Test Blu-ray : La prophétie de l’horloge

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La prophétie de l’horloge

 
États-Unis, Inde, Canada : 2018
Titre original : The house with a clock in its walls
Réalisation : Eli Roth
Scénario : Eric Kripke, Eli Roth
Acteurs : Jack Black, Cate Blanchett, Owen Vaccaro
Éditeur : Universal Pictures
Durée : 1h44
Genre : Fantastique
Date de sortie cinéma : 26 septembre 2018
Date de sortie DVD/BR : 6 février 2019

 

Cette aventure magique raconte le récit frissonnant de Lewis Barnavelt, 10 ans, lorsqu’il part vivre chez son oncle dans une vieille demeure dont les murs résonnent d’un mystérieux tic-tac. Mais lorsque Lewis réveille les morts accidentellement dans cette ville, en apparence tranquille, c’est tout un monde secret de mages et de sorcières qui vient la secouer…

 


 

Le film

[4/5]

Après une longue série de projets tournés vers différentes facettes de l’horreur et du cinéma d’exploitation, Eli Roth a surpris tout le monde en prenant à bras le corps l’année dernière l’adaptation de « La pendule d’Halloween », premier roman de la série « Kévin et les magiciens » de John Bellairs, série de romans destinés à la jeunesse mettant en scène le jeune apprenti magicien Lewis Barnavelt, devenu Kévin Barnavelt dans les traductions françaises. Encore relativement peu connu en France, la série a été entamée par son auteur en 1973 : on pourra dès lors aisément comprendre que par certains aspects, le récit initiatique adapté par Eli Roth et son coscénariste Eric Kripke – sous le titre La prophétie de l’horloge – puisse, peut-être, un peu manquer d’originalité. En effet, les univers créés par John Bellairs, décédé en 1991, ont depuis assez largement été pillés par des auteurs tels que R.L. Stine (Chair de poule), Lemony Snicket (Les désastreuses aventures des orphelins Baudelaire) ou même J.K. Rowling (Harry Potter), ce qui pourrait malheureusement un peu amoindrir l’impact de cet univers foisonnant, baroque et ô combien attachant.

Cependant, on reconnaîtra sans peine que Roth et Kripke sont parvenus à développer de véritables trésors de créativité en ce qui concerne le « production design » de La prophétie de l’horloge : visuellement, le film s’impose comme un pur film d’atmosphère, rempli à craquer de détails réjouissants, la maison dans laquelle se déroule le film étant vraiment, de l’aveu même d’Eli Roth, un personnage à part entière au cœur du récit. Mais le film se démarque également par sa tonalité générale, vraiment vacharde dans les interactions entre les personnages de Jack Black et de Cate Blanchett, et par une série de séquences versant volontiers dans une ambiance tirant sur l’horreur gothique, qui ne seront jamais réellement « atténuées » par le cinéaste afin de ne pas faire peur aux plus petits. Eli Roth n’oublie pas d’où il vient, et même s’il signe ici un film familial, les séquences horrifiques ne sont pas nivelées par le bas comme cela peut parfois être le cas. On suppose que cet attachement à traiter les enfants comme de « petits adultes » est lié à la présence d’Amblin Entertainment à la production, la boite de Steven Spielberg ayant toujours veillé à ce genre de détails – on pense notamment aux « classiques » Amblin des années 80, tels que Gremlins, Le secret de la pyramide ou même Qui veut la peau de Roger Rabbit ?, qui n’hésitaient pas non plus à verser dans une ambiance héritée du film d’horreur quand cela s’avérait nécessaire.

Les enfants du film sont par ailleurs de « vrais » personnages au cœur du récit, indépendants, aux caractères remarquablement définis, prenant par eux-mêmes des initiatives et ne dépendant jamais réellement des adultes qui les entourent – ou pas d’ailleurs, puisque le héros Lewis est un jeune orphelin atterrissant dans une maison ne possédant absolument aucune « règle de vie », et que les parents de ses camarades d’école ne sont absolument jamais présentés : ils peuvent ainsi décider de ce qu’ils font quand ils le veulent, peuvent sortir en pleine nuit sans la moindre explication, etc. Des « petits adultes », on vous dit !

