La malédiction de la dame blanche
États-Unis : 2019
Titre original : The curse of La Llorona
Réalisation : Michael Chaves
Scénario : Mikki Daughtry, Tobias Iaconis
Acteurs : Linda Cardellini, Raymond Cruz, Patricia Velasquez
Éditeur : Warner bros.
Durée : 1h33
Genre : Horreur
Date de sortie cinéma : 17 avril 2019
Date de sortie DVD/BR : 21 août 2019
Los Angeles, années 1970. La Dame Blanche hante la nuit… et les enfants. Ignorant les avertissements d’une mère soupçonnée de violence sur mineurs, une assistante sociale et ses enfants sont projetés dans un monde surnaturel des plus effrayants. Pour espérer survivre à la fureur mortelle de la Dame Blanche, leur seul recours est un prêtre désabusé et ses pratiques mystiques destinées à repousser les forces du mal… à la frontière où la peur et la foi se rencontrent… Méfiez-vous de ses pleurs glaçants… Elle est prête à tout pour vous entraîner vers les ténèbres. Car sa douleur ne connaît pas de répit – son âme tourmentée n’a pas droit au repos. Et il n’existe aucun moyen d’échapper à la malédiction de la Dame Blanche…
Le film
[3,5/5]
L’univers « étendu » autour de la saga Conjuring s’étoffe un peu plus d’année en année. Alors que trois films ont déjà été consacrés à la poupée Annabelle, et que l’on a pu découvrir l’année dernière les origines de La nonne, James Wan et Gary Dauberman nous ont proposé début 2019 de rencontrer un nouveau spectre rattaché au Conjuring Universe : il s’agit de la « Llorona », qui terrorisera les enfants dans La malédiction de la dame blanche. On notera d’ailleurs tout de suite que la « Dame Blanche » telle qu’elle nous est présentée ici est issue du folklore mexicain, et s’avère très différente de celle que nous connaissons de notre côté de l’Atlantique ; elle est également très éloignée de celle issue de la fameuse légende urbaine tournant autour de l’auto-stoppeuse fantôme poussant un hurlement avant de disparaître. Rien à voir non plus avec la glace du même nom : la « Llorana » (pleureuse) est un fantôme issu du folklore d’Amérique Latine qui, se présente sous la forme d’une femme ayant perdu ou tué ses enfants, les cherchant dans la nuit près d’un fleuve ou d’un lac, effrayant ceux qui entendent ses cris de douleur perçants.
Alors on ne va pas vous la faire à l’envers, La malédiction de la dame blanche ne vaut en aucun cas les deux incursions de James Wan dans l’univers Conjuring. Cela dit, derrière ses atours pour le moins classiques, le film de Michael Chaves – dont il s’agit du premier long-métrage – parviendra néanmoins à se démarquer par sa réalisation très soignée, et par sa photographie littéralement sublime, nous proposant à intervalles très réguliers des plans absolument superbes. Bien sûr, l’influence des grands films du genre plane largement au-dessus de l’intrigue (on notera des références explicites à Evil Dead ou encore à Insidious), mais cette première expérience de Chaves dans le domaine du fantastique grand public s’avère une jolie réussite, à vrai dire assez inattendue : malgré son récit balisé et sans surprises, La malédiction de la dame blanche est un excellent petit film fantastique, torché avec habileté certaine, un savoir-faire assez étonnant et un évident respect du genre et de ses codes.
On l’a dit mais on le répète : les amateurs de photo nocturne et de compositions de plans à tomber par terre risquent bel et bien de redresser la tête avec intérêt, et ce dès les premiers plans du film : la direction photo de La malédiction de la dame blanche, signée Michael Burgess, est tout simplement somptueuse, qu’il s’agisse des scènes en extérieur ou en intérieur, avec un attachement tout particulier à privilégier les plans d’ensemble et la profondeur de champ, de façon à souvent créer un effet de « miroir » au cœur même des plans. Ces visuels superbes fonctionneront à coup sûr à plein régime sur l’imaginaire du spectateur, et rehausseront automatiquement son intérêt : on suivra dès lors le déroulement très balisé de cette intrigue certes sans la moindre surprise à l’horizon, mais aussi et surtout sans le moindre ennui.
Malgré son affiche horrible (heureusement, le tir a été rectifié avec la pochette du Blu-ray), La malédiction de la dame blanche a d’ailleurs extrêmement bien fonctionné à travers le monde. Avec plus de 800.000 entrées en France, et presque 120 millions de dollars de recettes au box-office international, on peut supposer que la « Llorana » fera à nouveau parler d’elle d’ici deux ans. Et après cette entrée en matière réussie, on est curieux de voir la direction que pourra prendre la franchise par la suite !
Le Blu-ray
[4/5]
Comme pour tous les autres films prenant place dans le Conjuring Universe, c’est Warner Bros. qui permettra aujourd’hui aux fans et aux retardataires de voir et revoir La malédiction de la dame blanche sur support Blu-ray, et le moins que l’on puisse dire c’est que l’éditeur a vraiment soigné sa copie niveau master. L’image est sublime, la définition est d’une précision à couper le souffle, nous offrant un piqué réellement impressionnant, mettant en valeur les effets visuels du film, les maquillages de la créature et surtout la photo du film, littéralement sublime, signée Michael Burgess. Les couleurs et surtout les noirs ne dépareillent pas, et contribuent à proposer une immersion totale dans le film. Côté son, et comme d’habitude avec l’éditeur, la VF proposée en Dolby Digital 5.1 a beau être de très bonne qualité, elle ne tient pas la comparaison avec l’ampleur et le dynamisme échevelé de la VO encodée en Dolby Atmos (reconnue en Dolby TrueHD 7.1 sur les amplis non compatibles), qui s’avère plus riche, plus fine et plus enveloppante que sa petite sœur francophone : un véritable déluge d’effets sonores parmi les plus immersifs et tonitruants qu’il nous soit donné d’entendre. De la belle ouvrage !
Côté suppléments, on aura tout d’abord droit aux traditionnelles featurettes made in Warner, consacrées au mythe de la « Dame Blanche », ainsi qu’à la création d’un vrai monstre de cinéma, revenant de façon assez détaillée sur les heures de maquillage nécessaires afin de transformer Marisol Ramirez en créature de l’au-delà. On continuera ensuite avec un making of d’une durée d’un peu moins de dix minutes, qui donnera la parole à l’équipe et nous permettra de découvrir quelques images du tournage, et de l’influence – peut-être bien déterminante – qu’a pu avoir, en termes de mise en scène, la présence du petit génie James Wan sur le plateau. On terminera ensuite avec une série de scènes coupées (11 minutes), dont certaines s’avèrent très intéressantes – notamment celle de l’incident du pistolet – et par un large panel de comparaisons entre les storyboards et les scènes tournées (17 minutes).