La Montagne du Dieu cannibale
Italie : 1978
Titre original : La Montagna del dio cannibale
Réalisateur : Sergio Martino
Scénario : Sergio Martino, Cesare Frugoni
Acteurs : Ursula Andress, Stacy Keach, Claudio Cassinelli
Éditeur : Artus Films
Durée : 1h43
Genre : Fantastique, Aventures, Horreur
Date de sortie cinéma : 12 juillet 1978
Date de sortie DVD/BR : 1 octobre 2024
La région la plus reculée de la Nouvelle-Guinée. Malheur à qui s’y risque, tout particulièrement au cœur de la jungle hostile de Marabata, terrain de chasse privilégié des Pukas, une féroce tribu cannibale. Sur les traces de son mari disparu, Susan Stevenson y pénètre cependant. Accompagnée de son frère Arthur, de l’aventurier Edward Foster et de quelques indigènes, elle affronte mille épreuves, mille dangers, avant que les Pukas ne se saisisse d’elle pour la donner en offrande à leur dieu affamé de chair humaine…
Le film
[3,5/5]
Quand on évoque le genre du « film de cannibales », la référence immédiate pour la plupart des cinéphiles est Cannibal Holocaust, réalisé par Ruggero Deodato, qui du haut de ses 650.000 entrées / France en 1981, s’est imposé comme « LA » référence du genre. Pour autant, on en oublierait un peu rapidement que le genre du film de cannibales, lui-même dérivé du genre « Mondo », fut initié presque dix ans avant par Umberto Lenzi en 1972 avec Cannibalis : au pays de l’exorcisme.
Ce n’est que par la suite que ce genre du cinéma d’exploitation volontiers gerbo-craspec fut remis sur le devant de la scène par Ruggero Deodato en 1977 avec Le Dernier monde cannibale. Sorti dans les salles françaises durant l’été 1978, La Montagne du dieu cannibale est un film de cannibales teinté d’aventures, mais également d’une pincée de « Mondo » et d’érotisme soft, que l’on doit à l’imagination de Sergio Martino (Le Continent des hommes poissons, Atomic Cyborg).
Les cinéphiles contemporains le connaissent essentiellement grâce à l’édition Neo Publishing sortie en France en 2005, qui a contribué à ériger en véritables « classiques » de la série B des films que l’on avait jusque-là parfaitement oubliés. Pourtant, dans son genre, La Montagne du dieu cannibale s’avère on ne peut plus recommandable.
Attaché aux mécaniques du « Serial » et aux aventures exotiques, Sergio Martino nous livre une œuvre assez sincère et intéressante, riche d’une solide présentation des différents protagonistes du récit, chacun d’entre eux ayant ses propres raisons de se lancer au cœur de l’expédition mise en scène par le film. La Montagne du Dieu Cannibale n’introduit le cannibalisme qu’assez tardivement dans le récit, préférant s’attarder sur une aventure dans la jungle, où Ursula Andress et Stacy Keach combattent des anacondas, des alligators, des tarentules et, bien sûr, des indigènes.
Le mystère fonctionne plutôt bien, et durant les deux premiers tiers du métrage, Martino maintient solidement le cap, aidé par des acteurs qui donnent de leur personne, une photo assez superbe et par la musique de Guido et Maurizio de Angelis qui, si elle n’est peut-être pas aussi mémorable que celle de Cannibal Holocaust, s’avère tout à fait réussie.
En revanche, dans son dernier tiers, La Montagne du dieu cannibale versera dans le trash et les outrances diverses, notamment en mettant en scène une orgie avec enculage de cochon. On notera également, pour les âmes les plus sensibles, que le film s’avère d’une violence graphique assez gratinée, et comporte notamment des mises à mort d’animaux bien réelles, ce qui est assez dérangeant, même pour les aficionados du genre horrifique.
Le Combo Blu-ray + DVD
[5/5]
Disponible chez Artus Films depuis le 1er octobre, La Montagne du dieu cannibale s’offre un solide lifting Haute-Définition sur galette Blu-ray, et comme d’habitude, le film de Sergio Martino nous est proposé dans un joli Digipack deux volets surmonté d’un fourreau reprenant des visuels et photos d’exploitation du film.
Côté galette, le film nous est présenté au format Scope respecté et en 1080p. La restauration a été faite avec soin : le grain argentique est respecté, les contrastes sont tranchants, le piqué précis… Bref, le rendu Haute-Définition est très satisfaisant : un excellent travail. Côté son, le film est proposé dans des mixages en version française, anglaise et italienne en LPCM Audio 2.0 mono d’origine : dans tous les cas, le rendu acoustique est clair et ne pose pas le moindre problème. Du très beau travail !
Rayon suppléments, l’éditeur nous propose la traditionnelle présentation de Curd Ridel (19 minutes), qui introduira les aspects les plus importants du film, tout en élargissant sur la carrière de Sergio Martino et des acteurs du film. Il évoquera donc la carrière de Sergio Martino, en insistant sur l’importance qu’a pu avoir son frère Luciano au début de celle-ci. Il ne cachera ses réserves sur une poignées de scènes du film (notamment celle où un indigène se fait « couper le zgègue »), et reviendra sur les acteurs : Ursula Andress, qui a tourné beaucoup de films et eu beaucoup de partenaires de couple, Claudio Cassinelli, Antonio Marsini…
On continuera avec un entretien avec Sergio Martino (25 minutes), qui se remémorera un tournage compliqué (climat, lieux de tournage difficiles d’accès…), reviendra un instant sur ses acteurs (Ursula Andress, Claudio Cassinelli, Stacy Keach qui fut déçu par la coupe d’une scène de dialogue…), sur la scène du singe mangé par le python, celle de la cérémonie, tournée dans une grotte de Kuala Lumpur, puis terminera en revenant sur certains autres films et anecdotes.
Dans l’entretien avec Claudio Morabito (13 minutes), le caméraman du film se souviendra que Claudio Cassinelli avait sauvé Ursula Andress, qui allait se faire mordre par un cobra, évoquera la mode du zoom, que l’on retrouvait partout à l’époque, et reviendra sur son amitié avec Claudio Cassinelli. On enchaînera avec un entretien avec Antonello Geleng, décorateur (54 minutes), qui reviendra assez longuement sur son travail sur le film, et on terminera enfin avec un diaporama d’affiches et photos et la traditionnelle bande-annonce.