Ghost in the shell
États-Unis, Inde, Chine, Japon, Hong Kong, Royaume-Uni, Nouvelle-Zélande, Canada, Australie : 2017
Titre original : –
Réalisateur : Rupert Sanders
Scénario : Jamie Moss, William Wheeler, Ehren Kruger
Acteurs : Scarlett Johansson, Pilou Asbæk, Takeshi Kitano
Éditeur : Paramount Pictures
Durée : 1h47
Genre : Science-Fiction
Date de sortie cinéma : 29 mars 2017
Date de sortie DVD/BR : 31 juillet 2017
Le Major est une humaine unique en son genre : sauvée d’un terrible accident et dotée de capacités cybernétiques, elle est devenue un agent à la tête d’une unité d’élite, chargée de mettre les plus dangereux criminels hors d’état de nuire. Face à une menace d’un nouveau genre qui permet de pirater et de contrôler les esprits humains, le Major est la seule capable de l’anéantir. Alors qu’elle s’apprête à affronter ce nouvel ennemi, elle découvre qu’on lui a menti. Rien ne l’arrêtera dans sa recherche de vérité sur son passé…
Le film
[3,5/5]
« Ghost in the Shell de Rupert Sanders est le remake du classique d’animation de Mamoru Oshii sorti en 1995. Film de science-fiction d’anticipation ambitieux, cette œuvre adaptée d’un manga culte des années 1980 offrait une profondeur philosophique rare et abyssale, un film fédérateur et unique. Un peu plus de vingt ans plus tard, les américains de Paramount et Dreamworks se penchent sur l’affaire et nous offrent cette variation sur le même thème, portée par la prestation convaincue de Scarlett Johansson. (…)
Rupert Sanders reprend des scènes emblématiques de l’animé, à l’image de ce combat culte dans l’eau. L’esthétique est splendide, quelque part entre Blade Runner, Le cinquième élément et Akira dans un néo-Tokyo impressionnant. Un mélange moderne et crasseux qui fait référence aux classiques du genre. Via des images de synthèses renversantes, Rupert Sanders signe des scènes d’action efficaces et d’une beauté confondante, rythmées et prenantes.
De même, Scarlett Johansson est impériale, très concentrée dans ce rôle subtil, quelque part entre humanité et robotique. Elle devait apporter au personnage la neutralité qui faisait la force du personnage dans le film de Oshii. Neutralité qui soulignait son état ambigu et son manque de connaissance sur elle-même. L’actrice relève le défi haut la main. La version du major de Rupert Sanders est moins érotique que la version de Oshii, obsédé par le corps féminin. Dans la version américaine, Hollywood oblige, cet érotisme est également effacé. Scarlett Johansson devient une silhouette suggestive mais n’apparaît pas comme la forme sexuelle parfaite que lui avait donnée Oshii. Pour autant la notion de perfection est abordée mais d’avantage sur le terme de l’esprit que du corps, pour autant les deux sont liés dans l’animé.
Ainsi, cette nouvelle version de Ghost in the Shell n’est pas dénuée d’âme, mais demeure une grossière simplification de l’œuvre de Mamoru Oshii. En cela, et malgré des qualités que l’on serait de mauvaise foi de passer sous silence, le film de Rupert Sanders s’avère assez représentatif du cinéma hollywoodien actuel. »
Extrait de la critique de notre chroniqueur Aubin Bouillé. Retrouvez-en l’intégralité en cliquant sur ce lien.
Le Blu-ray
[4,5/5]
Avec la sortie de Ghost in the shell sur support Blu-ray, Paramount Pictures démontre à nouveau son savoir-faire technique, et nous livre une véritable galette de démonstration, à la définition et au piqué d’une précision excellente, offrant également des couleurs littéralement explosives et des contrastes soignés. Le rendu est très numérique, mais c’est en totale adéquation avec la thématique du film : piqué, textures et couleurs sont d’une richesse impressionnante. Même sur les plans nocturnes, c’est impeccable, irréprochable, avec des noirs profonds et une profondeur de champ exceptionnelle. Côté son, la version originale propose un véritable feu d’artifice de dynamisme avec un puissant mixage Dolby Atmos, que la plupart des amplis décoderont en Dolby TrueHD 7.1. En comparaison avec cette piste sonore extraordinaire, la VF, au rendu acoustique ample et explosif malgré son simple mixage Dolby Digital 5.1, fait un peu office de parent pauvre. Dommage pour les amateurs de versions françaises – et on sait qu’ils sont nombreux, surtout pour les blockbusters.
Au rayon des suppléments, Paramount Pictures nous propose un très intéressant making-of d’une demi-heure environ, qui reviendra sur les différentes étapes de la production du film, et s’attardant notamment sur les liens avec le film de Mamoru Oshii. Ce riche documentaire s’accompagnera de deux featurettes consacrées aux personnages et à la « philosophie » du film – preuve s’il en fallait une supplémentaire de l’attachement des auteurs de ce remake pour le film original.