Kincsem
Hongrie : 2017
Titre original : –
Réalisation : Gábor Herendi
Scénario : Bálint Hegedûs, Gábor Herendi
Acteurs : Ervin Nagy, Andrea Petrik, Tibor Gáspár
Éditeur : Koba Films
Durée : 1h57
Genre : Aventures, Historique
Date de sortie DVD/BR : 10 octobre 2018
1848. Entraîneur de pur-sang, l’aristocrate Blaskovich est tué par son ancien ami, l’officier Von Oettingen, venu l’arrêter pour trahison. Devenu orphelin, son fils Ernö est chassé du château confisqué par le traitre pour sa fille Klara. Des années plus tard, Ernö mène une vie aventureuse entre les champs de courses et les conquêtes féminines. Mais le sentiment de vengeance ne l’a pas quitté. Sa revanche va prendre les traits d’un cheval réputé indomptable : Kincsem…
Le film
[3,5/5]
A moins d’avoir une fille entre neuf et treize ans passionnée de chevaux (de cette génération biberonnée à coups de « Grand galop » et de « Cheval magazine »), d’avoir grandi dans un PMU avec les champs de courses comme seul horizon d’évasion ou tout simplement d’être passionné par l’Histoire de la Hongrie, il y a relativement peu de chances que le nom de Kincsem vous soit familier.
Que se cache donc derrière ce nom littéralement imprononçable, donnant l’impression quand vous l’évoquez à haute voix de vous mettre à parler « en crypté », à la façon des vieux décodeurs de Canal + ? (on vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître…) On vous le donne en mille : Kincsem est le nom d’un cheval hongrois littéralement légendaire, né d’un étalon de la reine Victoria et ayant remporté la bagatelle de 54 victoires… en 54 courses, durant la deuxième moitié du XIXème siècle.
Kincsem est donc une grosse production en provenance de Hongrie, ayant littéralement pulvérisé le box-office dans son pays d’origine en 2017. Comme son titre l’indique, le film suit donc l’histoire, probablement en grande partie apocryphe, de ce bourrin imbattable, en articulant les courses de chevaux autour d’une sombre histoire de vengeance, d’une petite love story des familles et de la rivalité entre un aristocrate ruiné et un méchant militaire autrichien. Et si bien sûr une partie de l’intrigue est basée sur la relation entre le personnage principal et son canasson, finalement, le réalisateur et co-scénariste du film Gábor Herendi semble finalement n’avoir que bien peu d’intérêt pour les courses hippiques et pour le palmarès du cheval, préférant s’attarder sur les interactions entre les personnages, rapports de force et autres jeux de pouvoir prenant place après la révolution Hongroise de 1848 et la lutte contre la domination des Habsbourg. Ce déplacement de l’intrigue ne sera cependant jamais réellement gênant pour le spectateur, Herendi semblant prendre comme modèle esthétique et narratif les films de la saga Pirates des Caraïbes, qui ne mettent pas non plus vraiment en scène des pirates, mais qui parviennent grâce à leur énergie et à leur souffle épique, à remporter l’adhésion.
Visuellement, Kincsem tient d’ailleurs également du grand spectacle : les costumes et les décors sont pour le moins extravagants et spectaculaires, et soulignés qui plus est par une photo assez superbe, clinquante et bien tape à l’œil, mais proposant indéniablement de beaux plans qui « claquent ». Les effets spéciaux numériques et autres incrustations en images de synthèse sont en revanche assez grossiers – on se croirait par moments devant Wonder Woman (Patty Jenkins, 2017).
Le Blu-ray
[3,5/5]
Avant toute chose, on tient à saluer le courage de Koba Films de proposer aux cinéphiles français de découvrir Kincsem sur support Blu-ray et DVD. C’est une grande chance de pouvoir toujours compter sur des éditeurs prêts à se lancer dans l’aventure du DTV sur support physique en France : un défi qui est loin d’être évident économiquement parlant à l’ère de la dématérialisation galopante, et étant donné les chiffres de la vidéo en chute libre depuis quelques années (merci Netflix et les téléchargements illégaux). Malheureusement, comme assez souvent avec l’éditeur, le film de Gábor Herendi est encodé en 1080i (25 fps), ce qui réduira sa durée de 2h01 au cinéma à 1h57 en Blu-ray. C’est dommage, d’autant que mis à part ce détail, l’éditeur français nous propose un Blu-ray techniquement solide : le format est respecté, le piqué précis, la définition pointue (aïe !) et les couleurs chatoient à mort. Bref, s’il n’y avait ce problème d’encodage, la galette livrée par Koba Films aurait de quoi nous enthousiasmer… Autre curiosité assez étrange : côté son, le film est proposé en DTS-HD Master Audio 5.1 et propose une spatialisation fine et puissante (tout particulièrement durant les scènes de courses bien sûr), mais le film est uniquement proposé en version française : aucune possibilité de découvrir le film dans sa langue d’origine.
Du côté des suppléments, on trouvera uniquement une poignée de bandes-annonces de films et séries disponibles chez l’éditeur Koba Films.