Jackals
États-Unis : 2017
Titre original : –
Réalisation : Kevin Greutert
Scénario : Jared Rivet
Acteurs : Stephen Dorff, Deborah Kara Unger, Johnathon Schaech
Éditeur : Metropolitan Vidéo
Durée : 1h25
Genre : Thriller, Horreur
Date de sortie DVD/BR : 2 janvier 2019
Dans les années 1980, Jimmy Levine est un psychologue spécialisé dans l’aide aux victimes de sectes. Il est engagé par une famille dont le fils est sous l’emprise d’un culte satanique pour sauver leur enfant. Levine parvient à le récupérer mais les membres du culte sont bien décidés à le reprendre. Pour cela, ils sont prêts à tout…
Le film
[4/5]
Avant de passer à la réalisation sous la houlette de Jason Blum (pour lequel il signerait les très carrés Saw VI, Saw VII et Jessabelle), Kevin Greutert était monteur, et avait fait ses armes non seulement sur les cinq premiers films de la saga Saw, mais également sur le très intéressant « home invasion » The strangers (Bryan Bertino, 2008). Son arrivée aux commandes de Jackals en 2017 avait donc finalement quelque-chose de naturel, comme s’il s’agissait là d’une façon de « boucler la boucle » et de donner « sa » vision du genre.
Court, tendu, linéaire, ne concédant à donner la parole à ses personnages que pour expliquer la façon dont la famille que l’on suit à l’écran s’est lentement mais irrémédiablement effondrée, Jackals donne ouvertement au spectateur ce qu’il est venu voir : un petit groupe de personnages aux prises avec des loups, des assassins derrière leur porte. Ni plus ni moins. On ne trouvera dans le film ni la distance ni l’humour noir qui l’on pouvait trouver au cœur d’un film tel que You’re next, par exemple : ici, on n’est pas là pour rigoler. Et de façon finalement assez inattendue, Kevin Greutert signe là ce qui s’impose de loin comme son meilleur film à date.
Efficace, extrêmement violent, riche d’une photographie littéralement sublime et d’un scénario plutôt solide signé Jared Rivet, Jackals tient la route, impose ses personnages et ses idées sur un rythme soutenu, alternant les moments de calme et de terreur pure. Le motif archi-rebattu du huis-clos dans la cabane en forêt est étonnamment bien exploité et les personnages, autant que leurs décisions, restent toujours logiques et crédibles. Si l’idée de la secte n’a rien de foncièrement révolutionnaire, l’idée de faire du personnage (un temps) principal un « déprogrammeur » déterminé à débarrasser son jeune otage de son conditionnement psychologique est en revanche très original et assez inédit. Le tout est également plutôt bien servi par une brochette d’acteurs solides, composée pour l’essentiel de trois anciennes gloires des années 90 : Stephen Dorff (Blade), Deborah Kara Unger (Crash) et Johnathon Schaech (Doom Generation). A leurs côtés, on trouvera également quelques représentants de la jeune génération, tels que Chelsea Ricketts, découverte en 2007 dans l’excellent Missionary man (écrit, réalisé et interprété par l’immense Dolph Lundgren), et qui incarne ici une jeune fille de 17 ans, alors qu’elle en avait 28 au moment du tournage.
Le Blu-ray
[4/5]
La photo du film étant superbe, le Blu-ray de Jackals édité par Metropolitan Vidéo fait littéralement des miracles. L’image est d’une précision et d’une limpidité extraordinaire, les couleurs et surtout la gestion des noirs (le film se déroule essentiellement de nuit) en envoient plein les mirettes, et les contrastes sont d’une solidité à toute épreuve. L’ensemble est d’une précision de tous les instants, on est vraiment en présence d’un très beau Blu-ray. Côté son, VF et VO sont mixées en DTS-HD Master Audio 5.1 et nous proposent une immersion mémorable au cœur du film, ample et riche d’une spatialisation souvent assez spectaculaire.
La section suppléments contient, outre les traditionnelles bandes-annonces éditeur, un court making of (une douzaine de minutes) donnant la parole aux acteurs, mais également à Kevin Greutert et à son scénariste Jared Rivet. Tout cela sent certes l’autosatisfaction, mais les propos des intervenants sont souvent assez judicieux et intéressants.