Test Blu-ray : La dixième victime

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La dixième victime

 
Italie, France : 1965
Titre original : La decima vittima
Réalisateur : Elio Petri
Scénario : Tonino Guerra, Giorgio Salvioni, Ennio Flaiano, Elio Petri, Ernesto Gastaldi
Acteurs : Marcello Mastroianni, Ursula Andress, Elsa Martinelli
Éditeur : Carlotta Films
Durée : 1h33
Genre : Thriller, Comédie
Date de sortie cinéma : 10 février 1967
Date de sortie DVD/BR : 12 juillet 2017

 

 

Dans un futur proche, les gouvernements en place ont instauré un nouveau jeu mondial, appelé la Grande Chasse. Le principe : un chasseur et une victime, désignés au hasard, doivent s’entre-tuer. La règle n°1 : le chasseur connaît l’identité de sa victime, mais la victime ignore tout de lui. C’est au cours d’une de ces manches que l’Américaine Caroline Meredith, en passe de remporter sa dixième victoire consécutive, rencontre sa victime, l’Italien Marcello Poletti. Un jeu de séduction s’installe bientôt entre eux. Mais leur attirance est-elle réelle ou calculée ?

 

 

Le film

[4/5]

Film assez unique et typique des années 60, La dixième victime se situe au carrefour de multiples influences, que l’on n’imaginait pas forcément voir un jour cohabiter au sein d’un seul et même long-métrage. Premièrement, on a donc un scénario de Ennio Flaiano et Tonino Guerra, collaborateurs réguliers de Federico Fellini, qui adaptent avec l’aide d’Elio Petri et Ernesto Gastaldi, chantres d’un certain cinéma populaire très orienté à gauche, une nouvelle de Robert Sheckley, auteur américain de science-fiction, qui semble pourtant à cent lieues de leurs univers respectifs.

Cette nouvelle, intitulée La septième victime, est sans doute une des plus connues de son auteur : elle met en scène un jeu télévisé futuriste et violent, au cours duquel un « chasseur » poursuit une « victime » – le jeu s’arrête quand l’un des deux participants est tué. Véritable obsession pour Sheckley, cette thématique reviendra dans plusieurs autres de ses livres (La dixième victime, Arena, Chasseur/Victime), ainsi que dans la nouvelle Le Prix du danger. Quelques années plus tard, Stephen King en signerait également une adaptation avec The running man (1982).

A partir de cette adaptation vacharde de Sheckley, au cœur de laquelle les auteurs du film brocardent la télévision autant que les institutions italiennes des années 60 (mariage, église, patrie), Elio Petri va créer un univers visuel absolument foutraque, mélangeant à son intrigue violente des décors surréalistes aux outrances psychédéliques folles, un humour volontiers non-sensique, le tout étant saupoudré d’une ambiance à la James Bond, ambiance se trouvant naturellement renforcée par la présence au générique d’Ursula Andress, découverte en 1962 dans James Bond 007 contre Dr. No. Au casting de La dixième victime, on notera également la présence de Marcello Mastroianni (qui assure la filiation avec la partie « Fellinienne » de l’univers du film), dans un rôle de dandy gourou d’une secte d’illuminés ne perdant jamais son flegme, et d’Elsa Martinelli, malheureusement disparue ce 8 juillet à l’âge de 82 ans à son domicile, à Rome, des suites d’une longue maladie.

 

 

Le Blu-ray

[4/5]

Après une petite reprise dans les salles françaises en janvier 2015 (le film avait alors tout juste 50 ans), Carlotta Films a donc eu l’excellente idée de ressortir La dixième victime dans une édition Blu-ray de toute beauté. Le master Haute Définition restauré est d’une belle stabilité, la définition est impeccable et les couleurs sont éclatantes, riches de nuances assez magnifiques, et affichant un grain argentique scrupuleusement préservé.  Côté son, le film d’Elio Petri est proposé en DTS-HD Master Audio 1.0 en VO italienne, munie de sous-titres français versant par moments dans le politiquement correct (« omosessuale » traduit en « pervers », du fait des implications négatives que pouvait comporter le terme dans les années 60). Rien à redire donc niveau technique, d’autant que l’on adore le film.

Le seul point noir de cette édition, qui constitue par ailleurs le premier volume d’une nouvelle collection appelée « Collection Cinéma italien » (pourquoi faire compliqué ?), se situe dans la quasi-absence de suppléments. En effet, seule la bande-annonce du film répond à l’appel ; mais la (re)découverte de ce film absolument unique vaut à elle-seule l’acquisition de la galette éditée par Carlotta.

 

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