La doublure
France, Italie, Belgique : 2006
Titre original : –
Réalisation : Francis Veber
Scénario : Francis Veber
Acteurs : Gad Elmaleh, Alice Taglioni, Daniel Auteuil
Éditeur : Gaumont
Durée : 1h25
Genre : Comédie
Date de sortie cinéma : 29 mars 2006
Date de sortie DVD/BR : 11 novembre 2020
Surpris par un paparazzi avec Elena, sa maîtresse, un top model superbe, le milliardaire Pierre Levasseur, tente d’éviter un divorce sanglant en inventant un mensonge invraisemblable. Il profite de la présence sur la photo, d’un passant, François Pignon, pour affirmer à sa femme qu’Elena n’est pas avec lui, mais avec Pignon. Levasseur, pour accréditer son mensonge, est obligé d’envoyer la trop belle Elena vivre avec Pignon…
Le film
[3,5/5]
Imparfait mais régulièrement amusant, La doublure est, à ce jour, l’avant-dernier film de Francis Veber, qui semble s’être un peu éloigné du cinéma depuis 2008 et son auto-remake de L’emmerdeur. Loin d’être une comédie honteuse, La doublure marquait néanmoins les limites d’un cinéaste qui semblait comme dépassé par son époque, et parvenant difficilement à s’adapter aux contraintes de la comédie « moderne ».
La preuve la plus flagrante de cet état de fait est la façon dont le scénariste / réalisateur dépeint le personnage incarné par Patrick Mille, qui est un vendeur de téléphones portables de 2006, mais qui en réalité agit plutôt comme un vendeur estampillé 1998… Idem pour le personnage du paparazzi, que l’on voit dans plusieurs séquences de La doublure se promener à pied dans la rue avec son immense téléobjectif autour du cou…
Veber a beau essayer, il n’arrive plus à suivre, dépassé par la société et la technologie. Tout au long du film, on sourit néanmoins de cette naïveté désarmante, qui donne à La doublure un côté désuet, anachronique. On a envie de citer à Veber les paroles d’une chanson de Sheila – histoire de choisir une référence qu’il comprendrait à coup sûr : « T’es plus dans l’coup, papa ! »
On ne pourra pas non plus s’empêcher de penser que certaines séquences relèvent du « remplissage » pur et simple, et sont uniquement destinées à rallonger artificiellement un film très court – on pense à la séquence mettant en scène Noémie Lenoir, qui n’apporte strictement rien au récit, ou encore à celles mettant en scène le personnage de Michel Jonasz, qui permet par ailleurs à Francis Veber à jouer au petit jeu de l’auto-référence. Ainsi, quand Michel Jonasz explique à son fils Gad Elmaleh avoir été invité à un « dîner » afin de présenter sa collection de tire-bouchons, il s’agit évidemment d’une référence explicite – mais amusante – au Dîner de cons.
Pour autant, et malgré ses défauts, La doublure se révèle tout de même un film attachant, d’autant qu’il nous réserve tout de même son petit lot de séquences extrêmement réussies. Ces dernières sont le plus souvent portées par le cabotinage aussi génial qu’outrancier de Daniel Auteuil, qui développe à de nombreuses reprises un sens du gag vraiment solide et hilarant. Un Veber mineur mais sympathique en somme !
Le Blu-ray
[4/5]
C’est donc évidemment Gaumont, partenaire de toujours de Francis Veber, qui offre aujourd’hui aux amateurs de comédie française la possibilité de (re)découvrir La doublure sur support Blu-ray. Jusqu’ici totalement inédit en Haute-Définition, le film intègre donc la collection « Blu-ray Découverte » de l’éditeur français, parfois également appelée « Gaumont découverte en Blu-ray ». Et comme à son habitude, Gaumont nous offre ici une galette de toute beauté. Piqué précis, couleurs magnifiques, définition sans faille, grain cinéma scrupuleusement respecté : un sans-faute technique. La piste son n’est pas en reste, puisqu’elle est encodée au choix soit en DTS-HD Master Audio 2.0, soit en DTS-HD Master Audio 5.1. Même si le film de Veber s’y prête peu, la piste multicanal s’avère dynamique, immersive, et dispense son quota d’effets d’ambiance et de spatialisation. Du bon boulot.
Côté suppléments, Gaumont recycle une partie des suppléments déjà disponibles sur l’édition DVD du film, sortie en 2006. On pourra donc se plonger dans un commentaire audio de Francis Veber, dans un long making of chapeauté par Francis Veber (45 minutes). L’éditeur nous propose également une poignée de featurettes, dédiées au choix d’Alice Taglioni (5 minutes), aux décors du film (6 minutes) ainsi qu’aux doublures de La doublure (5 minutes).