La passion Van Gogh
Pologne, Royaume-Uni, États-Unis : 2017
Titre original : Loving Vincent
Réalisation : Dorota Kobiela, Hugh Welchman
Scénario : Dorota Kobiela, Hugh Welchman, Jacek Dehnel
Acteurs (voix) : Douglas Booth, Jerome Flynn, Robert Gulaczyk
Éditeur : TF1 Vidéo
Durée : 1h34
Genre : Animation, Drame, Biopic
Date de sortie cinéma : 11 octobre 2017
Date de sortie DVD/BR : 27 mars 2018
Paris, été 1891, Armand Roulin est chargé par son père, le facteur Joseph Roulin, de remettre en mains propres une lettre au frère de Vincent van Gogh, Theo. En effet, la nouvelle du suicide du peintre vient de tomber. Armand, peu enchanté par l’amitié entre son père et l’artiste, n’est pas franchement ravi par sa mission. À Paris, le frère de Van Gogh est introuvable. Le jeune homme apprend alors par Père Tanguy, le marchand de couleurs du peintre, que Theo, visiblement anéanti par la disparition de son frère aîné, ne lui a survécu que quelques mois. Comprenant qu’il a sans doute mal jugé Vincent, Armand se rend à Auvers-sur-Oise, où le peintre a passé ses derniers mois, pour essayer de comprendre son geste désespéré. En interrogeant ceux qui ont connu l’artiste, il découvre combien sa vie a été surprenante et passionnée. Et que sa vie conserve une grande part de mystère…
Le film
[4,5/5]
« Présenté avant tout comme un pari esthétique très fort, ce qui était déjà un important motif d’attente, La passion Van Gogh serait peut-être bien finalement un des meilleurs représentants du biopic ultime. C’est-à-dire le biopic qui allie amoureusement forme et fond, qui use de tous les artifices cinématographiques pour parler le mieux possible de son sujet. Et ici, quelle meilleure manière de parler de l’oeuvre de Van Gogh que d’adopter sa forme de peinture dans l’esthétique du film ? Encore mieux, les scènes et les personnages prennent vie à l’intérieur même de ses tableaux, animés pour l’occasion.
En plus d’être visuellement abouti et absolument magnifique, ce procédé de mise en scène permet de mettre en scène des œuvres de Van Gogh sans avoir besoin d’en parler. Par ce simple fait, le film se situe déjà en bon compromis entre le biopic didactique qui ne fait que parler de l’œuvre de manière épurée (et souvent ennuyeuse, comme le récent Le jeune Karl Marx), et le biopic trop romancé, qui préfère balancer des tartines sur les problèmes de drogue ou sentimentaux du créateur plutôt que de sa création (pas besoin d’en citer, ils sont légion).
Dans La passion Van Gogh, les œuvres parlent d’elles-mêmes. Quelque part, on pourrait le comparer à The social network, qui a en commun une direction narrative similaire à base de flash-backs. Mais même l’excellent film de Fincher ne possède pas la même force esthétique, malgré son sens du montage très fort. Car ce qui fait la beauté émotionnelle du film de Dorota Kobiela et Hugh Welchman, c’est que cette beauté provienne à la fois du propos développé sur la personnalité de l’artiste et de la perfection visuelle qui, d’ailleurs, évoque aussi par son style le propos, puisque les œuvres. Finalement, La passion Van Gogh c’est la réalisation de la thèse que les œuvres découlent de la personnalité de l’artiste. (…)
Le travelling latéral qui conclut le film, partant de la « Nuit étoilée sur le Rhône » pour continuer dans le ciel pendant que la fausse voix de Van Gogh clame un extrait de lettre sur le sens de sa peinture, est peut-être ce qui s’est fait de plus pur et de plus beau cette année. Le reste n’en est pas très loin non plus. »
Extrait de la critique de notre chroniqueur Antonin Bonneau. Retrouvez-en l’intégralité en cliquant sur ce lien.
Le Blu-ray
[5/5]
Le Blu-ray de La passion Van Gogh édité par TF1 Vidéo nous permettra comme d’habitude de découvrir ce nouveau bijou du film d’animation dans les meilleures conditions possibles. L’image est de toute beauté, les couleurs éclatantes et le niveau de définition ainsi que le piqué ne baissent jamais, nous proposant un confort de visionnage vraiment optimal. Les scènes nocturnes ou en basse lumière ne souffrent d’aucune baisse de définition, le rendu est tout simplement sublime, c’est un sans faute absolu. Côté son, VF et VO sont encodées en DTS-HD Master Audio 5.1 et s’avèrent pleines d’emphase et de dynamisme dans leurs effets acoustiques : la spatialisation est efficace, et impose un relief sonore tout simplement bluffant.
Mais la section suppléments n’est pas en reste puisque TF1 Vidéo nous propose rien de moins qu’un making of de quasiment une heure et demie, mais composé en réalité de plusieurs modules mis bout à bout : on commencera avec un sujet tourné avant la préparation du film et destiné à l’origine à un célèbre site de crowdfunding, pour ensuite aborder un récit du tournage beaucoup plus classique et plutôt très complet, nous donnant à voir les artistes au travail, les acteurs du film et les prises de vue réelles, tout en glissant de ci de là quelques entretiens avec les acteurs et auteurs du film. On trouvera également en complément à ce long document un très court entretien avec Pierre Niney (3 minutes) dans lequel l’acteur évoque son expérience sur le doublage de La passion Van Gogh.
On notera que La passion Van Gogh est disponible en « édition Prestige » en exclusivité dans les magasins FNAC ; l’édition contient en plus des DVD et Blu-ray du film le CD de la bande originale du film composée par Clint Mansell, un livret autour du film (32 pages) ainsi que le poster du film.