Test Blu-ray : Hellraiser – La trilogie

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La saga cinématographique Hellraiser est complètement vampirisée par l’image de Pinhead, le chef charismatique des « cénobites », portiers de l’Enfer à tendance sado-maso qui hantent le film de Clive Barker. Il faut dire aussi que l’image de ce personnage menaçant vêtu de cuir, arborant un crâne et un visage entièrement recouvert de clous a durablement marqué les mémoires : le cliché d’exploitation imaginé par Clive Barker pour illustrer l’affiche de son premier film sera d’ailleurs recyclée sur quasiment toutes les affiches des films de la saga, et illustre aujourd’hui le coffret Blu-ray Hellraiser – La trilogie ou Hellraiser : Trilogy I-II-III édité par ESC Éditions en association avec L’Atelier d’images.

Au fil des années, Pinhead est même devenu une véritable icône incontournable de la culture populaire, dépassant même la notoriété de la franchise Hellraiser. Ainsi, Pinhead apparaît non seulement dans d’autres romans de Clive Barker, mais également dans une profusion de produits dérivés, allant de la bande dessinée au jeu vidéo en passant bien sûr par les jouets et figurines ou l’industrie textile : on ne compte plus les T-Shirts, hoodies, casquettes et même le linge pour bébé aux couleurs du personnage à la tête de clous. Le personnage de Pinhead, incarné à l’écran par Doug Bradley dans les huit premiers films de la série, représente donc de façon percutante la « marque » Hellraiser, mais son rayonnement va bien au-delà de la simple série de films.

Cela pourra paraître un poil paradoxal, dans le sens où Pinhead et ses fameux cénobites n’apparaissaient finalement que très peu dans le premier Hellraiser : ils constituaient un élément pictural non négligeable du film, mais il ne s’agissait que d’un élément parmi d’autres au cœur de l’univers foisonnant et trouble créé par Barker dans son premier film. Cela peut donc prêter à sourire, mais on notera tout de même que cette orientation ou réorientation autour d’un personnage charismatique est une des caractéristiques marquantes de quelques-uns des grands « boogeymen » du cinéma fantastique ayant profondément marqué de leur empreinte la culture populaire. Ainsi, le fameux Jason Voorhees, tueur à la machette et au masque de hockey, n’apparaissait en tant que tel que dans le deuxième film de la saga Vendredi 13, et commençait seulement à arborer son masque dans le troisième opus. Même constat pour Freddy Krueger, qui n’était pas au centre des Griffes de la nuit, mais qui deviendrait le véritable héros de la saga à partir du deuxième film, d’ailleurs intitulé La revanche de Freddy.

Hellraiser : Le pacte

Royaume-Uni : 1987
Titre original : Hellraiser
Réalisation : Clive Barker
Scénario : Clive Barker
Acteurs : Andrew Robinson, Clare Higgins, Ashley Laurence
Éditeur : ESC Éditions / L’atelier d’images
Durée : 1h34
Genre : Horreur
Date de sortie cinéma : 24 février 1988
Date de sortie DVD/BR : 4 septembre 2018

En possession d’une boîte à énigmes, le dépravé Frank Cotton amène à lui les Cénobites, créatures de l’au-delà qui le mettent au supplice de souffrances infinies. De retour du royaume des morts, il reprend peu à peu forme humaine grâce à sa maîtresse et belle-soeur, Julia, prête à toutes les abominations par amour pour lui…

Hellraiser II : Les écorchés

Royaume-Uni, États-Unis : 1988
Titre original : Hellbound – Hellraiser II
Réalisation : Tony Randel
Scénario : Peter Atkins
Acteurs : Clare Higgins, Ashley Laurence, Kenneth Cranham
Éditeur : ESC Éditions / L’atelier d’images
Durée : 1h37
Genre : Horreur
Date de sortie cinéma : 5 juillet 1989
Date de sortie DVD/BR : 5 septembre 2018

