Test Blu-ray : Immaculée

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Immaculée

États-Unis, Italie : 2024
Titre original : Immaculate
Réalisation : Michael Mohan
Scénario : Andrew Lobel
Acteurs : Sydney Sweeney, Álvaro Morte, Simona Tabasco
Éditeur : Metropolitan Vidéo
Durée : 1h29
Genre : Fantastique
Date de sortie cinéma : 20 mars 2024
Date de sortie DVD/BR : 23 août 2024

Cecilia, une jeune religieuse américaine, s’installe dans un couvent isolé de la campagne italienne. L’accueil est chaleureux, mais rapidement Cecilia comprend que sa nouvelle demeure abrite un sinistre secret et que des choses terribles s’y produisent…

Le film

[3,5/5]

Dérivé de la saga Conjuring, le film de Corin Hardy La Nonne semble avoir remué quelque-chose du côté des amateurs de cinéma fantastique et/ou horrifique, au point d’avoir créé un mini-revival de la Nunsploitation. Ayant connu son heure de gloire dans la première moitié des années 70, ce sous-genre du cinéma d’horreur impliquait – comme son appellation l’indique – la présence de nonnes, de « bonnes sœurs » chrétiennes résidant dans un couvent. Ces deux dernières années, on a vu passer pas mal de bonnes sœurs sur nos écrans, dans des films tels que La Proie du Diable, La Nonne : La Malédiction de Sainte-Lucie, Consecration, Les Ordres du mal, La Malédiction : L’origine et celui qui nous intéresse aujourd’hui, Immaculée.

Le scénario d’Immaculée est signé Andrew Lobel ; il s’agit de son premier script, mais le commentaire audio du réalisateur Michael Mohan nous apprend qu’il s’agit d’un projet remontant à dix ans en arrière. En effet, en 2014, alors qu’elle était âgée de 17 ans, Sydney Sweeney avait auditionné pour ce film, mais le projet avait capoté. Des années plus tard, comme on n’est jamais mieux servi que par soi-même, elle a repris à son compte la caquette de productrice, a recontacté le scénariste, acquis les droits et révisé le scénario, engagé un réalisateur, et trouvé des financiers pour monter le film. Il s’agit donc d’un projet clairement porté par son actrice principale, ce qui expliquera sans doute également l’omniprésence de la jeune femme à l’écran, ainsi que l’impression diffuse, lors de certaines séquences, d’assister à une « bande démo » consacrée à son indéniable talent de comédienne.

Pour le reste, Immaculée suit les rails bien balisés du cinéma d’horreur indépendant : l’idée ici n’est certes pas de créer des concepts nouveaux ou d’explorer des territoires vierges, mais simplement de créer un bon divertissement évoluant dans le monde de la Nunsploitation 2.0. Le film est relativement généreux en outrances, qu’il s’agisse de « gore » ou de dérives macabres et/ou grotesques, et parvient à utiliser à bon escient les différents symboles catholiques tout au long de sa (courte) durée. La directrice photo Elisha Christian et le réalisateur Michael Mohan, avec qui Sydney Sweeney avait déjà collaboré sur le thriller érotique The Voyeurs en 2021, parviennent à insuffler de la vie, de la beauté et même une certaine classe à leur film, qui s’offre vraiment certains plans très soignés et assez superbes.

Le jeu de Sydney Sweeney est d’une intensité étonnante, et face à elle, Álvaro Morte (alias « le Professeur » dans la série La Casa de Papel) et Giuseppe Lo Piccolo forment un duo inquiétant qui fonctionne parfaitement à l’écran. Il nous faut également admettre que le film ne fait pas concessions vis-à-vis de la violence, qui tape dur dans Immaculée, et que certaines scènes vraiment « viscérales » pourront véritablement scotcher le spectateur à son siège le temps de quelques secondes.

Malheureusement, au-delà de ces quelques bonnes notes, le film de Michael Mohan n’est pas parfait pour autant, et souffre d’une absence assez notable de tension. Ainsi, si dès les premières minutes du film, on révèle au spectateur que quelque chose de mauvais se passe à l’intérieur du couvent, la suite du film fera un peu trop retomber le soufflé en se contentant d’enchaîner les séquences exploratoires et les rebondissements un peu trop attendus et sans surprises. Pour autant, Immaculée s’avère très solidement mené et relativement efficace, suivant la trajectoire de Sœur Sydney Sweeney dans son nouvel environnement ainsi qu’une petite poignée de personnages secondaires un peu trop unilatéraux pour convaincre.

Le Blu-ray

[4/5]

Après une carrière dans les salles françaises qui aura attiré un peu moins de 300.000 adolescents (dont la moitié s’est amusée à glousser en répétant le titre du film à haute voix dans les allées des multiplexes), Immaculée a fait son apparition cet été au format en Blu-ray, sous les couleurs de Metropolitan Vidéo. Comme à son habitude, l’éditeur français rend honneur aux films qu’il défend : le transfert du film est assez sublime, la photo d’Elisha Christian est magnifiquement rendue, les décors sont superbes et riches en détails, le piqué est d’une précision à couper le souffle… Un superbe Blu-ray, assurément. Côté son, Metropolitan Vidéo fait également très fort puisque le film bénéficie d’un puissant mixage DTS-HD Master Audio 5.1 à la fois en version originale ET en version française. Les deux versions s’avèrent d’un dynamisme très solide, surtout sur les jump-scares qui émaillent le film. Pour le reste, c’est du tout bon en termes de finesse, de placement des voix / des effets et de restitution des échos. Du beau travail d’encodage et de mixage donc !

Rayon suppléments, on trouvera un commentaire audio du réalisateur Michael Mohan, qui a la particularité d’avoir été enregistré avant la première présentation du film au public. Il reviendra sur l’instigatrice du projet Sydney Sweeney ainsi que sur la petite histoire autour du film, louera le talent de la comédienne, et reviendra rapidement sur les conditions de tournage du film, et surtout sur le calendrier de tournage, tellement serré qu’il a du confier la réalisation de certaines scènes à Sydney Sweeney pour gagner du temps. Il reviendra sur son regret de n’avoir pu avoir le temps d’élaborer des jump-scares un peu plus travaillés, mais défendra le fait d’avoir sciemment réalisé un film court : un film court, cela permet aux parents faisant garder leurs enfants pendant qu’ils vont au cinéma de prendre le temps de boire un verre en parlant du film avant de rentrer. Alors que s’ils vont voir Killers of the Flower Moon, ils n’ont pas le temps. CQFD. Le cinéaste reviendra également sur le talent de ses collaborateurs (Elisha Christian à la photo, Will Bates à la musique) et citera, au détour d’une séquence ou d’une autre, les films l’ayant influencés de façon consciente : L’Homme qui voulait savoir (pour les scènes dans le cercueil au début du film), Le Narcisse noir (pour les plans à l’intérieur du couvent) ou encore Mais qu’avez-vous fait à Solange ? (pour la scène de « l’interrogatoire » de Sydney Sweeney). Il nous confirmera également que la musique utilisée durant le « montage » consacré aux premières semaines de Cecilia / Sydney Sweeney en Italie est signé Bruno Nicolai, et est tirée du film La Dame rouge tua sept fois. Une référence quasi-Tarantinesque ! On terminera le tour des suppléments par une sélection de bandes-annonces (13 minutes) : celles de Immaculée, La Proie du Diable, La Maison du mal, L’Internat, Esther 2, Reality et Imaginary.

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