Joyeuse fin du monde
Royaume-Uni : 2021
Titre original : Silent Night
Réalisation : Camille Griffin
Scénario : Camille Griffin
Acteurs : Keira Knightley, Matthew Goode, Annabelle Wallis
Éditeur : Metropolitan Vidéo
Durée : 1h32
Genre : Comédie, Fantastique
Date de sortie DVD/BR : 23 septembre 2022
Nell et Simon ont invité leurs amis les plus proches à rejoindre leur famille pour le dîner de Noël dans leur maison idyllique perdue dans la campagne anglaise. L’occasion de se remémorer le bon vieux temps et pour certains de mettre un terme aux rancoeurs du passé. Mais derrière les rires et la gaieté, quelque chose ne va pas. Le monde extérieur fait face à une catastrophe imminente, et aucun cadeau ou repas festif ne pourra faire disparaître des esprits que l’humanité touche à sa fin…
Le film
[3,5/5]
Écrit et réalisé par l’inconnue Camille Griffin qui, après avoir passé presque vingt ans à réaliser des courts-métrages, se lance enfin dans l’aventure du long, Joyeuse fin du monde est une comédie noire s’amusant gentiment de sa nature post-pandémie. Tout cela commence dans une ambiance de réunion de famille et d’amis à la Peter’s Friends (Kenneth Branagh, 1992) ou à la Week-end en famille (Jodie Foster, 1995), et s’il n’y avait le gros indice (presque le #Spoiler) annoncé par le titre français du film, on ne soupçonnerait probablement pas la nature « fantastique » du récit avant vingt / trente minutes de métrage.
L’histoire est donc centrée autour d’une grande fête de Noël organisée par Nell et Simon (Keira Knightley et Matthew Goode) dans leur grande demeure « So British ». Famille et amis sont donc conviés autour d’un bon repas festif, et les premières séquences de Joyeuse fin du monde seront pour le spectateur l’occasion de faire la rencontre de Bella et de sa femme Alex (Lucy Punch et Kirby Howell-Baptiste), de Sandra et de son mari Tony (Annabelle Wallis et Rufus Jones), accompagnés de leur insupportable fille Kitty (Davida McKenzie), ainsi que de James et de sa jeune compagne Sophie (Sope Dirisu et Lily-Rose Depp), la jeunesse de cette dernière ayant tendance à attiser la jalousie des invitées et de la maîtresse de maison. Nell et Simon ont également trois enfants, qui auront une importance certaine sur le déroulement du récit : Art (Roman Griffin Davis) et les jumeaux Hardy et Thomas (Hardy et Gilby Griffin Davis).
Dans le premier acte de Joyeuse fin du monde, Camille Griffin s’échinera donc à nous présenter la maison et les différents personnages, à travers les interactions et les inévitables frictions qui entourent généralement ces soirées pleines de stress. Sauf que le récit nous apprendra au cours du repas que la tension palpable entre les protagonistes du récit n’est pas uniquement liée à ces retrouvailles de fin d’année : il se trouve que la planète est peu à peu en train d’être consumée par un nuage toxique géant se déplaçant sur le globe et transportant avec lui une mort certaine et douloureuse pour toute la race humaine. Pour éviter aux sujets de la Reine (qui était encore de ce monde au moment du tournage du film) de mourir dans d’atroces souffrances, le gouvernement britannique a donc pris l’initiative de distribuer des pilules censées apporter la mort d’une façon plus paisible. Et le spectateur de découvrir que la fête de fin d’année est en réalité une fête d’adieux…
Tout le sel de Joyeuse fin du monde réside dans la façon dont le film met chaque personnage face à une mort inévitable, et les réactions que cette décision induit. Bien sûr, la perspective de ne pas voir le lendemain encourage certains personnages à essayer de faire la paix avec les autres ou avec eux-mêmes – quitte à soulever des sujets qui fâchent – et les différentes discussions / disputes entre ces gens qui se pensaient proches les uns des autres est assez réjouissant, et ce même si les personnages en eux-mêmes n’ont rien de particulièrement sympathique. Cependant, tous semblent résignés à prendre la pilule, sauf Sophie, pour une raison que nous ne dévoilerons pas, ainsi que le jeune Art, qui semble bien déterminé à tenter sa chance.
Bref, autant dire que s’il n’est pas exempt de défauts, Joyeuse fin du monde s’impose néanmoins comme un film très intéressant, en plus d’être assez unique dans sa façon d’aborder le traditionnelle thématique du film de Noël. Le premier long-métrage de Camille Griffin développe ainsi une tonalité et un humour qui, certes, ne plairont sans doute pas à tout le monde, mais l’ensemble pourrait bien se révéler assez déchirant dans sa dernière partie si cette réunion de famille sans lendemain est parvenue à trouver le chemin de votre cœur.
Le Blu-ray
[4/5]
Depuis l’avènement de Netflix, le « Direct To Video » a quasiment disparu, et c’est une grande chance de pouvoir encore compter sur Metropolitan Vidéo pour nous proposer une petite sélection mensuelle de films n’ayant pas eu la chance de passer par la case « cinéma » en France. Ce mois-ci, c’est donc à Joyeuse fin du monde de sortir au format Blu-ray, sous les couleurs de Metropolitan Vidéo. Bien conscient du potentiel et de la qualité de son film, l’éditeur a soigné cette édition Haute-Définition, quasiment irréprochable : la définition est sans accroc, le piqué d’une précision à tomber, les couleurs éclatantes et le niveau de détail excellent. Tout juste pourra-t-on pointer du doigt une gestion des scènes nocturnes ou en basse lumière pas toujours au top, mais le rendu général est assurément efficace. Côté son, le constat est le même : la spatialisation est dynamique, enveloppante et très efficace. Comme d’habitude, Metro nous propose un mixage DTS-HD Master Audio 5.1 littéralement bluffant, que cela soit en VF ou en VO, surtout dans le dernier tiers du métrage. Bref, rien à redire niveau image et son ; comme à son habitude, Metropolitan fait le boulot, et le fait bien…
Du côté des suppléments, en plus de la bande-annonce de L’internat en avant-programme (un DTV absolument grandiose dont on vous avait parlé il y a quatre ans), on trouvera tout d’abord une série de scènes coupées et/ou alternatives (14 minutes). Ces scènes sont, comme le reste du film, essentiellement centrées sur les personnages : la relation entre Bella et Alex sera un peu approfondie, on aura droit à un deuxième appel FaceTime des personnages vers le monde extérieur (même si la scène est sympa, tout était dit avec l’appel à la mère de Nell conservé dans le film, et on peut comprendre la volonté de Camille Griffin de couper ce deuxième appel qui faisait un peu doublon), à une conversation sur l’oreiller avec James et Sophie, et à une scène rallongée censée nous montrer les failles et l’humanité de Sandra. On continuera ensuite avec trois fins alternatives (9 minutes), qui démarrent toutes sur le même plan et diffèrent un peu les unes des autres dans leur tonalité.