Test Blu-ray : La Mort était au rendez-vous

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La Mort était au rendez-vous

Italie : 1967
Titre original : Da uomo a uomo
Réalisation : Giulio Petroni
Scénario : Luciano Vincenzoni
Acteurs : Lee Van Cleef, John Phillip Law, Luigi Pistilli
Éditeur : Elephant Films
Durée : 1h55
Genre : Western
Date de sortie cinéma : 7 août 1968
Date de sortie Blu-ray : 22 novembre 2022

Un enfant assiste impuissant à l’assassinat de ses parents par quatre bandits. Quinze ans plus tard, il recherche toujours les coupables, guidé par sa soif de vengeance. Il rencontre un homme énigmatique qui semble avoir le même but. Ils décident de s’associer…

Le film

[5/5]

La Mort était au rendez-vous met le spectateur dans le bain dès les premières minutes du film. Le Far West, par une nuit pluvieuse. Quatre hommes armés entrent dans un ranch. Prostré dans un coin de la pièce, un enfant assiste, impuissant, à l’assassinat de son père, ainsi qu’au viol et au meurtre de sa mère et de sa sœur. Le film fait ensuite un saut de quinze ans dans le temps, et nous donne à découvrir Bill (John Phillip Law), le gamin de la séquence d’introduction, devenu un jeune et beau cow-boy, doublé d’un redoutable tireur. Mais les démons de son passé réapparaitront avec l’arrivée en ville de Ryan (Lee Van Cleef), qui vient à peine de sortir de prison, et qui semble en savoir long sur l’identité des gangsters ayant massacré sa famille…

Le destin finira donc par rapprocher Ryan et Bill, qui recherchent tous les deux les mêmes personnes, pour des raisons différentes : Bill veut venger la mort de sa famille, Ryan exige réparation pour les quinze ans qu’il a passés en prison. La Mort était au rendez-vous va donc mettre en scène non pas un, mais deux récits de vengeance, qui se confondront autour d’une relation père /fils se construisant au fur et à mesure que Ryan et Bill apprendront à se connaitre et à se défier l’un l’autre.

Le western spaghetti a à son actif un certain nombre de chefs d’œuvres, et La Mort était au rendez-vous est sans conteste de ceux-là. Le film apparait ainsi souvent dans diverses listes dressant un panorama des meilleurs westerns italiens ; le cinéaste Quentin Tarantino l’a par exemple classé huitième dans sa liste des 20 meilleurs westerns spaghetti. Pour l’auteur de ces lignes (et pour ce que ça vaut !), le film de Giulio Petroni fait également partie du « Top 10 » du genre, pas bien loin derrière une poignée de sommets indépassables du western all’italiana tels que Far West Story (Sergio Corbucci, 1972), Django (Sergio Corbucci, 1966), Il était une fois dans l’Ouest (Sergio Leone, 1968), Le Dernier face à face (Sergio Sollima, 1967), Le Bon, la brute et le truand (Sergio Leone, 1966) ou encore Tire encore si tu peux (Giulio Questi, 1967).

Attention chef d’œuvre donc – il sera bien difficile de trouver des défauts à La Mort était au rendez-vous, qui s’impose comme une réussite absolue : un film de vengeance parvenant à transcender sa thématique de base tout en se créant une identité visuelle très stylisée. L’intrigue est simple mais jamais simpliste, et le film de Giulio Petroni parvient à créer et à conserver pendant presque deux heures une atmosphère exceptionnelle. La brillante partition du légendaire Ennio Morricone y est sans doute pour quelque chose, dans le sens où elle confère au film une atmosphère épique qui légitime les attitudes extrêmes des personnages et la violence de l’ensemble. D’un point de vue visuel, Giulio Petroni et son directeur de la photographie Carlo Carlini ont tourné la grande majorité du film dans les déserts d’Andalousie, en Espagne : inutile dès lors de préciser que les nombreux plans panoramiques du film sont littéralement éblouissants.

Au cœur de La Mort était au rendez-vous, les deux acteurs principaux Lee Van Cleef et John Phillip Law sont tout simplement fantastiques. Comme toujours, Lee Van Cleef promène tout au long du film son air de renard malin mais blasé, avec toujours quelques longueurs d’avance sur ses adversaires. Dans le rôle de Bill, John Phillip Law dégage une impression d’énergie et de danger, d’autant qu’il parvient à se montrer tout particulièrement redoutable lorsqu’il est mis au défi et fait parler la poudre. La plupart des seconds-rôles sont également impressionnants, à l’image de Luigi Pistilli, un acteur vraiment exceptionnel, qui incarne à la perfection le rôle du méchant chef de gang. Une tuerie !

Le Blu-ray

[4/5]

C’est donc sous les couleurs de Elephant Films que vient de sortir La Mort était au rendez-vous en Blu-ray : c’est d’ailleurs l’occasion pour l’éditeur français de créer une collection dédiée au western Spaghetti, appelée la « Vendetta Collezione ». Côté master, l’image restaurée du film de Giulio Petroni s’avère de toute beauté, affichant un grain globalement plutôt préservé et des couleurs superbes : les contrastes sont fins et affirmés et si quelques dégâts liés au temps subsistent, la restauration est de qualité, et le résultat est extrêmement satisfaisant. Côté son, la bande-son est proposée en DTS-HD Master Audio 2.0, mono d’origine évidemment, en VF comme en version italienne ainsi qu’en version anglaise. Les dialogues sont clairs et bien découpés, sans souffle notable, et la musique d’Ennio Morricone est bien mise en avant.

Du côté des suppléments, on trouvera tout d’abord un livret inédit de 12 pages contenant une présentation du film par Alain Petit et une poignée de photos d’exploitation. Sur le Blu-ray à proprement parler, on trouvera tout d’abord une présentation du western italien par René Marx (27 minutes), qui a l’avantage d’être un peu en dehors des sentiers battus, et d’aborder le western spaghetti sous un angle finalement assez inhabituel, notamment dans la façon dont il aborde la masculinité / virilité du genre. On poursuivra ensuite avec une présentation du film par Nachiketas Wignesan (29 minutes), qui reviendra sur le film de façon très analytique, en prenant appui sur plusieurs séquences afin de souligner certaines de ses idées, notamment celle de la « renaissance » de Bill / John Phillip Law quand il est sauvé du supplice de la soif. Enfin, on terminera avec un sujet produit par Freak-O-Rama nous proposant des entretiens croisés avec Giulio Petroni et Giancarlo Santi (36 minutes). Le cinéaste y reviendra brièvement sur sa carrière ainsi que sur son rapport au western, tandis que Giancarlo Santi, assistant-réalisateur, évoquera l’influence énorme qu’avait Sergio Leone sur le genre à l’époque, et la façon dont le cinéma de Leone a pu déteindre sur La Mort était au rendez-vous. Les acteurs, le budget, les lieux de tournage ou encore la musique du film seront également abordés de façon très intéressante. On terminera enfin le tour des bonus par la traditionnelle bande-annonce.

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