Bien qu’elle ait survécu aux Cénobites, Kirsty Cotton se retrouve internée dans un hôpital psychiatrique dont le responsable, le Dr Channard, se livre à de cruelles expériences, dans l’espoir de percer les secrets de l’autre monde. Il y réussit si bien qu’il ressuscite Julia Cotton qui, aux enfers, règne en maîtresse absolue…

Hellraiser III

Royaume-Uni, États-Unis : 1972
Titre original : Tales from the crypt
Réalisation : Anthony Hickox
Scénario : Peter Atkins
Acteurs : Doug Bradley, Terry Farrell, Paula Marshall
Éditeur : ESC Éditions / L’atelier d’images
Durée : 1h33
Genre : Fantastique, Horreur
Date de sortie DVD/BR : 5 septembre 2018

Chef des Cénobites, Pinhead s’arrache à sa prison, un totem qu’expose Monroe dans l’antichambre de son night-club. Après avoir fait de nouveaux adeptes et pris le dessus sur son sauveur, Pinhead affronte un adversaire inattendu et redoutable : l’homme qu’il fût avant de vendre son âme au diable et de basculer dans les ténèbres…

Les films

[4/5]

Mais au cœur du petit monde des boogeymen célèbres, Hellraiser fait tout de même figure de cas à part. Dans ce film, né de la frustration de Clive Barker de voir ses mots et ses idées mis en images au cinéma de façon peu satisfaisante (Transmutations et Rawhead Rex, réalisés en 1985 et 1986 par George Pavlou), le romancier / cinéaste déploie un réel savoir-faire afin de construire à l’écran un univers certes un peu hermétique – voire même vaguement confus – mais cohérent et par bien des aspects absolument fascinant. De plus, Hellraiser dénote d’une volonté très nette de se démarquer de toute la production fantastico-horrifique de l’époque, par le recours à une atmosphère « adulte », qui se révèlera rapidement d’une noirceur surprenante. Les deux personnages tirant leur épingle du jeu, Frank (Sean Chapman) et Julia (Clare Higgins), sont en effet deux individus retors, pervers, et leur personnalité vénéneuse déteint sur le film dans sa globalité. Très graphique, le film dénote indéniablement d’un incroyable sens de l’image de la part de Clive Barker, qui multiplie les effets gores, les gros plans et autres inserts bien dégueulbifs – il n’épargne par exemple jamais au spectateur l’image des lames et autres hameçons qui s’enfoncent sous la peau des victimes, la déchirant à la façon d’un puzzle peu ragoutant.

Refusant tout humour et tout second degré au cœur de son bébé, Barker impose d’emblée avec Hellraiser sa volonté claire et manifeste de repousser les limites de l’horreur, de jouer avec les nerfs et les tripes du spectateur afin de lui offrir un vrai spectacle gore rendant un hommage appuyé au « Grand guignol », ayant fait les beaux jours du théâtre parisien du 20 de la rue Chaptal durant l’entre-deux guerres. Le théâtre montmartrois du « Grand-Guignol » proposait en effet des représentations de pièces d’épouvante mettant en scène, à grands renforts d’effets spéciaux, des situations macabres, sanguinolentes, exagérées. Avec son intrigue resserrée autour d’un seul lieu (on ne quitte quasiment jamais la maison de la famille Cotton) et son nombre très restreint de personnages, Hellraiser s’impose comme une œuvre résolument flippante, malaisante, sentant le souffre autant que le sexe. Cette impression d’étouffement glauque est encore multipliée par le score incroyable de Christopher Young, aussi simple qu’angoissant.

Ainsi, que l’on adhère ou pas à l’univers imposé au forceps par Clive Barker dans Hellraiser, il faut reconnaître qu’on a bel et bien devant les yeux un film unique, à la violence tellement exacerbée et aux thématiques si profondément adultes que l’on se dit qu’il serait absolument impossible de le réaliser de nos jours à l’identique, du moins dans le circuit « traditionnel » des films écrits et réalisés pour une exploitation dans les salles obscures.

