Justice Society – World War II
États-Unis : 2021
Titre original : –
Réalisation : Jeff Wamester
Scénario : Meghan Fitzmartin, Jeremy Adams
Acteurs (V.O) : Stana Katic, Matt Bomer, Elysia Rotaru
Éditeur : Warner Bros.
Durée : 1h24
Genre : Animation, Super-héros
Date de sortie DVD/BR : 26 mai 2021
Alors qu’il part à toute vitesse prêter main forte lors d’une bataille inattendue à Metropolis, Flash traverse le temps et se retrouve en pleine Seconde Guerre mondiale, où il rencontre Wonder Woman et son équipe ultra-secrète, la Justice Society of America…
Le film
[3,5/5]
En plein essor depuis de nombreuses années, l’univers animé de DC Comics se permet toutes les audaces que le DCEU et Warner n’osent pas mener à terme au cinéma. Univers-concepts, mondes parallèles, voyages dans le temps… Rien ne semble arrêter la créativité des auteurs de Warner Bros. Animation et DC. Justice Society – World War II n’est ainsi pas le premier film d’’animation à s’aventurer sur Terre-2. Dans ce monde alternatif, le président Franklin Roosevelt a créé une équipe de super-héros pour combattre Hitler : la Justice Society of America.
Voilà donc une bonne occasion de réunir autour de Wonder Woman une petite brochette de personnages créés dans les années 40, et encore relativement peu connus du grand public : Hawkman, Black Canary, Hourman et Flash (version Jay Garrick). Néanmoins, on ne pourra que reconnaitre que malgré les qualités du film (surtout en termes de design et d’animation), ces personnages de super-héros de seconde main ternissent un peu l’impact qu’aurait pu avoir Justice Society – World War II si l’équipe de super-héros au cœur du métrage avait été composée de personnages connus.
On sent d’ailleurs les auteurs de Justice Society – World War II vaguement gênés aux entournures par ce handicap de taille, et au fur et à mesure que le récit évolue, on aura droit à une série d’apparitions de personnages plus connus, tels que Superman, Aquaman, Dr. Fate… Pour pallier aux carences rythmiques que ne manquent pas de créer cette série de personnages dont la personnalité et les pouvoirs sont à peine esquissés, le choix est donc fait de privilégier l’action et les rebondissements.
Les affrontements sont donc très nombreux et spectaculaires au cœur de Justice Society – World War II. Les combats contre les allemands dans les ruines d’une France occupée sont réellement impressionnants et bien menés, et le nouveau style visuel apporté à l’ensemble (avec des contours épaissis du meilleur effet, rappelant le style graphique de la série animée Archer) apporte au film une réelle et très forte personnalité. L’animation est fluide, même si certains effets peinent un peu à être rendus de manière réellement efficace (la vitesse de Flash notamment).
Pour autant, le choix de faire se dérouler l’intrigue de Justice Society – World War II durant la deuxième Guerre Mondiale pourra apparaitre comme un simple « gadget ». En effet, plutôt que d’exploiter à fond les possibilités narratives offertes par cette période, le troisième acte du film jouera en effet la carte de l’invasion de monstres géants à la Godzilla : une idée certes amusante et efficace, mais n’ayant absolument plus rien à voir avec l’idée de départ.
Quoiqu’il en soit, en dépit des possibilités peu exploités et d’une large sélection de canards boiteux en guise de héros (on pense à Hourman, qui ne dispose de pouvoirs qu’une heure par jour, ou à Black Canary, qui envoie bouler ses ennemis en faisant CUI CUI très fort), malgré l’absence d’un vrai « méchant », Justice Society – World War II reste un film d’action techniquement solide, et très divertissant dans son genre. Et dans le fond, ce n’est déjà pas mal…
Le Blu-ray
[4,5/5]
Justice Society – World War II arrive évidemment au format Blu-ray sous les couleurs de Warner Bros., et l’éditeur s’est fendu d’un bien beau travail technique : définition exemplaire, piqué précis, couleurs éclatantes, noirs d’une belle densité… Le rendu est impeccable, homogène, en tous points parfait. Côté audio, la VO est mixée en DTS-HD Master Audio 5.1 et propose une immersion totale au cœur du chaos de la guerre ; en dehors des scènes d’action, le mixage est essentiellement basé sur les voix, avec de légères touches d’ambiance, à la finesse néanmoins remarquable. Mais le tout explose surtout à nos oreilles durant quelques scènes plus spectaculaires (telles que le dernier acte du film), qui s’avèrent vraiment bluffantes. La VF quant à elle devra se contenter d’un mixage Dolby Digital 5.1, satisfaisant mais forcément un peu plus restreint.
Du côté des suppléments, Warner Bros fait très fort en nous proposant comme d’habitude une véritable kyrielle de bonus. On commencera avec un intéressant making of (30 minutes) qui prendra la forme d’une table ronde avec cinq membres de l’équipe artistique du film : le réalisateur Jeff Wamester, les producteurs Jim Krieg et Butch Lukic ainsi que les co-scénaristes de Justice Society – World War II Meghan Fitzmartin et Jeremy Adams. Ils y évoqueront avec franchise le processus de création de l’histoire et du film, ainsi que leur amour pour les personnages. On continuera avec un aperçu du prochain film d’animation DC, Batman – Un long Halloween – Première partie (10 minutes). Une poignée de membres de l’équipe du film (le scénariste Tim Sheridan, le réalisateur Chris Palmer…) nous présenteront des storyboards, quelques work-in-progress et quelques images finalisées, parfois comparées avec des planches de l’œuvre absolument géniale de Jeph Loeb et Tim Sale.
On passera un peu plus rapidement sur l’aperçu de Justice League vs Teen Titans (11 minutes) et l’aperçu de Wonder Woman – Bloodlines (10 minutes), qui sont des films déjà disponibles en France depuis longtemps. L’éditeur nous propose également dans sa traditionnelle section « archives » deux épisodes de la série animée La Ligue des justiciers, en HD et VOST. Il s’agit de l’épisode « Légende », en deux parties de 22 minutes – Saison 1, épisodes 16 et 17. Green Lantern, Flash, Martian Manhunter et Hawkgirl s’y retrouvent projetés dans une réalité alternative, au cœur de laquelle ils vont rencontrent leurs homologues, la Justice Guild of America.
Last but not least, on terminera avec le court-métrage Kamandi – The last boy on Earth (18 minutes), réalisé dans le cadre des programmes courts DC Showcase. Il s’agit d’un court vraiment très réussi, basé sur les comics du même nom créés par Jack Kirby dans les années 1970, et publiés en France chez Arédit/Artima entre 1975 et 1982. Une dystopie post-apocalyptique où l’humanité est réduite à un état presque préhistorique et doit cohabiter avec des mutants. Un spectacle enthousiasmant et visuellement époustouflant !