Guardians
Russie : 2017
Titre original : Zashchitniki
Réalisateur : Sarik Andreasyan
Scénario : Andrey Gavrilov
Acteurs : Anton Pampushnyy, Sanjar Madi, Sebastien Sisak
Éditeur : Wild Side Vidéo
Durée : 1h29
Genre : Action, Science-Fiction
Date de sortie DVD/BR : 26 juillet 2017
Durant la Guerre Froide, une organisation secrète nommée « Patriot » réalise des expériences génétiques sur des cobayes humains pour créer une armée de super-héros. 30 ans plus tard, un ennemi surpuissant aux pouvoirs mystérieux surgit avec un seul objectif : contrôler le monde. Toutes ces années, ces surhumains ont dû cacher leur identité, mais les voilà de nouveau rassemblés pour combattre celui qui les a créés et sauver le monde de la destruction…
Le film
[3/5]
Guardians n’a qu’une seule ambition et une seule raison d’être : il s’agit de la « réponse russe » à la profusion de films de super-héros made in Marvel / DC Comics qui abondent sur nos écrans depuis une dizaine d’années. L’idée, clairement assumée par les auteurs du film, est donc de créer une vague de super-héros « locaux » au cœur d’un métrage essentiellement destiné aux 6/10 ans et très riche en grand spectacle.
Aussi, aborder un tel film sous un angle un tant soit peu analytique semble n’avoir absolument aucun sens. Disons simplement qu’à priori, Guardians semble suffisamment riche en action et en rebondissements pour toucher son cœur de cible (les enfants) ; il faut dire aussi que le film est très court, blindé d’images visuellement somptueuses, et qu’il va clairement toujours de l’avant, quitte à laisser de côté toute velléité de narration un peu complexe. En gros, dans les dix premières minutes, on découvre le grand méchant, et l’armée russe, qui retrouve des mutants disséminés à travers le pays depuis 40 ans en vingt secondes chrono, réussit à convaincre ses « héros » de créer une équipe de choc, composée de Ler, qui contrôle les cailloux, Khan, qui tranche ses ennemis en se déplaçant à la vitesse de la lumière, Kseniya, qui devient invisible au contact de l’eau (un pouvoir très utile en cas de baston dans une piscine) et enfin d’Arsus, qui se transforme en ours.
Le gros de l’intrigue sera donc composé de bastons et autres affrontements assez impressionnants (surtout si l’on considère que le budget du film avoisine seulement les cinq millions de dollars), le tout étant entrecoupé de « séquences émotion » pour chacun des super-héros, qui intéresseront les kidz mais feront à coup sûr pouffer les plus de 12 ans – c’est d’autant plus flagrant qu’en VF, lors de sa séquence intimiste, Khan évoque son frère disparu qui « maitrisait l’épée » – et votre ado de partir en flatulences et en fou-rire : « mouahhahahaa, il maitrisait les pets, mouahaha mouahaahhaha ».
Avec Guardians, on est donc en présence d’un film de super-héros tourné « à la russe », donc en ne gardant que la substantifique moelle du genre : de l’action et des scènes de destruction. Gros flop en Russie, le film a coulé sa boite de production Enjoy Films, qui s’est par ailleurs vue poursuivie en justice par le Fond Kino (le CNC russe) qui réclame un retour sur investissement. Une suite –inévitablement annoncée en fin de métrage– devrait néanmoins tout de même voir le jour sous l’impulsion des chinois de Turbo Films. En attendant, on vous conseille tout de même de découvrir le film, en gardant à l’esprit cette réplique culte du Grand saut des frères Coen : « You know ? … For kids ! »
Le Blu-ray
[4/5]
De tous les éditeurs français, il en est quelques-uns au sujet desquels les chroniques et tests Blu-ray se suivent et se ressemblent : Wild Side par exemple semble bien déterminé, malgré les années qui passent, à conserver son statut d’excellence vis à vis du format haute définition. Guardians est une nouvelle démonstration de ce savoir-faire technique : définition sans faille, piqué précis, couleurs naturelles, noirs denses et contrastes exceptionnels… Difficile de prendre la galette en défaut, sauf peut-être durant quelques petits passages accusant une légère baisse du niveau de détail – mais cela est sans doute dû aux conditions de tournage du film. Côté son, c’est un festival : rarement aura-t-on l’occasion de s’immerger au cœur de mixages DTS-HD Master Audio 5.1 aussi spectaculaires et riches en détails sonores et enveloppants. L’immersion est totale, on se retrouve littéralement au cœur des scènes d’action, en VO russe comme en VF.
Du côté des suppléments, outre les traditionnelles bandes-annonces des sorties à venir chez l’éditeur au chat qui miaule, on trouvera trois featurettes revenant sur le tournage de ce film hors normes au sein du cinéma russe.