Aussi étonnant que cela puisse paraître aujourd’hui, Hellraiser II : Les écorchés est également sorti dans les salles françaises en 1989, réunissant un peu plus de 100.000 adeptes de l’univers créé par Clive Barker. Le hic, c’est que le film de Tony Randel a été distribué dans l’hexagone dans une version raccourcie de presque un quart d’heure et censurée de ses plans les plus craspec. De fait, s’il s’agit d’un film relativement méconnu en France dans sa version intégrale, la qualité principale du film reste la même : celle d’emporter le spectateur avec lui dans un univers où plus aucun repère rationnel n’est possible. Tony Randel et son scénariste Peter Atkins (ami d’enfance de Clive Barker) y déploient en effet et sur un rythme soutenu une intrigue volontiers décousue, voire absconse, évoluant selon une logique de rêve –ou plutôt de cauchemar– éveillé. Si la cohérence et la continuité narrative semblent certes être le cadet des soucis des auteurs du film, l’intrigue évolue tout de même bon gré mal gré en suivant un fil ténu mais assez fascinant, rythmé par des visions dantesques et bien évidemment aussi gerbantes et grand-guignolesques que celles présentes au cœur du film inaugural. De plus, Hellraiser II : Les écorchés se montre rapidement capable de faire évoluer de nombreux éléments sous-exploités au cœur du premier film.

Ainsi, Hellraiser II : Les écorchés choisit de s’attarder un peu d’avantage sur les cénobites, évoquant largement leurs origines, leur rôle de « passeurs » et la signification symbolique de leur présence ; la mythologie autour du « cube » s’étoffe également de façon assez considérable. Parallèlement, le film aborde les notions d’enfer et de paradis d’une manière inédite, et explore de nouveaux enjeux narratifs, notamment sur les relations entre Kristy, sa mère naturelle et Frank. Visuellement, le film prend des allures de poème macabre, presque abstrait par moments, et dénote surtout d’une ambition formelle et picturale assez impressionnante, notamment dans l’exploration de décors littéralement superbes, matte-paintings faits d’images composites et baroques.

Bref, Hellraiser II : Les écorchés ne souffre pas tellement de la comparaison avec le film matriciel signé Barker, tant la maîtrise technique et artistique de la chose est flagrante. On pourra même considérer que derrière ses atours vicieux, sombres et volontiers extrêmes, le film de Tony Randel surpasse même son prédécesseur sur de nombreux points. Clive Barker lui-même n’a jamais caché son enthousiasme vis-à-vis du film, déclarant à sa sortie : « Voici un phénomène extraordinaire : dès que l’on crée une histoire ou une image qui trouve la faveur du public, on la perd. Elle vous quitte, la petite salope ; elle devient la propriété des fans. Ce sont eux qui élaborent leur propre mythologie autour d’elle ; eux qui conçoivent des suites et des prologues ; eux qui vous signalent les points faibles de votre récit. Il n’existe pas de plus beau compliment à mes yeux. (…) Après Hellraiser : Le pacte est venu Hellraiser II : Les écorchés, dans lequel le scénariste Peter Atkins et le réalisateur Tony Randel ont tissé leur propre suite à partir du premier épisode. Ce n’était pas le film que j’aurais tourné, mais il était extrêmement intéressant de voir comment d’autres esprits et d’autres talents traitaient ces idées ; comment ils exploraient des prolongements que je n’avais même pas envisagés lorsque j’avais pris la plume. (…) Mais je suis néanmoins très fier. Pas seulement parce que des créateurs aussi doués ont été suffisamment séduits par les concepts de Hellraiser pour prolonger son univers fictif avec leurs propres récits, mais parce que – voyez ! – ce salaud de petit film que j’ai tourné a désormais sa propre vie. »

Les choses se gâtent un peu en 1992 quand Dimension Films, flairant la bonne franchise culte en devenir, met son nez dans les affaires jusqu’ici plutôt rondement menées par Clive Barker et le scénariste Peter Atkins. Hellraiser III marque donc un tournant dans la franchise à Pinhead, à tous les niveaux : l’intrigue est recentrée autour du personnage de Pinhead, le scénario aborde le « mythe » sous un angle franchement incongru, et l’ambition cinématographique qui faisait la force des deux premiers films semble nettement revue à la baisse. Finies les ambiances gothiques et l’esthétique baroque, place à une mise en forme contemporaine typique des années 90, dynamique et très orientée « série B ». C’est certes efficacement réalisé, mais l’esthétique générale se calque sur l’air du temps ; ainsi, visuellement, le film en rappelle beaucoup d’autres, et évoque par moments la série Les contes de la crypte.

