Test Blu-ray : Justice League

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Justice League

États-Unis, Royaume-Uni, Canada : 2017
Titre original : –
Réalisation : Zack Snyder
Scénario : Chris Terrio, Zack Snyder, Joss Whedon
Acteurs : Ben Affleck, Gal Gadot, Jason Momoa
Éditeur : Warner bros.
Durée : 2h00
Genre : Fantastique, Super-héros
Date de sortie cinéma : 15 novembre 2017
Date de sortie DVD/BR : 21 mars 2018

Après avoir retrouvé foi en l’humanité, Bruce Wayne, inspiré par l’altruisme de Superman, sollicite l’aide de sa nouvelle alliée, Diana Prince, pour affronter un ennemi plus redoutable que jamais. Ensemble, Batman et Wonder Woman ne tardent pas à recruter une équipe de méta-humains pour faire face à cette menace inédite. Pourtant, malgré la force que représente cette ligue de héros sans précédent – Batman, Wonder Woman, Aquaman, Cyborg et Flash -, il est peut-être déjà trop tard pour sauver la planète d’une attaque apocalyptique…

Le film

[3/5]

Depuis quelques années maintenant, l’univers cinématographique de Marvel ne cesse de s’étendre et de se renouveler, en surprenant même régulièrement le spectateur par le ton décomplexé de certaines œuvres ouvertement tournées vers un esprit 100% fun représentant sans conteste toute la créativité et l’imagination des équipes de la « Boite à idées ». Un peu à la traine dans le développement au cinéma et à la télévision de son « univers étendu », DC Comics, son rival de toujours semble aujourd’hui rencontrer toutes les peines du monde afin de proposer une alternative à la domination de Marvel sur le petit monde du divertissement familial.

Si plaisant soit-il (surtout pour les enfants), Justice League s’impose comme le constat irréfutable que Warner et DC Comics ont perdu pied, et ne parviennent pas (ou plus) à faire face à la déferlante Marvel, qui s’impose comme indéniablement meilleure dans tous les domaines : scénarii, effets spéciaux, personnages, ambiance générale, créativité… Jusque dans sa façon d’articuler ses personnages issus des différentes franchises, Marvel semble avoir cent coudées d’avance sur son concurrent, et le plus triste pour les fans de comic books est bien, au final, le fait que cette prise de conscience se fasse non pas réellement à la découverte de Avengers : Infinity War (qui ne sortira dans le monde entier que le mois prochain), mais bel et bien en amont, devant ce Justice League globalement mal fagotté, qui s’avère certes un petit plaisir coupable dans son genre, mais qui semble surtout avoir dix, voire même quinze ans de retard sur ses concurrents super-héroïques.

L’élément le plus décevant de Justice League est probablement l’impression diffuse de « déjà vu » qu’il procure – rien de neuf sous le soleil dans le petit monde DC Comics, aucune nouveauté, aucune surprise, le scénario se contente de recycler des éléments réchauffés piqués à droite et à gauche, de la saga Transformers aux premières incursions de Marvel au cinéma (Thor, L’incroyable Hulk, Avengers et Avengers – L’ère d’Ultron) : on aura donc droit à une menace extraterrestre à base d’artéfacts en forme de cubes de 50 centimètres censés représenter la menace ultime pour l’humanité, rapport à la forte concentration de pouvoir absolu qu’elles renferment (sic). Cette menace sera donc l’occasion pour tous les super héros de se réunir malgré leurs antagonismes plus ou moins francs, et à force de travailler les uns avec les autres et d’apprendre à raisonner en « équipe », on vous laisse deviner qui gagne à la fin.

Le tout est également saupoudré d’un esprit très 90’s, que cela soit dans la représentation d’un univers pseudo-réaliste où tous les personnages semblent dépassés par leur propre époque (on ne compte plus les pauses et atermoiements pseudo-philosophiques afin de réfléchir sur la valeur de cette humanité que nos héros s’apprêtent à sauver) ou même dans le traitement général de l’intrigue, qui nous impose en la personne de Flash un énième personnage de « sidekick » comique que l’on n’avait connu aussi agaçant depuis les « comic book movies » du milieu des années 90 (Judge Dredd, Tank girl…). C’est bien simple : un spectateur non initié n’ayant pas vu le moindre film issu de la vague de films Marvel et DC depuis vingt ans en ressortirait probablement persuadé que le genre n’a connu aucune évolution depuis cette période de tatonnements. Bien sûr, on pourra sans problème également trouver des exemples de ces facilités narratives dans de nombreux films Marvel ; néanmoins, le problème est bel et bien que Justice League contient en gros à peu près tous les écueils qui affaiblissent le genre, et le tout n’est jamais réellement contrebalancé par des éléments positifs ou originaux qui permettraient aux plus de douze ans d’y trouver leur compte.

