La Nurse
États-Unis : 1990
Titre original : The guardian
Réalisation : William Friedkin
Scénario : Dann Greenburg, Stephen Volk
Acteurs : Jenny Seagrove, Dwier Brown, Carey Lowell
Éditeur : Elephant Films
Durée : 1h32
Genre : Fantastique
Date de sortie cinéma : 25 juillet 1990
Date de sortie DVD/BR : 21 novembre 2018
Phil et Kate décident d’engager une nurse pour garder leur fils Jake dans leur grande maison à la lisière de la forêt. Après plusieurs échecs, une mystérieuse et rayonnante jeune femme vient à eux : Camilla. Jolie, fraîche, douce, sympathique, compétente : elle a toutes les qualités requises et enchante le jeune couple. Mais Phil commence à faire des cauchemars étranges…
Le film
[4/5]
Le scénario de La Nurse est d’une simplicité désarmante. Le développement narratif du film reste toujours, au fil de son récit, sur les rails d’un déroulement extrêmement linéaire, évoluant à la manière d’un conte et ne réservant, jusqu’à son dernier quart d’heure du moins, aucune réelle surprise pour le spectateur. C’est d’ailleurs d’autant plus flagrant que le prologue du film évoque déjà la teneur exacte des événements à venir, à travers le drame s’étant produit dans une autre famille trois mois auparavant : tout le sel de cette histoire macabre viendra de la façon dont les éléments s’emboitent afin d’arriver à la situation finale…
De fait, on pourra avoir l’impression que le scénar du film tenait sur une feuille volante et aura surtout permis à William Friedkin de se concentrer sur la mise en forme de son bébé, d’expérimenter des choses nouvelles en termes de mouvements de caméra et d’effets spéciaux, de se laisser aller à la virtuosité technique tandis que son chef opérateur John A. Alonzo (Chinatown, Scarface, Point limite zéro…) l’aidait à obtenir, d’un point de vue visuel, un sublime livre d’images, avec des éclairages et des plans absolument somptueux et magnifiques.
Inutile de dire qu’en tant que spectateur, on se balade en terrain connu avec La nurse, une séquence en amenant une autre, le tout étant cousu de fil blanc mais toujours impeccablement rythmé et mis en scène. Les images sont fortes et impriment durablement la rétine, et le final impose un véritable déferlement de scènes fantastiques absolument énormes, faisant naturellement écho à Evil Dead II, réalisé quelques années plus tôt par Sam Raimi. Ouvertement gore et volontiers grotesque, la séquence finale montrant notre héros (Dwier Brown), tronçonneuse à la main, aux prises avec un arbre géant et à ses branches maléfiques… Du grand Art, proposé en montage alterné avec l’agonie d’une nourrice mi-humaine mi-végétale. Et rien que pour ce quart d’heure de folie furieuse sur celluloïd, La Nurse vaut indéniablement la peine d’être redécouvert !
Le Blu-ray
[4,5/5]
Béni soit Elephant Films, qui nous propose de redécouvrir en Haute Définition quelques pépites de l’horreur au sein d’une vague de sorties étalées sur les mois de novembre / décembre 2018 ! L’occasion pour La sentinelle des maudits, L’île sanglante, La nurse, Enfer mécanique, Le fantôme de Milburn et Enterré vivant de s’offrir un très attendu lifting HD sur galette Blu-ray, et aux nouvelles générations de découvrir quelques classiques oubliés.
C’est donc Elephant Films qui a le courage de se lancer dans l’édition de ce Blu-ray tant attendu de La nurse, que les nombreux amateurs français de William Friedkin attendaient de revoir en Haute Définition. Le Blu-ray nous propose donc de redécouvrir le film dans des conditions remarquables : si l’on tient compte de l’âge du film, on ne peut que s’émerveiller devant la précision et la propreté / stabilité du master, qui nous propose un piqué précis et une granulation respecté sans aspect « numérique » excessif. L’image est donc assez superbe, tout juste aura-t-on quelques réserves sur la gestion des contrastes et des aplats noirs en général, qui passent souvent un peu moins bien, et affichent même occasionnellement de vilains pixels. Côté son, la VO et la VF sont encodées en DTS-HD Master Audio 2.0, mono d’origine, et nous proposent toutes deux un rendu acoustique clair et précis, sans souffle parasite. Du beau boulot.
Du côté des bonus, Elephant Films nous propose donc de découvrir, outre les bandes-annonces non restaurées de quelques films de cette vague horrifique ou du catalogue de l’éditeur, une intéressante présentation du film par Laurent Duroche. Le journaliste de Mad Movies reviendra sur le contexte de tournage du film et notamment, entre autres anecdotes, sur le fait que William Friedkin n’aimait pas le scénario d’origine. Court, vivant et assez passionnant !