Test Blu-ray : His dark materials – À la croisée des mondes – Saison 1

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His dark materials – À la croisée des mondes


Royaume-Uni, États-Unis : 2019
Titre original : His dark materials
Créateur : Philip Pullman
Acteurs : Dafne Keen, Kit Connor, James McAvoy
Éditeur : HBO
Durée : 7h20 environ
Genre : Série TV, Fantastique
Date de sortie DVD/BR : 2 septembre 2020

Adaptée des romans éponymes de Philip Pullman, la série se situe dans un monde dominé par le Magisterium, un organisme gouvernemental régi par l’Église. Dans cet univers fantastique, chaque être humain possède un Daemon, sorte de créature représentant notre âme et conscience sous forme animale. Lyra, une jeune orpheline rebelle, vit à Jordan College, un des établissements de l’Université d’Oxford. Lorsque son meilleur ami disparait, Lyra décide de partir à sa recherche. Sa quête la mènera dans les Royaumes du Nord où elle découvrira un complot impliquant des enlèvements d’enfants et des expériences scientifiques secrètes liées à une mystérieuse particule : la Poussière…

La saison

[4/5]

Si d’aventure vous décidiez d’en apprendre un peu plus sur His dark materials, la consultation des différents sites francophones et anglophones dédiés au dernier show co-produit par HBO vous permettra de constater à quel point un gros malentendu subsiste concernant la série, qui se voit quasi-systématiquement comparée à la saga Harry Potter. « Ça ressemble trop à Harry Potter » par ci, « C’est tout pompé sur Harry Potter » par-là, et gnagnagna, et gnagnagna. Monumentale erreur.

His dark materials est en effet l’adaptation d’une trilogie de romans jeunesse publiés en France sous le titre « À la croisée des mondes ». Il s’agit d’une œuvre écrite par le romancier britannique Philip Pullman entre 1995 et 2000. Les plus attentifs l’auront tout de suite remarqué : la saga créée par Philip Pullman précède donc de deux ans la sortie du premier tome de la saga consacrée par J.K. Rowling au petit sorcier de Poudlard. Il est donc incorrect d’affirmer que His dark materials ressemble à Harry Potter : dans l’absolu, cela serait plutôt Harry Potter qui ressemble à His dark materials !

On admettra cependant tout de même qu’il est vrai que formellement autant que thématiquement, His dark materials est une série qui appelle les comparaisons hâtives. Alors allons-y gaiement, et comparons arbitrairement ! Le récit imaginé par Philip Pullman en 1995 est une histoire de « coming of age » par le biais de l’imaginaire. Le fantastique / la fantasy et les récits de « coming of age » font en effet généralement plutôt bon ménage. Le fameux passage à l’âge adulte, la découverte et la notion d’acceptation de soi demeurent, pour tout un chacun, forcément toujours un peu nimbés de mystères en tous genres, et le fait de les illustrer au cinéma en ayant recours à des symboles allant chercher du côté du surnaturel est une idée non seulement habile, mais également pleine de poésie.

Et puisqu’on évoque les adaptations de « romans jeunesse », il est tout de même indéniable que His dark materials s’avère bien plus singulier et ambitieux que la grande majorité des fresques épiques de coming of age auxquelles nous avons été confrontés ces dix / quinze dernières années, des derniers films de la saga Harry Potter aux Hunger games en passant par Narnia ou… Hé bien, À la croisée des mondes – La boussole d’or, le film que tout le monde ou presque a oublié, sorti en 2007, qui devait à l’origine compter deux suites mais qui ont finalement été annulées suite à l’échec du premier épisode au box-office.

Formellement et narrativement très supérieure à son modèle de cinéma, cette relecture en huit épisodes du premier roman – initiée par Philip Pullman lui-même et écrite par Jack Thorne – renoue avec l’humour et le souffle épique un peu laissés de côté par le film de 2007. Du côté des interprètes, on perd donc quelques acteurs de qualité (Nicole Kidman, Sam Elliott) pour en retrouver d’autres (Dafne Keen, James MacAvoy). Les effets spéciaux sont réussis, et surtout, la série pourra étonner par sa noirceur et ses excès, inhabituels dans ce genre de production ultra-calibrée. Ainsi, la violence ou le côté volontiers effrayant de certains passages et/ou rebondissements parviendront ici ou là à nous faire lever le sourcil d’étonnement.

Bref, autant dire que l’on attend la deuxième saison de His dark materials en trépignant d’impatience ! La série est produite par New Line Cinema et Bad Wolf pour la chaîne britannique BBC One. HBO qui coproduit la série assure la diffusion américaine ainsi que sa distribution internationale. Cette implication dans His dark materials dénote probablement d’une volonté de la part de HBO de créer une série destinée à un public plus familial que les show ayant jusqu’ici fait la gloire du network américain.

Le Blu-ray

[4/5]

À série magique, galette Haute-Définition magique. On aurait du s’en douter : le coffret Blu-ray de la première saison de His dark materials édité par HBO s’offre un transfert 1080p tout simplement époustouflant, proposant une image toujours maîtrisée malgré les très nombreuses scènes nocturnes, et un piqué d’une précision chirurgicale (comme ils le disent dans Les années Laser). Les couleurs sont explosives, les contrastes au taquet, la profondeur de champ redoutable… Bref, en deux mots comme en cent, ça dépouille la schneck à la harissa (comme ils ne le disent pas dans Les années Laser), et les fans de la série de romans de Philip Pullman – ainsi que les autres – seront assurément aux anges. Côté son, la VO est proposée dans un flamboyant mixage DTS-HD Master Audio 5.1, agressif et dynamique comme il le faut, et déployant des basses absolument tonitruantes, surtout lors des passages les plus impressionnants de la saison. La version française proposée en Dolby Digital 5.1 est naturellement en deçà de sa grande sœur niveau spectacle et intensité, mais s’avère suffisamment dynamique pour flatter les oreilles des amateurs de VF.

En plus des huit épisodes de la saison, l’éditeur HBO nous propose une belle brochette de featurettes, proposées en Haute-Définition et VOST, un large éventail de suppléments, tous très intéressants même s’ils ne dépassent pas systématiquement le cadre du simple petit sujet promotionnel. On aura donc droit sur le premier disque du coffret à une série de featurettes revenant sur les acteurs et leurs personnages (14 minutes), les animaux (4 minutes), les costumes (3 minutes), les décors (6 minutes) ou encore le travail d’adaptation (4 minutes). Sur le deuxième Blu-ray, on trouvera un making of plus étoffé et intéressant (32 minutes) qui nous proposera, malgré quelques redondances, un regard relativement complet sur la production de la série.

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