Test Blu-ray : Godzilla II – Roi des monstres

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Godzilla II – Roi des monstres

États-Unis, Japon, Canada : 2019
Titre original : Godzilla – King of the monsters
Réalisation : Michael Dougherty
Scénario : Michael Dougherty, Max Borenstein, Zach Shields
Acteurs : Kyle Chandler, Vera Farmiga, Millie Bobby Brown
Éditeur : Warner Bros.
Durée : 2h12
Genre : Fantastique
Date de sortie cinéma : 2 mai 2019
Date de sortie DVD/BR : 2 octobre 2019

L’agence crypto-zoologique Monarch doit faire face à une vague de monstres titanesques, comme Godzilla, Mothra, Rodan et surtout le redoutable roi Ghidorah à trois têtes. Un combat sans précédent entre ces créatures considérées jusque-là comme chimériques menace d’éclater. Alors qu’elles cherchent toutes à dominer la planète, l’avenir même de l’humanité est en jeu…

Le film

[3,5/5]

Cinq ans après le fréquentable Godzilla signé Gareth Edwards, le gros dino-reptile né du péril atomique revient donc au cœur de Godzilla II : Roi des monstres, une suite destinée à étoffer le « Monsterverse » imaginé par Warner et Legendary Pictures en 2014 et à préparer le public au duel qui opposera Godzilla à Kong courant 2020. Aux manettes de ce deuxième opus, on trouvera donc Michael Dougherty, qui nous avait fait bonne impression il y a quelques années avec le très amusant Krampus ; pour autant, on pourra d’entrée de jeu affirmer que sa vision du monstre japonais n’a pas grand-chose à voir avec celle de son prédécesseur Gareth Edwards, ni sur le fond, ni sur la forme…

Le fond, c’est malheureusement un peu le point faible de cet épisode, qui fait table rase de quasiment tous les personnages du premier film pour se concentrer sur une galerie de militaires et autres scientifiques creux, ne disposant pas du minimum de profondeur humaine requis pour réellement se montrer attachants ou intéressants. De fait, la succession de rebondissements attendus mettant en scène les humains tombent malheureusement le plus souvent tristement à plat, la palme allant au [ATTENTION SPOILERS] sacrifice du personnage incarné par Ken Watanabe, dont on se fout éperdument, suivi de près par les recherches sur les monstres menées par Zhang Ziyi, qui tombent également comme un cheveu sur la soupe [FIN DES SPOILERS].

Heureusement, Godzilla II : Roi des monstres est relevé par sa facture formelle, par ses effets spéciaux, littéralement époustouflants, et par les scènes de combats de titans – littéralement – que le film met régulièrement en scène. Si l’action est clairement mise en avant au détriment de la subtilité, le film n’en demeure pas moins un véritable et épatant spectacle, donnant à voir au spectateur quelques-unes des séquences les plus impressionnantes que l’on puisse imaginer en termes de Kaiju Eiga ou film de monstres. Ce sont clairement des scènes d’apocalypse que met en scène Michael Dougherty, ce qui semble d’autant plus clair que le film est teinté de symboles christiques clairs et nets : outre la « resurrection » de Godzilla, il semble en effet difficile de louper ce plan de Ghidorah envoyant des éclairs sur le monde avec une belle grosse croix au premier plan…

Généreux en action, Godzilla II : Roi des monstres est également généreux en gros monstres, puisque le film introduit d’un coup d’un seul trois des monstres les plus populaires de la saga japonaise made in Toho : Mothra, Rodan et Ghidorah. Concrètement, le film est conçu pour en mettre plein la vue, avec des combats dantesques et une photo extraordinaire et à ce niveau-là, le contrat est pleinement rempli : le film de Michael Dougherty tient toutes ses promesses en termes de grand spectacle épique et destructeur…

Le Blu-ray

[4,5/5]

C’est donc Warner bros. qui nous propose aujourd’hui de (re)découvrir Godzilla II : Roi des monstres après un passage par la case ciné au mois de mai qui aura tout de même réuni 668.000 français. Tourné avec un souci du détail indéniable et un sens de la « belle image » qui claque, le film affiche sur format Blu-ray tous les détails et la profondeur que l’on pouvait attendre. Le piqué est précis, les couleurs explosent littéralement… La présentation visuelle du film est vraiment en tous points parfaite. Mais pour que le spectacle soit total, il nous fallait une bande son à la hauteur de l’affrontement entre Godzilla et sa flopée de monstres. Le constat est sans appel : côté son, c’est un véritable festival également… Qu’il s’agisse de la VF ou de la VO, les deux versions s’offrent de puissants mixages Dolby Atmos : la version française est munie d’un « core » Dolby TrueHD 7.1 – un véritable régal auditif qui rend hommage à la richesse des effets multicanaux, aux impacts surpuissants lors des combats et à la finesse de l’ensemble portée par une ampleur de tout premier plan. La version originale affiche quant à elle un core en Dolby Digital+ et se montre tout à fait tonitruante, pleine d’emphase dans ses effets acoustiques, surtout lors des scènes finales. Mais on admettra tout de même qu’elle ne peut soutenir la comparaison avec la VF, qui la surclasse sans trop forcer. On salue donc cet excellent travail technique, et on applaudit le courage de la branche française de Warner qui fait en sorte de proposer au consommateur français une édition qui ne soit pas une simple « resucée » de l’édition américaine…

Du côté des suppléments, et malgré la présence de deux pistes mixées en Dolby Atmos, Warner parvient encore à caser, en Haute-Définition et VOST s’il vous plait, un large éventail de suppléments, tous très intéressants même s’ils ne dépassent pas systématiquement le cadre de la simple featurette promo. Cela dit, la déferlante d’informations et de bonus soignés et la passion sincère qui semble animer Michael Dougherty ne pourront au final que remporter votre adhésion totale et définitive. On aura donc droit à une série de featurettes qui, mises bout à bout, composeront un making of assez complet, revenant sur les quatre monstres au cœur du film : leur évolution par rapport à leurs modèles japonais et la conception des effets visuels (deux modules, 33 minutes environ), on continuera ensuite avec les décors des différentes bases Monarch à travers le monde (33 minutes), avec des storyboards et des concept-arts en pagaille. On aura également droit à un module consacré aux gadgets technologiques que l’on peut voir au cœur du film (lesquels existent, lesquels sont inventés, 8 minutes), et un autre entièrement dédié à la jeune actrice Millie Bobby Brown (on apprendra notamment qu’elle est anglaise, 4 minutes). On continuera ensuite avec une featurette consacrée au « Monsterverse » (4 minutes) qui nous donnera à voir des extraits de Godzilla (2014) et Kong : Skull Island (2017), et un curieux module à visée « scientifique » sur les monstres et autres titans mythologiques, au cœur duquel une poignée d’experts tentera de nous convaincre que le fossé entre la mythologie et la vie réelle n’est pas si énorme (14 minutes). Enfin, on terminera avec une sélection d’un peu plus de cinq minutes de scènes coupées, consacrées aux personnages « humains » du film. On terminera le tour de cette riche interactivité avec les traditionnelles bandes-annonces.

On notera que les anglophones confirmés pourront également se régaler à l’écoute du commentaire audio de Michael Dougherty (réalisateur), Zach Shields (producteur) et O’Shea Jackson Jr (acteur / fils de Ice Cube). Très riche et intéressant, ce commentaire audio évoquera les hommages et clins d’yeux aux films antérieurs de Godzilla qui auraient pu vous échapper, le tournage et les reshoots, la photo et la musique… La piste est vraiment particulièrement agréable, mais malheureusement, ne dispose pas de sous-titres français.

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