L’autre problème d’Hellraiser III, c’est que devant la popularité grandissante du personnage de Pinhead, Peter Atkins fait donc le choix de recentrer le récit autour de ce dernier. Mais il opère également un glissement narratif du point de vue de son « rôle » dans la saga : dans les deux premiers films, Pinhead dévoilait sa nature d’émissaire de l’enfer. La relation des cénobites avec les détenteurs des boites de Lemarchand était clairement établie : ils intervenaient en réponse à un désir, un appel exprimé par le biais des boites. Ainsi, la personnalité de Pinhead était trouble, mais pas foncièrement négative ; en tant que passeur, il était surtout le synonyme d’un danger encore plus grand pour quiconque avait fait le choix de faire appel à lui. Dans le film d’Anthony Hickox (honnête artisan de la série B des années 90, à qui l’on doit notamment l’excellent Warlock II), la donne a changé : Pinhead manipule son monde afin de se libérer du pilier des âmes, crée quelques cénobites dans un boite de nuit et s’en va trucider son monde à travers la ville. Sacrifiés sur l’autel du « fun » et du bon mot, ces personnages en deviennent finalement de simples boogeymen typiques du cinéma fantastique, le dernier tiers du film prend d’ailleurs des allures de slasher, au cœur duquel ils en sont réduits à enchaîner les meurtres à la façon d’un Jason ou d’un Freddy. Dans cet état d’esprit, les cénobites se voyaient, dans les deux premiers films, condamnés à un état de souffrance éternelle, tandis que leur métamorphose dans Hellraiser III leur confère maintenant des espèces de super-pouvoirs redoutables. On a donc droit au cénobite barman, qui balance des cocktails molotov (ce dernier est d’ailleurs incarné par Peter Atkins), le cénobite caméra, qui transperce les crânes avec son super zoom, ou encore le cénobite DJ, qui envoie des CD dans les gueules. Et pour couronner le tableau, on ajoutera aussi une grosse série d’explosions en fin de métrage, ça met de la couleur.

Hellraiser III marquait donc l’entrée de la franchise dans les années 90, mais également dans une médiocrité à laquelle la série ne nous avait pas habitués jusque-là. Toutefois, on relativisera en se disant que ce spectacle était encore relativement honorable au regard de certains films appartenant à la saga Hellraiser qui seraient réalisés les années suivantes…

Le coffret Blu-ray

[5/5]

Le coffret Blu-ray Hellraiser : Trilogy I-II-III édité par ESC Éditions / L’Atelier d’images contient donc rien de moins que quatre galettes Haute Définition, ainsi qu’un riche bouquin de 152 pages exclusif à l’édition Blu-ray et intitulé « Hellraiser – Voyage au bout de l’enfer », écrit par Marc Toullec. Le tout s’affiche dans un beau boîtier Digipack quatre volets surmonté d’un étui cartonné : un packaging impeccable pour un bel objet qui ravira à coup sûr les collectionneurs et s’impose comme ce qui se fait de mieux dans l’hexagone en matière d’édition collector.

Côté Blu-ray, le coffret nous propose de découvrir ou redécouvrir les trois premiers films de la saga Hellraiser dans des masters Haute Définition assez resplendissants, affichant une définition et un niveau de détail bluffant, tout en respectant scrupuleusement la granulation d’origine de la pellicule. L’image des films étonne globalement par sa propreté et sa stabilité. Le rendu des couleurs et des contrastes semble avoir également bénéficié d’un soin tout particulier, et on redécouvre littéralement cette saga. Point de trace de DNR ou autres bidouilles numériques, on regrettera juste un grain peut-être par moments un poil trop accentué lors de certains passages nocturnes ou en basse lumière. Les trois films sont naturellement proposés en 1080p : un quasi sans faute technique qui nous incite à applaudir l’initiative d’ESC Éditions et L’atelier d’images, qui nous permettent aujourd’hui de voir ou revoir les premiers films de la saga Hellraiser dans de telles conditions.