En deux mots comme en cent, La prophétie de l’horloge aura de quoi réconcilier les cinéphiles avec le cinéma « familial », cette appellation n’ayant pour une fois rien de péjoratif, et n’étant pas synonyme de niaiserie ou de nivellement par le bas. De plus, on peut également avancer que les nostalgiques des productions Amblin retrouveront dans le nouveau long-métrage d’Eli Roth l’esprit inimitable des grands films produits par le studio dans les années 80. Autant dire que le cinéaste a parfaitement maîtrisé le virage à 180 degrés opéré dans sa carrière !

 

 

Le Blu-ray

[4,5/5]

Après une distribution en salles obscures ayant réuni un peu plus de 625.000 spectateurs dans les salles françaises, Universal Pictures a décidé de soigner la sortie vidéo du nouveau film d’Eli Roth. Le transfert du Blu-ray de La prophétie de l’horloge est en effet de toute beauté : le niveau de détail est d’une remarquable précision et aucun souci de compression n’est à déplorer. Les nombreuses scènes de nuit ne dépareillent pas, tout est adroitement géré. Du côté des pistes son, comme à son habitude, Universal nous propose la version originale Haute-Définition (en Dolby Atmos, que les amplis non compatibles décoderont en Dolby TrueHD 7.1), tandis que la version française hérite d’un « simple » DTS 5.1. La version originale est vraiment exceptionnelle : ça part littéralement dans tous les sens dans un esprit ultra-exagéré et cartoonesque, à la fois profondément immersif et vraiment jubilatoire. Tous les canaux sont extrêmement sollicités, on en prend plein les tympans, c’est formidable. De son côté, la version française se démène pour nous proposer un rendu acoustique dynamique et même franchement efficace, mais ne parvient logiquement jamais réellement à rattraper son ainée.

Rayon suppléments, la présence au générique de Jack Black ET d’Eli Roth, deux personnages hauts en couleurs qui aiment beaucoup s’exprimer dans les bonus de leurs films, assure véritablement au spectateur un excellent moment. Outre donc un très amusant – et dissipé – commentaire audio assuré par Eli Roth et Jack Black, on trouvera également une quinzaine de minutes de scènes coupées, parfois non finalisées, également disponibles avec un commentaire optionnel d’Eli Roth et Jack Black. Parmi celles-ci, on notera la présence d’un début et d’une fin alternatives. On poursuivra ensuite avec un bêtisier pas nécessairement très drôle, pour enchainer avec une série de featurettes présentées par Eli Roth, et revenant sur différents aspects du film : si l’on passera rapidement sur les acteurs et leurs personnages, on se régalera de la visite du plateau proposée par le cinéaste et sur son retour sur les effets visuels du film : la maison, les pièces secrètes, les automates et enfin le « bébé Jack », carrément flippant avec son corps de nourrisson et la grosse tête de Jack Black. Le tout est rythmé et souvent très drôle : un vrai plaisir. Les deux dernières featurettes, courtes mais intéressantes, reviendront sur le livre original et son adaptation, ainsi que sur le « Mighty Wurlitzer » ou orgue géant utilisé par le compositeur Nathan Barr pour créer la musique du film : très impressionnant engin, comme dirait ma femme.

Mais ce n’est pas tout puisqu’Eli Roth reviendra à nouveau prendre la parole dans une série de courts sujets revenant sur le tournage d’une poignée de scènes, utilisés pour la promo de La prophétie de l’horloge sur le Net, et regroupées ici dans la section « journal du réalisateur ». Le jeune acteur Owen Vaccaro nous proposera également son journal de tournage avec quelques moments volés dans les coulisses, souvent assez amusants. Enfin, les derniers sujets seront placés sous le signe de l’humour, et s’avèrent tous assez délirants. Dans « Trouver un thème musical », Eli Roth, Jack Black, Owen Vaccaro, Kyle MacLachlan et Lorenza Izzo improvisent une chanson destinée à servir de thème principal au film. Dans « Connaissez-vous Jack Black ? », l’acteur interroge Owen Vaccaro, Kyle MacLachlan et Lorenza Izzo sur certaines anecdotes liées à sa carrière (sa participation à L’histoire sans fin 3, les morceaux du groupe Tenacious D…). Dans « Abracadabra ! », Eli Roth exécute un tour de magie à l’intention d’Owen Vaccaro. Et enfin, « La plus grande peur de Jack Black » reviendra sur une blague faite à l’acteur par Owen Vaccaro et Eli Roth. Un excellent moment !

 

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