Test Blu-ray : La Bataille de la vallée du diable

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1942

La Bataille de la vallée du diable

États-Unis : 1966
Titre original : Duel at Diablo
Réalisation : Ralph Nelson
Scénario : Marvin H. Albert, Michael M. Grilikhes
Acteurs : James Garner, Sidney Poitier, Bibi Andersson
Éditeur : Sidonis Calysta
Durée : 1h45
Genre : Western
Date de sortie cinéma : 18 août 1966
Date de sortie DVD/BR : 1 juillet 2022

Le garde-frontière Jess Remsberg a pour mission de conduire un détachement à travers un territoire hostile jusqu’à Fort Conchos. Mais son courage et sa dévotion cache une autre motivation : à destination, se cache l’homme qu’il suspecte du meurtre de sa femme. Tandis que Rosenberg découvre la véritable identité du meurtrier, le convoi est sauvagement attaqué par des apaches…

Le Film

[3,5/5]

La Bataille de la vallée du diable est tiré d’un roman de Marvin H. Albert, qui en a d’ailleurs co-écrit le scénario. Western atmosphérique, tirant profit de ses formidables décors naturels qui confèrent à l’action une toile de fond vraiment étouffante, le film est largement porté par les performances de ses deux acteurs principaux, James Garner et Sidney Poitier. Une autre des grandes qualités du film de Ralph Nelson réside dans la force de ses dialogues ainsi que dans la qualité de développement des personnages principaux.

Mais on n’en attendait pas moins de La Bataille de la vallée du diable, dans le sens où le film marquait les retrouvailles de James Garner avec le western, quatre ans après la fin de la série TV Maverick (1957-1962), et qu’il s’agissait également du tout premier western de Sidney Poitier. Le film met également en scène Bibi Andersson, dans le rôle d’Ellen, une femme ayant été kidnappée et assimilée par une tribu apache, et ne réussissant pas à se réinsérer dans la société « blanche ». Prise entre deux mondes, elle protège également un bébé, qui s’avère être le fruit d’une liaison avec un Apache. Mais elle n’est pas le seul personnage tourmenté du récit : celui de Jess, incarné à l’écran par James Garner, porte également sa croix, puisqu’il recherche sans répit l’homme qui a assassiné sa femme. Sa quête de vengeance et sa haine sont encore alimentés par le fait qu’il conserve toujours le scalp de sa femme sur lui.

Mais le personnage le plus passionnant du film est sans doute celui de Toller, interprété par Sidney Poitier, le Buffalo Soldier à la voix douce, imperturbable, et ce même quand il se voit forcé d’accepter une mission qui le mènera, un peu plus tard dans l’intrigue, à prendre malgré lui la tête d’un bataillon de jeunes soldats aussi inexpérimentés qu’effrayés. Une autre particularité intéressante de La Bataille de la vallée du diable réside dans le fait qu’aucun personnage, à aucun moment du film, ne fait référence au fait que Toller soit noir. D’ailleurs, et bien que le rôle du chef Chata (inspiré du vrai Chato) soit joué par John Hoyt, le film de Ralph Nelson est exempt de stéréotypes raciaux : la femme de Jess a été scalpée par un blanc, et Toller est traité avec autant de respect que n’importe qui d’autre – ce qui, en l’occurrence, ne veut pas dire grand chose, étant donné les interactions musclées entre les différents personnages.

Il faut dire que James Garner excellait dans les combats à mains nues, tout autant que dans l’action physique en général, et qu’avec La Bataille de la vallée du diable, il en rajoutait volontiers une couche dans le côté désespéré et hargneux, probablement pour surprendre le spectateur en quittant sa zone de confort et en lui proposant une performance aussi éloignée que possible du rôle de Maverick qui l’avait fait connaître – il continuerait d’ailleurs dans cette voie trois ans plus tard avec la comédie-western Ne tirez pas sur le shérif. Mais d’une façon plus générale, on saluera la modernité des scènes d’action mises en scène par George Sherman : des coups de poing aux fusillades, l’action est extrêmement bien tenue et dégage une impression de réalisme plus poussée que la plupart des westerns des années 60.

Le Blu-ray

[4/5]

Côté Blu-ray, la galette de La Bataille de la vallée du diable éditée par Sidonis s’en sort très honorablement : on n’est pas en présence de la restauration de l’année, mais comparée au DVD de 2004, l’image nous propose un très net gain de définition, tout en conservant de façon assez scrupuleuse le grain d’origine. Dans l’ensemble, l’encodage parvient à s’imposer sans peine, avec des couleurs vives et des contrastes solides, nous offrant au final des plans particulièrement jolis à regarder, avec un joli piqué. L’upgrade est donc bien réel, c’est du très beau travail. Niveau audio, les deux pistes sonores (VF d’époque / VO) sont proposées en DTS-HD Master Audio 2.0, clair et sans souffle. A nouveau, la version française est assurée par – entre autres – Georges Atlas, qui était la voix française de Lee Van Cleef, Bachir Touré, Jeanine Freson, Raymond Loyer, connu pour avoir doublé John Wayne sur quasiment tous ses films, Michel Gatineau, alias la voix de Michael Landon / Charles Ingalls dans La Petite maison dans la prairie, ou encore Jean Berger, qui quant à lui assurait le doublage de Patrick Macnee / John Steed dans Chapeau melon et bottes de cuir.

Dans la section suppléments, Sidonis Calysta nous propose tout d’abord une présentation du film par Patrick Brion (17 minutes). Comme à son habitude, Patrick Brion replacera le film dans son contexte de tournage en abordant les différents westerns tournés en 1966, puis reviendra sur les films de Ralph Nelson (Le Soldat bleu notamment) ainsi que sur le scénario et les acteurs. On enchaînera ensuite avec une présentation du film par Jean-François Giré (24 minutes), qui reviendra pêle-mêle sur l’intrigue du film, sur sa violence, sur les acteurs, la musique, la photo, bref, il nous proposera un tour complet du propriétaire. On terminera le tour des bonus avec la traditionnelle bande-annonce, qui s’accompagnera d’une poignée d’images d’archives sur le tournage du film (5 minutes), qui nous donneront à découvrir une poignée de moments volés sur le plateau, le tout accompagné d’un court entretien avec James Garner.

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