Excellente nouvelle, Hellraiser II : Les écorchés et Hellraiser III sont tous deux disponibles dans leur version DIRECTOR’S CUT et en VOST. On notera que les séquences absentes du montage cinéma d’Hellraiser III sont intégrées mais proviennent d’une source très éloignée de la Haute Définition (format 4/3 et qualité VHS standard). Les dans des mixages DTS-HD Master Audio 5.1 clairs, équilibrés mais essentiellement frontaux, préservant bien heureusement l’esprit des films. Les versions « cinéma » des deux films sont également de la partie, mais encodées en 1080i (donc avec un cadencement à 25 images / seconde), et disponibles en VF et VOST et DTS-HD Master Audio 2.0. On notera quelques craquements disgracieux, mais dans l’ensemble, on s’en contentera parfaitement, d’autant que si l’on apprécie l’effort de l’éditeur afin de nous proposer l’édition la plus complète possible, les amateurs de la franchise Hellraiser se pencheront sans doute d’avantage sur les versions « director’s cut » que sur les versions censurées.

Du côté des suppléments, ce sont plusieurs longues heures de bonus qui sont dispatchées sur les quatre galettes HD composant le coffret. Sur le disque d’Hellraiser – Le pacte, on trouvera tout d’abord un commentaire audio de Clive Barker. Détendu, bavard, le cinéaste évoque de nombreux aspects du tournage (lieux, costumes, maquillages…), livrant au passage une poignée d’anecdotes croustillantes, notamment sur les effets spéciaux qui n’ont visiblement pas toujours fonctionné comme prévu. Il évoque également la popularité de Pinhead auprès des fans, ainsi que les aspects du film qui ont pu « vieillir ». On poursuivra avec un entretien Andrew Robinson, qui reviendra sur les deux glorieux sommets de sa carrière : ses participations à L’inspecteur Harry et à Hellraiser. On aura également droit à un entretien avec Ashley Laurence, dans lequel l’interprète de Kristy se révèle parfaitement honnête en évoquant le temps passé avec les cénobites en compagnie de Clive Barker. Elle évoque ses souvenirs du tournage ainsi que son obligation contractuelle à jouer dans les suites du film. On y apprend notamment que l’actrice peint également à ses heures perdues, laissant libre cours à son imagination et réalisant des toiles bizarres ; nous aurons le plaisir d’en découvrir quelques-unes vers la fin de la featurette. On poursuivra ensuite avec une quarantaine de minutes de sujets d’archives sur le tournage du film (interviews, matériel promotionnel…). Mais ce n’est pas terminé, puisqu’on évoquera également la musique du film dans un très intéressant entretien avec Christopher Young, qui parle de la manière dont il s’est impliqué avec Clive Barker et des idées qui l’ont aidé à concevoir cette approche symphonique restée dans toutes les mémoires. On terminera le tour de cette première galette avec une featurette intitulée « Hellraiser : Résurrection », qui nous permettra d’entendre des extraits d’entretiens avec, entre autres, Clive Barker, le concepteur des effets spéciaux Bob Keen, l’acteur Doug Bradley, Christopher Young et le maquilleur Steve Johnson, et surtout avec un très intéressant entretien croisé autour de Hellraiser – Le Pacte avec Thomas Aïdan, créateur de la revue La Septième Obsession, et Julien Maury, scénariste / réalisateur qui fut un temps attaché, avec son complice Alexandre Bustillo, à un projet de remake du film de Barker.

