House of Gucci
États-Unis, Canada : 2021
Titre original : –
Réalisation : Ridley Scott
Scénario : Becky Johnston, Roberto Bentivegna
Acteurs : Lady Gaga, Adam Driver, Al Pacino
Éditeur : Universal Pictures
Durée : 2h38
Genre : Drame, Thriller
Date de sortie cinéma : 24 novembre 2021
Date de sortie DVD/BR : 24 mars 2022
L’histoire vraie de l’empire familial qui se cache derrière la célèbre marque de luxe italienne, Gucci. Sur plus de trois décennies de passions, trahisons, décadence, vengeance et finalement meurtre, le film met en scène ce que signifie un nom, ce qu’il vaut et jusqu’où une famille peut aller pour reprendre le contrôle…
Le film
[4/5]
Adapté du livre « La saga Gucci » de Sara Gay Forden, House of Gucci débute comme un polar « mafieux » des plus classiques, avec ce que le spectateur sait être le meurtre – même s’il n’est dans un premier temps pas montré à l’image – du descendant d’une grande famille italienne, les Gucci une des plus belles réussites de l’industrie du luxe. Le film continuera par la suite comme une enquête, passionnante et sérieuse, même si elle parait très à charge à l’encontre de Patrizia Reggiani, qui fut condamnée en 1998 pour avoir commandité le meurtre de son mari, crime qui fut jugé lors d’un procès suivi de près par le public italien.
Bénéficiant de l’expertise et du professionnalisme sans faille de Ridley Scott derrière la caméra, House of Gucci ne révolutionne en rien le genre qu’il aborde : il suivra en effet les affres et les coups bas prenant place au cœur d’une dynastie italienne, avec ce que ce genre d’intrigue implique d’échecs, de luttes, de réussite, de guerres familiales intestines et d’amours clandestines et contrariées, qui parviennent sans peine à conférer à cette « épopée » familiale un goût de soufre très luxe et jet-set. Ridley Scott nous plonge dans cet univers avec l’œil qu’on lui connaît depuis de nombreuses années, développant un souci du détail, du rythme et de la narration assez remarquable, et ce même si le film dans son ensemble suit une évolution finalement assez routinière.
Ainsi, ce qui fera le prix et la grandeur de House of Gucci ne se situe pas dans son histoire, mais bel et bien dans le soin apporté par le cinéaste à nous présenter des personnages particulièrement attachants et bien interprétés. A ce titre, dans les deux rôles principaux, Lady Gaga et Adam Driver nous livrent des performances approfondies et convaincantes. L’essentiel des éléments les plus dramatiques de l’histoire des Gucci seront probablement familiers à tous les spectateurs ayant une connaissance même superficielle des événements s’étant déroulés dans le clan, et rien dans la façon dont Ridley Scott construit son récit ne nous paraîtra finalement très surprenant. Pour autant, la plus grande réussite de House of Gucci se situe dans le regard porté par le cinéaste sur la nature humaine, et ce sont finalement bel et bien ses acteurs qui parviendront à conférer au film toute sa profondeur : au-delà de tous les efforts déployés par le cinéaste pour dynamiser son récit, ce sont eux qui donneront à cette saga d’affaires familiales toute sa saveur et son impact.
Bien sûr, le personnage central de House of Gucci est incontestablement celui de Patrizia Reggiani, incarnée par Lady Gaga. Elle est l’outsider qui se fraie un chemin dans cet empire de la mode, la manipulatrice qui utilisera son corps et son intelligence pour mener Gucci vers le sommet, avant de dégringoler aux côtés du reste du clan, plongé dans l’autodestruction. Sa performance est d’une richesse incroyable, et s’avère dotée d’une intensité, d’une profondeur et d’une intelligence qui permettront à l’intrigue de se construire intégralement autour d’elle, alors qu’elle se bat pour réaliser ses rêves de gloire et, plus tard, tenter d’en sauver ce qu’il en reste. Son interprétation est la clé de voute de la réussite du film.
Le reste du casting de House of Gucci n’est pas en reste. Adam Driver notamment nous gratifie d’une performance de haut niveau, dans le rôle de l’héritier / homme d’affaires désireux de vivre sa vie à son rythme, selon ses propres règles, mais qui finira sous la pression de sa femme par devenir un autre « monstre » made in Gucci, comparable en cela à son père Rodolfo (Jeremy Irons) et son oncle Aldo (Al Pacino), les deux tyrans jusqu’ici en charge de l’entreprise familiale. A leurs côtés, on notera également la prestation de Jared Leto, qui nous livre un effort de transformation physique assez saisissant, même si l’intensité émotionnelle qu’il insuffle à son rôle flirte parfois avec le grotesque.
Le Blu-ray
[4/5]
C’est naturellement sous les couleurs de la branche française d’Universal Pictures que House of Gucci pointe aujourd’hui le bout de son nez sur galette Blu-ray : ça sera là l’occasion pour ceux qui ne l’ont pas vu au cinéma de découvrir le film, tandis que les 800.000 spectateurs français l’ayant déjà découvert dans les salles obscures à la fin de l’année dernière seront plus que probablement ravis de le revoir en Haute Définition dans la chaleur douillette de leur « Home Sweet Home ». Le spectacle est assuré, d‘autant que le rendu Haute-Définition du film de Ridley Scott a été tout particulièrement soigné, aussi bien du côté du son que de l’image. Visuellement, cette édition nous propose une véritable claque visuelle, avec une présentation particulièrement nette et précise du film, avec des couleurs qui pètent et des contrastes nickel. Le transfert 1080p de House of Gucci est en effet bluffant de précision, avec un piqué et un niveau de détail assez époustouflant ; les couleurs sont éclatantes (ces costumes flashy !) et naturelles, préservant pleinement l’esprit du film. Qu’il s’agisse des plans d’ensemble ou de détail, tout est parfait. Contrastes et niveaux de noirs sont également impressionnants de profondeur, et le transfert semble exempt de toute trace de bruit, fourmillements, banding ou tout autre écueil numérique. Un sans-faute donc. Côté son, la version originale nous est proposée dans un mixage DTS-HD Master Audio 7.1, la VF dans un mixage DTS-HD High Resolution Audio 7.1. Dans les deux cas, l’ampleur et le dynamisme sont au rendez-vous, le film n’étant d’ailleurs aucunement avare en passages musicaux, ces deux mixages proposent une spatialisation littéralement renversante, époustouflante, qui contribue à une immersion optimale au cœur du film.
Dans la section suppléments, on trouvera tout d’abord un making of (10 minutes), qui reviendra sur les origines du projet, sur le livre de Sara Gay Forden et le perfectionnement du scénario par Becky Johnston et Roberto Bentivegna, mais également sur la réalisation de Ridley Scott, le casting, la transformation physique de Jared Leto, etc. On continuera ensuite avec une featurette dédiée à la performance de Lady Gaga dans son rôle (6 minutes), et on terminera avec un retour sur le style visuel du film (5 minutes) : costumes, maquillages, bijoux, photographie…