Test Blu-ray : Kung Fu Panda 4

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Kung Fu Panda 4

États-Unis, Chine : 2024
Titre original : –
Réalisation : Mike Mitchell, Stephanie Ma Stine
Scénario : Jonathan Aibel, Glenn Berger
Acteurs (VO) : Jack Black, Awkwafina, Viola Davis
Éditeur : DreamWorks Animation SKG
Durée : 1h34
Genre : Animation
Date de sortie cinéma : 27 mars 2024
Date de sortie DVD/BR : 7 août 2024

Après trois aventures dans lesquelles le guerrier dragon Po a combattu les maîtres du mal les plus redoutables grâce à un courage et des compétences en arts martiaux inégalés, le destin va de nouveau frapper à sa porte pour … l’inviter à enfin se reposer. Plus précisément, pour être nommé chef spirituel de la vallée de la Paix. Cela pose quelques problèmes évidents. Premièrement, Po maîtrise aussi bien le leadership spirituel que les régimes, et deuxièmement, il doit rapidement trouver et entraîner un nouveau guerrier dragon avant de pouvoir profiter des avantages de sa prestigieuse promotion. Pire encore, il est question de l’apparition récente d’une sorcière aussi mal intentionnée que puissante, Caméléone, une lézarde minuscule qui peut se métamorphoser en n’importe quelle créature, et ce sans distinction de taille. Or Caméléone lorgne de ses petits yeux avides et perçants sur le bâton de sagesse de Po, à l’aide duquel elle espère bien pouvoir réinvoquer du royaume des esprits tous les maîtres maléfiques que notre guerrier dragon a vaincu. Po va devoir trouver de l’aide. Il va en trouver (ou pas ?) auprès de Zhen, une renarde corsac, voleuse aussi rusée que vive d’esprit, qui a le don d’irriter Po mais dont les compétences vont s’avérer précieuses. Afin de réussir à protéger la Vallée de la Paix des griffes reptiliennes de Caméléone, ce drôle de duo va devoir trouver un terrain d’entente. Ce sera l’occasion pour Po de découvrir que les héros ne sont pas toujours là où on les attend…

Le film

[4/5]

En 2008, Dreamworks balançait un pavé dans la mare de l’animation internationale avec Kung Fu Panda, un dessin animé absolument formidable, conçu comme un hommage aux films de kung-fu made in Hong Kong dans les années 70/80, et plus particulièrement aux comédies d’initiation absolument décomplexées signées Jackie Chan durant cette période. Le film en profitait pour nous livrer quelques-unes des scènes d’action les plus extraordinaires jamais vues sur un écran : de véritables modèles de construction, de montage et de vivacité, qui resteront à coup sûr comme faisant partie des meilleures scènes jamais vues dans le genre, dans le sens où elles mettaient en scène des prouesses absolument impossibles à reproduire en « live ».

Malgré d’indéniables qualités et un ensemble toujours très agréable, Kung Fu Panda 2 n’était malheureusement pas parvenu à renouer pleinement avec la réussite du premier opus, la faute peut-être à un trop grand nombre de concessions accordées au (très) jeune public, et une thématique générale du retour de Po vers ses origines qui ne semblait malheureusement pas réellement menée à son terme. En 2016, Kung Fu Panda 3 avait en revanche réussi à rectifier les erreurs du deuxième film, en approfondissant la quête de paix intérieure du héros, par le biais d’un retour vers ses origines se dirigeant sur un rythme assez échevelé vers un final absolument grandiose et visuellement époustouflant.

Huit ans plus tard (on ne pourra pas reprocher aux créatifs de DreamWorks de capitaliser sur la franchise en enchaînant les films à vitesse grand V !), revoici donc Po le sympathique panda au cœur de Kung Fu Panda 4 – un film qui, premier constat évident, s’avère comme d’habitude une éblouissante réussite technique et met en scène une impressionnante brochette d’acteurs (Jack Black, Awkwafina, Dustin Hoffman, Viola Davis, James Hong…). Mais en est-il de même pour le récit, ou, en d’autres termes, a-t-on eu raison de sortir Po de sa retraite ?

Dans de nombreux films et franchises d’arts martiaux, il arrive un moment où les élèves ou « petits scarabées » doivent changer de rôle, et devenir maîtres à leur tour. Ainsi, un peu plus de quinze ans après être devenu le « guerrier dragon », le temps est aujourd’hui venu pour Po de former un nouvel apprenti, afin qu’il devienne à son tour le chef spirituel de la Vallée de la Paix. Mais à l’issue d’un concours de champions qui rappellera fortement celui du début du premier film, les choses ne se passeront pas tout à fait de la façon Maître Shifu l’avait prévu, et Po gardera son titre de Guerrier Dragon. Pour autant, Kung Fu Panda 4 ne tardera pas à compliquer les choses pour notre héros, qui apprendra que Tai Lung est revenu du royaume des esprits et a détruit tout un village. Une renarde nommée Zhen lui révèle que le Tai Lung qui a attaqué le village est en fait « la Caméléone », une puissante sorcière métamorphe qui peut prendre la forme de n’importe qui et dont le plan est, semble-t-il, d’absorber les mouvements caractéristiques d’un grand nombre de maîtres du kung-fu emprisonnés dans le but de régner sur le monde…

On dit souvent que la réussite d’un bon film de genre est intrinsèquement liée à la qualité de son « méchant », et Po n’aurait pu trouver de meilleur adversaire que la Caméléone, qui sera présentée au spectateur comme une méchante à l’ancienne, régnant d’une main de fer sur un cheptel de malfrats et n’hésitant pas à faire preuve d’une cruauté toute particulière à l’égard de ceux qui contestent son autorité. Ainsi, si Kung Fu Panda 4 n’avait pas été aussi clairement centré sur la relation qui se crée entre Po et Zhen, ses pouvoirs auraient pu être exploités pour rendre l’histoire plus complexe et plus dramatique. Pour autant, elle s’impose tout de même ici comme une ennemie absolument redoutable et fascinante.