Sur le disque d’Hellraiser II – Les écorchés, on commencera tout d’abord également par un commentaire audio de Tony Randel et Peter Atkins, qui s’accompagnera d’environ 40 minutes d’interviews et documents promotionnels d’époque. On continuera ensuite avec « Perdus dans le labyrinthe », une featurette vintage assez amusante contenant quelques bonnes interviews avec les acteurs et l’équipe puis avec une série d’entretiens tout à fait passionnants. Dans « Les Cénobites : la patrouille des damnés », on pourra trouver plusieurs entretiens avec les Cénobites eux-mêmes : Simon Bamford, Nicholas Vince et Barbie Wilde. S’il est forcément très intéressant de les écouter évoquer leurs souvenirs du tournage, c’est aussi très amusant de voir à quoi ils ressemblaient vingt ans plus tard… sans maquillage. Puisqu’on est du côté des « méchants », on embrayera direct avec un entretien avec Kenneth Cranham, qui joue le Dr Channard dans le film. Ce dernier se remémore son travail sur le film aux côtés de Clare Higgins et des heures passées au maquillage pour le transformer en monstre. On terminera le tour des interviews avec un entretien avec le réalisateur Tony Randel, qui évoque sa carrière de metteur en scène et l’influence qu’a eu son expérience sur Hellraiser II – Les écorchés sur les films qu’il réaliserait par la suite. Assez passionnant et bourré d’anecdotes, même si certaines d’entre-elles s’avèrent redondantes avec le commentaire audio. Et comme sur la galette précédente, on se gardera pour la fin le passionnant entretien croisé autour de Hellraiser II – Les écorchés, toujours en compagnie de Thomas Aïdan et Julien Maury, auxquels viendra s’ajouter le toujours passionnant Guy Astic, directeur des éditions Rouge Profond et spécialiste français de Clive Barker.

Les suppléments du Blu-ray d’Hellraiser III seront d’ailleurs également marqués par l’omniprésence de Guy Astic, dont l’érudition illuminera deux sujets assez passionnants, même pour ceux qui émettent de grosses réserves concernant le film en lui-même. On commencera donc avec un entretien autour de Hellraiser III au cours duquel Guy Astic évoque notamment quelques pistes envisagées par Peter Atkins puis abandonnées en cours de rédaction du scénario. Ainsi, on apprend que le film de Hickox devait à la base non pas se dérouler dans une boite de nuit… mais dans un bordel ! Dans « Clive Barker : le pouvoir de l’imaginaire, l’imaginaire au pouvoir », Guy Astic livre une très riche et très intéressante présentation de l’œuvre de Clive Barker ; cette featurette apparaît comme un prolongement ou une variation sur la présentation de l’œuvre de Barker qu’il avait déjà proposée il y a quelques mois sur le Combo Blu-ray / DVD du Maître des illusions / Lord of illusions sorti chez Le chat qui fume. On terminera le tour des suppléments avec un peu moins de quarante minutes d’images du tournage et d’interviews et de documents promotionnels d’époque.

Le quatrième Blu-ray du coffret est quant à lui placé sous le signe de LEVIATHAN, le seigneur des enfers que l’on découvre dans Hellraiser II – Les écorchés. Alors, Leviathan, qu’est-ce que c’est ? Me demanderez-vous. Il s’agit en fait d’un making of rétrospectif d’une durée réellement impressionnante (quatre heures !), qui se présentera ici en trois parties – une par film. Document littéralement incontournable, réunissant une trentaine d’entretiens autour des trois premiers Hellraiser, Leviathan est constitué d’entretiens d’archives mais également d’interviews totalement inédites. Bien sûr, le documentaire se concentre sur la « petite histoire » derrière la production de chacun des films, mais reviendra également sur le statut de « culte » de la saga, sur certaines thématiques et sur son « héritage » plusieurs décennies plus tard. Les propos de Doug Bradley en particulier sont intéressants et précieux, dans le sens où il est le seul à avoir contribué au développement et à l’évolution de la franchise en incarnant Pinhead pendant près de 20 ans, de 1987 à 2005. Mais ce n’est pas encore tout à fait terminé, puisque le Blu-ray recèle encore un bonus supplémentaire : un sujet consacré à Simon Sayce, le concepteur de la boite de Lemarchand, malheureusement décédé en 2017.

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