La Cité pétrifiée
États-Unis : 1957
Titre original : The Monolith Monsters
Réalisation : John Sherwood
Scénario : Norman Jolley, Robert M. Fresco
Acteurs : Grant Williams, Lola Albright, Les Tremayne
Éditeur : Elephant Films
Durée : 1h17
Genre : Fantastique
Date de sortie cinéma : 16 avril 1958
Date de sortie DVD/BR : 10 mai 2022
Des hommes sont retrouvés changés en pierre après la chute d’une météorite dans le désert californien, près de la ville de San Angelo. On découvre finalement que les éclats de météorite deviennent des gigantesques monolithes lorsqu’ils entrent en contact avec de l’eau. C’est bientôt toute la région qui se retrouve en énorme danger…
Le film
[3,5/5]
Si on fantasme souvent un premier contact avec les extraterrestres en mode Rencontres du troisième type, Roswell et compagnie, il y a en fait de fortes chances pour que le premier face-à-face du genre humain avec une forme de vie extraterrestre se déroule à un niveau invisible à l’œil nu, par le biais de gaz ou de bactéries ayant pénétré dans l’atmosphère par l’intermédiaire de météorites. C’est ce point de départ qui a inspiré l’intrigue de La Cité pétrifiée : plutôt que de mettre en scène des monstres de l’espace, le film de John Sherwood choisit d’explorer un autre type d’épouvante, évitant habilement la question de la chair pour offrir au spectateur une autre illustration de la puissance venue de l’espace.
La principale source de destruction au cœur de La Cité pétrifiée est donc constituée de fragments de météorites, de petits débris de roche noire éparpillés dans le désert californien qui finiront par devenir une menace à cause d’une propriété inattendue – probablement due à une quelconque bactérie fossilisée : celle d’absorber tout le silicium alentour, jusque dans le corps humain, ce qui causera une rigidité entrainant la mort. L’autre problème, bien sûr, c’est qu’à la manière des Gremlins, les roches extraterrestres grossissent et se multiplient au contact de l’eau.
Original et bien rythmé, La Cité pétrifiée nous offre donc le spectacle étrange de minuscules rochers qui se transformeront finalement en tours mortelles et anarchiques, offrant juste ce qu’il faut d’instabilité pour menacer la vie sur Terre : un autre type de film d’invasion extraterrestre, assurément ! La construction du film est efficace, nous proposant un niveau de panique et de confusion satisfaisant alors qu’un petit groupe de scientifiques, de militaires et de journalistes tente de comprendre ce qui se passe dans le désert, l’inquiétude allant grandissant et se voyant naturellement encore multipliée lorsqu’une tempête de pluie s’abat sur la région.
Le suspense du film est renforcé par un ultimatum en termes de temps, une petite fille ayant été exposée aux fragments voyant son corps se rigidifier peu à peu. Cet élément dramatique fort donne à l’histoire un rythme effréné alors que la petite galerie de personnages de La Cité pétrifiée s’efforce de décoder l’étrange pouvoir de ces roches de météorite. Les effets spéciaux sont également très réussis : les massives pointes noires s’élançant vers le ciel avant de se briser en écrasant tout sur leur passage contribuent clairement à faire du film de John Sherwood une série B que l’on revoit encore aujourd’hui avec grand plaisir.
Le Blu-ray
[4/5]
C’est grâce à Elephant Films que le cinéphile français aura le plaisir de (re)découvrir La Cité pétrifiée en Blu-ray dans une restauration inespérée, la galette Haute-Définition du film ayant de plus la particularité de nous proposer de découvrir le film soit au format 2.00, soit au format 1.37. L’éditeur offre d’ailleurs au film de John Sherwood un transfert tout à fait enthousiasmant. Malgré quelques petites imperfections très mineures dues au temps, tout est très satisfaisant : définition, piqué, niveau de détail, profondeur de champ… Le noir et blanc et les contrastes solides en imposent, le film est bien encodé en 1080p et le grain cinéma a été scrupuleusement respecté : c’est du très beau travail technique. Côté son, la bande-son est proposée en VO only et DTS-HD Master Audio 2.0, en mono d’origine évidemment, et l’ensemble s’avère parfaitement équilibré, débarrassé de toutes les scories auxquelles on aurait pu s’attendre.
Du côté des suppléments, l’éditeur Elephant Films nous propose tout d’abord de nous plonger dans une présentation du film par Fabien Mauro (13 minutes), qui lui permettra de remettre le film dans son contexte de tournage, et de revenir sur la carrière de John Sherwood. On terminera enfin avec une poignée de bandes-annonces consacrées aux dernières sorties de la collection « Cinema Masterclass ».