Bien sûr, beaucoup des spectateurs découvrant le film aujourd’hui sont parfaitement conscients des multiples problèmes ayant secoué de l’intérieur la production de Justice League : le réalisateur et co-scénariste Zack Snyder, anéanti par le suicide de sa fille, a en effet quitté le navire en laissant Joss Whedon aux commandes. Ainsi, de nombreuses scènes –dont certaines étaient en partie visibles dans les bandes-annonces ayant servi à la promotion du film– semblent avoir purement et simplement disparu du montage final. De la même façon, l’idée d’introduire de but en blanc trois nouveaux personnages (Flash, Aquaman et Cyborg) sans avoir préalablement pris soin de les faire un peu « vivre » auparavant dans des films les mettant en scène en solo a tout du parti pris très casse-gueule, d’autant que Justice League ne dure « que » deux heures. Passées ces présentations somme toute lapidaires, il semble aujourd’hui bien difficile pour DC de parvenir à les faire exister indépendamment dans des films autonomes ; si l’on attend énormément du Aquaman de James Wan prévu pour une sortie en fin d’année, on se demande si les films consacrés aux personnages de Flash et Cyborg ne passeront pas purement et simplement à la trappe si les résultats au box-office international du film mettant en scène le personnage incarné par Jason Momoa s’avéraient aussi décevants que ceux de Justice League.

Néanmoins, et derrière son aspect un poil « brouillon » (probablement lié au fait que le film enquille durant sa première moitié une longue série de scènes d’exposition plus ou moins habilement liées entre elles), Justice League procurera sans doute beaucoup de plaisir aux fans de l’écurie DC Comics et, globalement, au public familial en quête de dépaysement et de divertissement bon enfant. Car quand débarque enfin la deuxième partie du film, très généreuse en action, et malgré une série de rebondissements prévisibles, on ne pourra que se rendre à l’évidence quant au potentiel de cette équipe de superhéros en termes de blockbuster détruisant tout sur son passage, et le film de nous en mettre plein les yeux (et les oreilles). L’honneur est sauf, donc !

Le Blu-ray

[4,5/5]

C’est bien sûr sous les couleurs de Warner bros. que débarque aujourd’hui Justice League en Blu-ray, et comme à son habitude depuis quelques années, la branche française de l’éditeur a fait le choix de privilégier les amateurs de VF en nous proposant une galette Haute Définition s’éloignant du simple « portage » du Blu-ray américain : on abordera donc d’entrée de jeu le choix de nous proposer une époustouflante version française mixée en Dolby Atmos, qui sera, faute de matériel adéquat, décodé en Dolby TrueHD 7.1 par les amplis de génération précédente. Ce mixage très riche en basses s’avère un surpuissant représentant du support, nous offrant une spatialisation en mode « ouf malade » à la fois tonitruant durant les séquences d’action et d’une épatante finesse quand la narration le demande : en deux mots, un mixage de tout premier plan, ample et spectaculaire. La version originale sera quant à elle également proposée en Dolby Atmos, mais avec un « core » simplement mixé en Dolby Digital + : immersive et spectaculaire, elle s’avère un poil moins fine que la VF, mais s’impose sans forcer non plus comme une époustouflante démonstration de force, qui devrait définitivement vous brouiller avec tout votre voisinage immédiat (ce qui, en termes de mixage multicanal, est toujours un signe de puissance et de qualité). Du côté de l’image bien sûr, on ne trouvera rien non plus à redire à l’encodage proposé par Warner, qui rend honneur à la photo 1.85 (étonnante pour un blockbuster, et pour tout dire un peu déstabilisante au début !) signée Fabian Wagner, qui remplaçait au pied levé Larry Fong, collaborateur de longue date de Zack Snyder, qui ne pouvait assurer le job suite à son engagement sur un autre projet. Comme on pouvait s’y attendre, l’image est d’une belle précision et le piqué nous propose un niveau de détail assez saisissant ; le revers de la médaille, comme sur d’autres productions DC Comics récentes (on pense surtout à Wonder Woman), est que la précision de l’ensemble donne un « coup de vieux » quasi-immédiat à certains effets spéciaux du film.

Du côté des suppléments, on retrouvera avec plaisir la richesse typique de l’interactivité made in Warner bros., avec un ensemble très complet de featurettes donnant largement la parole aux producteurs, aux représentants de chez DC Comics ainsi qu’à certains membres de l’équipe technique et du casting, le tout étant naturellement proposé en Haute Définition et VOST. On regrettera cependant qu’on n’y évoque jamais les problèmes ayant agité la production et la post-production du film.

On reviendra donc tout d’abord sur les origines de la Ligue des Justiciers dans les comics, au cinéma et dans diverses séries TV (« En route vers la justice », 14 minutes), on se concentrera ensuite sur le trio de « tête » -et de cœur- de la Ligue des Justiciers, avec un sujet revenant sur Superman, Batman et Wonder Woman (« Au cœur de la justice  », 12 minutes), puis avec un sujet sur les « nouveaux » membres de la Ligue (« Justice League : Les nouveaux héros », 12 minutes). Le grand « méchant » Steppenwolf sera également à l’honneur, avec une featurette lui étant tout spécialement consacrée (« Steppenwolf, le conquérant », 3 minutes). On poursuivra ensuite avec des sujets plus revenant plus spécifiquement sur certains aspects techniques du film, tels que les décors et autres « gadgets » de nos héros (« La technologie dans Justice League », 8 minutes) et les costumes du film, avec Michael Wilkinson (« Les costumes de la League », 10 minutes).

Last but not least, on s’attardera sur quatre analyses de scènes-clés du film (pour une durée totale d’environ 20 minutes) et surtout sur deux courtes scènes coupées s’attardant sur la « réapparition » de Superman afin de rejoindre la Ligue dans son combat contre Steppenwolf ; on notera que la scène marquant sa rencontre avec Alfred avait été aperçue dans l’une des bandes-annonces. Du beau boulot, en attendant une hypothétique « version longue » ou un « director’s cut » du film.

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