Kill your darlings – Obsession meurtrière
États-Unis : 2013
Titre original : Kill your darlings
Réalisateur : John Krokidas
Scénario : John Krokidas, Austin Bunn
Acteurs : Daniel Radcliffe, Dane DeHaan, Michael C. Hall
Éditeur : Metropolitan Vidéo
Durée : 1h43
Genre : Drame
Date de sortie DVD/BR : 28 septembre 2015
Allen Ginsberg, Jack Kerouac, William S. Burroughs… Ils sont les plus grands écrivains américains du 20ème siècle. Kill Your Darlings retrace l’histoire de leur rencontre et de leur révolte contre la société américaine. Au milieu d’une frénésie de fêtes, d’alcool et de passions interdites, tous ceux jeunes gens enflammés perdent peu à peu leur repère… jusqu’au meurtre…
Le film
[3/5]
Si vous aimez la Beat Generation, un mouvement littéraire et artistique né dans les années 50 aux États-Unis qui allait ébranler la société américaine dans ses certitudes avec l’aide de fougueux jeunes hommes tels que Jack Kerouac, Allen Ginsberg ou encore William S. Burroughs, vous risquez d’être intrigué par le nouveau film mettant en scène Daniel Radcliffe. Mais plutôt que de se pencher sur la découverte de certains auteurs américains majeurs du vingtième siècle dans des bouges et autres fumeries interlopes ou sur la création de ce mouvement littéraire, le film John Krokidas, secondé par Austin Bunn au scénario, s’attarde sur le récit d’un fait divers mettant en cause plusieurs auteurs liés au mouvement dans un enchainement de plus en plus rapide d’événements qui finiraient à mener à l’irréparable.
Kill your darlings met donc une série de visages connus au service d’un récit qui vous fera à coup sûr froid dans le dos. A travers un récit finalement « banal » nous démontrant une fois de plus que les plaies au cœur sont les seules qu’on ne peut pas bander, le film de Krokidas ne se gène pas pour dresser un portrait pas forcément des plus positifs de ses jeunes auteurs dans le vent, en mettant par exemple Kerouac face à ses contradictions et à ses réactions pas forcément les plus finaudes, puisqu’on le voit agir comme un lâche, voire même comme un âne après le meurtre du personnage campé par Michael C. Hall.
La reconstitution de l’époque est soignée, mais il ne s’agit pas de la force principale du film, surtout centré sur ses personnages et les liens qui se tissent entre eux. Néanmoins, si ce thriller poétique tient ses promesse quand il suit le personnage de Daniel Radcliffe traverser des périodes de doute mais se fait un peu moins convaincant durant les discussions littéraires copieusement arrosées et autres errances entre drogues et monde de la nuit. Néanmoins, remettre ces génies au niveau de simples êtres humains, dotés de leurs attributs et défauts les plus triviaux, s’échinant à ramoner la cheminée de la pensée conservatrice dominante des années 50 tout en vivant une vie des plus « normales » parallèlement était sans doute le but premier de Krokidas, dont la principale réussite est probablement qu’il prendre le spectateur par la main et le conduit là où il veut se rendre de façon subtile et fine, sans utiliser de gros sabots ou de symboles lourdingues.
Le Blu-ray
[4/5]
C’est Metropolitan Vidéo qui nous propose aujourd’hui de découvrir Kill your darlings – Obsession meurtrière sur support Blu-ray. Comme d’habitude avec l’éditeur français, le travail sur l’image et le son est littéralement irréprochable, avec un piqué précis, des couleurs et des noirs vraiment bien gérés et côté audio, comme toujours deux mixages en Haute Définition avec du DTS-HD Master Audio 5.1 dans les deux langues. Sans effets superflus, les deux mixages jouent la carte de l’ambiance mais nous proposent tout de même une spatialisation indéniable, surtout perceptible durant les passages en extérieurs.
Du côté des suppléments, l’éditeur nous propose tout d’abord une longue série de scènes coupées un peu redondantes avec le reste du métrage, les traditionnelles bandes-annonces et une brève rencontre avec Daniel Radcliffe et Dane DeHaan, au cœur de laquelle les deux acteurs échangent sur le film et sur leur expérience d’acteur sur le tournage, en évoquant par exemple la scène la plus difficile à tourner (celle de Daniel Radcliffe n’est pas forcément celle que l’on croit). On notera également la présence d’un commentaire audio non sous-titré.