d’avantage accentué le côté dramatique du film, sans compter qu’elles l’auraient rallongé au delà du raisonnable. Un making of très orienté promo et entrecoupé d’extraits du film revient sur la genèse et le tournage du film. Une interview avec Jake Gyllenhaal nous permet de revenir sur sa préparation physique, comme le fera également une featurette consacrée aux cinq mois d’entrainement de l’acteur, qui nous permet également de découvrir que le réalisateur Antoine Fuqua s’est infligé le même entrainement que son acteur, et se retrouve aujourd’hui gaulé comme Terry Crews : un grand black aux allures de Golgoth à qui toute l’équipe de critique-film ne foutrait pas un coup de pied dans le tibia. Enfin, un entretien avec le cast (sous la forme d’une session de questions / réponses donnée lors d’une avant-première du film) donne la parole à 50 cent, Rachel McAdams, Miguel Gomez, Oona Laurence (la fille du couple Hope dans le film) et Jake Gyllenhaal à nouveau. La bonne humeur est indéniable, 50 cent amuse la galerie et Rachel admet que l’une des raisons l’ayant poussé à accepter le rôle est… le torse musclé de Gyllenhaal.

 

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