Mais comme on l’a dit, le cœur du film se situe cette fois dans l’évolution du personnage de Po, qui va bon gré mal gré devenir un mentor pour Zhen, ce qui permettra au public de voir le panda sous un jour différent pour la première fois dans la série. Dans Kung Fu Panda 4, il ne sera plus uniquement le « rigolo » de service, et devra transmettre sa sagesse à sa protégée, tout en la motivant à changer ses habitudes, comme l’avait fait Maître Shifu pour lui dans le premier film. Il s’agit là d’une évolution logique et bienvenue pour son personnage. Bien entendu, cela n’empêchera pas le personnage-titre de s’avérer toujours aussi maladroit et drôle – l’inverse aurait été une trahison du personnage, en plus de s’avérer un gaspillage honteux des talents singuliers de Jack Black, qui assure le doublage de Po depuis 2008, et qui nous livre une prestation toujours aussi énergique et hilarante.

L’importance de Zhen (dont le doublage est assuré en VO par la déjantée Awkwafina) dans l’évolution narrative de Kung Fu Panda 4 a tendance à laisser de côté les personnages des Cinq Cyclones, à savoir Tigresse, Singe, Grue, Vipère et Mant, alors que leur présence était beaucoup plus importante dans les trois premiers volets de la franchise. Mais l’histoire du film – qui prend des accents plus « personnels » que les précédents – est ici essentiellement menée par un duo de personnages, doublés par deux acteurs comiques particulièrement exubérants, et leur présence aurait peut-être empêché le public d’enfin percevoir Po comme un véritable « Maître » potentiel, et aurait limité l’influence de Po sur Zhen. Les fans des Cinq Cyclones n’ont cependant pas à s’inquiéter : leur présence reste notable, et on ne serait pas étonné que le prochain film à voir le jour au cœur du Pandaverse leur soit entièrement consacré.

Le Blu-ray

[4,5/5]

Kung Fu Panda 4 arrive ces jours-ci sur support Blu-ray, sous les couleurs de DreamWorks Animation SKG. Comme pour toutes les productions animées de majors, les attentes sont généralement élevées, et comme d’habitude, le résultat technique ne déçoit pas. La définition est précise, avec un beau piqué, les contrastes sont impeccables et les couleurs en envoient plein les yeux. On saluera par ailleurs également la belle tenue des noirs, très profonds, et les dégradés de couleurs sont fluides et naturels, ce qui confère un réalisme convaincant aux objets et personnages animés à l’écran. Côté son, la VO nous est proposée en Dolby Atmos, au rendu dynamique et assez époustouflant : l’immersion totale est garantie, en mode « spatialisation de ouf », d’une finesse et d’une précision redoutables. La piste sera décodée en Dolby TrueHD 7.1 sur les amplis non compatibles. La VF n’est pas en reste, puisqu’elle est proposée en Dolby Digital+ 7.1 : le rendu acoustique est épatant, le caisson de basses ne connaît pas le repos, les effets multicanaux rivalisent de puissance et de finesse : c’est du grand Art.

Du coté des suppléments, on trouvera tout d’abord un Commentaire audio de Mike Mitchell, Stephanie Ma Stine, Paul Duncan, Sean Sexton et Calvin Tsang (VO), qui discuteront avec enthousiasme de l’histoire, du casting vocal, des références et des clins d’œil aux films précédents, des changements apportés au film à l’issue des projections-tests, de l’importance du storyboard, ainsi que des idées pour une suite potentielle. Très intéressant ! On continuera ensuite avec le traditionnel court-métrage, intitulé Bataille de raviolis (3 minutes) et mettant en scène un affrontement amical et amusant entre Po et Zhen. On continuera avec deux scènes coupées (2 minutes), qui nous sont montrées sous forme de storyboards, ainsi qu’avec un sujet consacré à l’enregistrement des voix originales (2 minutes). Le reste des suppléments consacrés au film est composé d’une présentation de quatre personnages (14 minutes), à savoir Po, Zhen, Caméléone et les « Papas ». On terminera avec une featurette plus générale qui fera office de court making of (8 minutes), et qui donnera l’occasion à l’équipe d’évoquer l’histoire du film, les nouveaux personnages, la distribution vocale et plus largement le processus de création de Kung Fu Panda 4.

Mais ce n’est pas fini ! Comme c’est souvent le cas avec les Blu-ray estampillés Dreamworks, on enchaînera ensuite avec une partie des bonus davantage destinés aux enfants : on commencera avec une recette de raviolis (6 minutes) menée de main de maître par Jack Black, on continuera avec une poignée de tutoriels de dessin (25 minutes), destinés à nous apprendre à dessiner Po, Zhen, Caméléone et les adorables – mais redoutables – lapins auxquels est confronté Po dans une séquence très amusante de Kung Fu Panda 4. On terminera enfin avec un tuto consacré à la création d’un théâtre d’ombres chinoises (8 minutes), qui, comme son nom l’indique, nous permettra de fabriquer un théâtre d’ombres chinoises et des marionnettes à partir d’éléments que vos enfants trouveront à coup sûr à la maison.

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