Test Blu-ray : La mort vous va si bien

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La mort vous va si bien

 
États-Unis : 1992
Titre original : Death becomes her
Réalisateur : Robert Zemeckis
Scénario : Martin Donovan, David Koepp
Acteurs : Meryl Streep, Bruce Willis, Goldie Hawn
Éditeur : ESC Éditions
Durée : 1h44
Genre : Comédie, Fantastique
Date de sortie cinéma : 23 décembre 1992
Date de sortie DVD/BR : 29 août 2017

 

 

Depuis des années, Madeline, une actrice médiocre, vole les amants de son amie Helen, écrivain. Un soir, cette dernière se rend au spectacle de son amie, accompagnée de son fiancé Ernest, séduisant chirurgien esthétique. Une fois de plus, l’actrice joue de ses charmes et finit par épouser Ernest. Helen sombre dans la dépression et devient obèse, vouant une haine secrète envers son ancienne amie. Quatorze années plus tard, Madeline essaie désespérément de lutter contre l’inévitable vieillissement de son corps. Elle a totalement anéanti Ernest, devenu alcoolique et qui en est réduit à voir sa femme parader avec ses jeunes amants. C’est alors que Helen entre en scène, plus sublime que jamais et venue pour reprendre son dû…

 

 

Le film

[3,5/5]

S’il a été reçu plutôt froidement par la critique lors de sa sortie en 1992, La mort vous va si bien ne mérite pas le mépris que lui réservent nombre de cinéphiles. Certes, le film est loin d’être le meilleur de la riche filmographie de Robert Zemeckis, mais ce conte macabre et grand public aux allures de satire de la peur de vieillir, fortement influencé dans son écriture par les premiers succès de Tim Burton (Beetlejuice, Edward aux mains d’argent), se présente encore aujourd’hui comme un divertissement efficace, rythmé et souvent amusant.

S’il n’approfondit jamais réellement son sujet de façon satisfaisante, que cela soit dans la satire de la classe moyenne américaine et de son angoisse de vieillir / mourir, dans sa critique non voilée du culte de l’apparence ou même dans l’aspect « faustien » que revêt rapidement le récit, La mort vous va si bien se rattrape en prenant des allures de cartoon macabre et burlesque (le compositeur Alan Silvestri ne s’y est d’ailleurs pas trompé, signant pour le film un score dont la folie évoque directement celle de Roger Rabbit), évoquant une comédie Hollywoodienne sophistiquée quelque part à la croisée des chemins entre Boulevard du crépuscule et… Evil dead.

En effet, on retrouve beaucoup dans La mort vous va si bien de la fantaisie et de la virtuosité déployée par Sam Raimi sur sa saga horrifique. Bien sûr, il y a le personnage de Goldie Hawn qui, dans le dernier tiers du film, affiche une tête de zombie évoquant furieusement la « créature » planquée dans la cave dans Evil dead… Mais on a aussi et surtout le personnage incarné par Bruce Willis, qui à l’image de Bruce « Ash » Campbell dans Evil dead, passe tout le film à s’en prendre plein la gueule, comme dans un « slapstick » d’antan. C’était d’ailleurs souvent le cas à cette période bénie de sa carrière : ses rôles dans des films tels que Boire et déboires, Piège de cristal, Hudson hawk ou encore Le dernier samaritain démontrent bien le plaisir qu’avaient les réalisateurs américains à le malmener, quitte à en faire une figure de héros « souffre-douleur » qu’il perdra au fur et à mesure après Une journée en enfer en 1995.

La mort vous va si bien s’avère donc bien d’avantage porté la maestria technique qu’il déploie (quelle mise en scène !) et par le talent son trio d’acteurs principaux que par son scénario ou ses effets spéciaux, sur lesquels le film avait largement été vendu à l’époque de sa sortie, et qui ont malheureusement pris un petit coup dans l’aile vingt-cinq ans plus tard. Restent donc une poignée d’images mythiques, et un tiers du film quasiment irrésistible (la demi-heure qui suit la mort de Meryl Streep, formidable) au cœur d’un divertissement plus que fréquentable, mais ne dépassant malheureusement jamais le statut de « simple » divertissement.

 

 

Le Blu-ray

[4,5/5]

Disponible chez ESC Éditions depuis la fin du mois d’août, La mort vous va si bien s’offre donc, à l’image des personnages incarnés par Meryl Streep et Goldie Hawn, un lifting HD sur galette Blu-ray auquel personne ne s’attendait réellement. Et aussi bien côté image que côté son, le master proposé par l’éditeur est de bonne tenue : le film est proposé au format 1.85 respecté et encodé en 1080p, le piqué est d’une belle précision, le grain cinéma est parfaitement préservé, et couleurs et contrastes semblent avoir été tout particulièrement soignés. L’ensemble est donc plus que recommandable, même si on remarque sur quelques plans une granulation qui peut paraitre un brin excessive. Rien à redire en revanche sur le mixage audio, proposé en DTS-HD Master Audio 2.0 en VF ou en VO, clair et sans souffle dans une langue ou dans l’autre.

Côté suppléments, ESC Éditions nous propose une très sympathique présentation du film par Jacky Goldberg et Vincent Ostria, qui remet un peu le tout dans son contexte. Jacky Goldberg évoquera par exemple le film comme une véritable « charnière » dans la carrière de Robert Zemeckis : il s’agit de son dernier film « léger » avant d’attaquer la deuxième période de son œuvre et d’obtenir une certaine « respectabilité », avec notamment l’Oscar du meilleur film remporté par son film suivant, Forrest Gump. On retrouvera avec plaisir Jacky Goldberg aux commandes d’un sujet consacré à la carrière de Bruce Willis, au cœur de laquelle le critique croise différents films de l’acteur pour dessiner les contours d’un personnage « type » qu’il incarnera avec talent jusqu’au milieu des années 90 ; Goldberg se montre par ailleurs très sévère à l’encontre de sa carrière des années 2000/2010, ne sauvant qu’une poignée de films : Otage (2005), 16 blocs (2006), Clones (2009) et Looper (2012). On trouvera également un entretien avec Alec Gillis et Tom Woodruff Jr., responsables des effets spéciaux du film, qui évoquent dans le détail leur collaboration avec Robert Zemeckis sur ce film. On terminera avec une featurette d’époque revenant sur la création de certains effets spéciaux animatroniques. Au total, le Blu-ray de totalise donc un peu plus d’une heure de bonus, souvent assez passionnants : du beau boulot !

 

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